LE PRECEPTE 17
parler la bienveillance a laquelle s’ajoute 1 'unio ajfedus, 1’amitie (q. 27, 2). Et comme la volonte est effediva eorum quae mit, si facultas adsit, faire du bien, acte de bienfaisance, suivra comme une cons6quence naturelle (q. 31, 1), lequel englobe au premier chef le soulagement de la misere d’autrui, que Fon considere comme sienne, soit secundum unionem ajfcclus, soit secundum unionem rtalem (q. 30, 2).
Ainsi, qu’on le remarque bien: tout est clairement rattache a la fin derniere surnaturelle que Fhomme doit atteindre par les actes d’un habitus infus, qui tend a la fin derniere sub ratione finis ultimi (q. 26, 1, ad 1); et des lors son acte est obligatoire comme la fin derniere elle-meme; c’est pourquoi aimer Dieu est de precepte, et sont de precepte tous les actes de vertu qui sont des moyens necessaires pour conserver cette charite (2a 2ae, 44, 1); et par Fanalyse rigoureuse on a montre que la charite envers le prochain est un moyen necessaire, puisque inclus dans Famour de
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Dieu lui-meme; et enfin par 1’analyse de ce moyen lui-meme on y decouvre 1*acte de 1’aumóne comme contenu a titre de moyen necessaire. II sera donc obligatoire parce qu’exigć par la fin derniere surnaturelle, le salut, qui est ut homo liniatur Deo, ąuod fit per charitatem (2a 2ae, 44, 1). Nous rejoignons ainsi le grand principe enonce en passant au livre des Sentences pour juger de Tobligation des actes de vertus tombant sous la loi naturelle; principe qui domine toute la doctrine thomiste des pr6ceptes et des conseils et qui trouvera sa magistrale synthese dans Fart. 3
de la q. 184.
S’il fallait un confirmatur a cette preuve solide de 1 obligation, il n’y aurait qu’a le chercher dans la sanction du Legislateur, selon le principe etabli: illud proprie cadit sub praecepto legis pro quo poena legis infligitur (1a 2^, 100, 9). Or, Dieu punit d’une peine