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panneau, quel que fut le degrć dc devernissage qui Iui eut Ie mieux convenu individuelle-mcnt, fut traitć selon Ies exigences de I harmonie generale.

Le chapitre consacre a la uision et a I execution eyckiennes tente dc traduire un etat de pensće consecutif au traitement. Le restaurateur et Tartiste, Ieur dur travail termine, se retirent pour contempler Pocuyre et rejoindre Ihistorien dart qui, de son cóte, a suivi de pres Ies operations tcchniques. Des correspondances significatives entre Ies caractćristiques techniques et Ies qualitćs picturales ont suggere un examen plus approfondi de ce probleme, une tentative de reconstituer Ies phases de rexecution materielle, en expliquant celles-ci par Ies exigences du hut pictural auxquelles le restaurateur ne peut ćchapper.

Dans I’examen de ąueląues problemes particuliers, nous avons accompli un serieux effort en vue de pouvoir mettre a la disposition des historicns d art un ensemble de donnees fournies par Ies observations chimiques et physiąues et susceptibles, pour la plupart, dinfluencer certaines theories dhistoire de Iart.

On pourra nous reprocher d user souvent d un langage trop techniquc. Mais ne pourrions-nous repondre que Ies cherchcurs de Iaboratoire se sont efforces de se familiariser avec Ies theories des historicns d’art et que ceux-ci, peut-6tre, comprendraient micux Ieur pensee et Ieurs modes d expression s ils faisaient, a Ieur tour, un pas dans le sens d un rapprochement ? Nous songeons ici a une Iacune de Penseignement uniyersitaire et nous cspćrons que, dans un avcnir prochain, Ies jeunes historicns d art pourront acquerir le minimum de connaissances indispensables quant aux materiaux et a la technique des ceuvres d art et des antiquites qu ils auront a etudier ou a conserver durant toute Ieur carriere. II faut, en somme, que Ies historicns d’art. Ies chercheurs de Iaboratoire et Ies techniciens qui expIorent un meme sol sefforcent d’y faire conyerger Ieurs routes. Leurs points de contact seront en meme temps ceux de Part et de la science. Les ceuyres dont nous sommes responsables, Ieur etude academique et Ieur conseryation n en tireront que profit.

Nous avons eu la bonne fortunę de pouyoir associer a notrc trayail un eminent botaniste qui a bien youlu consacrer ses connaissances et son experience a 1’etude de la uegelalion dans I Agneau Mystique. Si d autres, avant Iui, avaicnt deja efflcurć ce sujet, personne, jusqu’ici, ne I ayait expIore de faęon aussi approfondie. Nous sommes conyaincus que cet examen, qui a permis I identification de trente-deux essences yegetales diflerentes, suscitera parmi Ies historiens de Part un interet egal au nótre.

Comme I aura constate le Iecteur, nous entendons accorder une importance egale aux elements d apprćciation d ordre historique, esthetique, scientifique et technique. Nous croyons en effet qu il est errone et nefastc d elever une barricre entre la connaissance dite scientifique, issue de I obseryation et de I interpretation des faits, et la connaissance dite intuitiye, nee de la contemplation. Nous avons au contraire la conyiction que seule Ieur association, Ieur inter-penetration toujours plus profonde, nous permettra de progresser dans le sens d’un traitement toujours plus efficace et plus respectueux des oeuyres.

Les resultats obtenus par le Laboratoire central des musees de Belgique dans le cas de I Agneau Mystique ont confirmć le bien-fonde de ce point de vue ; ils autorisent Tespoir que des operations de meme naturę pourront etre entreprises dans I ayenir, avec un succes croissant.

Paul Coremans

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