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sće : les vieux hćtres recourbćs cn voutc au-dessus du chcmin ont ttni dc mourir el n’ont pas etć rcmplacćs. Le beau portail gothique est toujours debout, avec sos deux portes dćcorees d’archivo!tcs feuillagćes, de pinacles, de lleurons et surmontćes par des arcades plus aigues cjuc nc le sont gćnćralement celles des portes du xvi* sićcle, cc qui indiąuerait une datę plus ancicnne.
Autrefois, il y avait au portail une galerie de dć-fense, sans doute crenclee a lnquellc conduisait un escalier en pierre.
La tourelle pointue qui defend Pentrćc, a droite, a un ressaut en encorbellement ct est percćc dc mcur-trieres a la base. L/autre tourelle, a 1’angle gauchc du mur extćricur, est couvcrtc cn pierre. Kile est sou-tenue a environ 1 m. 50 du sol sur des corbelets qui lui donnent Papnrence d’une gućrite sur m&chicoulis. Partagćc intćrieureinent cn deux puHies, elle offre, au rez-dc-chaussće, une sorte de casemate percćc de trois mcurtrićres rasantes. Au-dessus, c’ćtait le colombier seigneurial. A Pepoquc du passage de Theuriet, des pigeons y roucoulaicnt tout le jour. Les pigeons sc sont tu. Aujourd’hui la tour est vide. Sculs les moi-neaux et les pinsons nichent dans le lierre qui Pa envahi.
La niaison principale a ćtć tres rcmaniće. C’est une longue faęadc sans grand cachct. La porte en ogive est trćs simple. Quclques fenetres ont des moulures du xvr sićcle, mais aucune n’a conservć ses mcncaiu. A Pextrćinitć orientale du tuanoir, deux meurtrieres, aujourd’hui bouchees, flanquent une fenćtre rectan-gulairc ct pcrincttaient de tirer sur les assaillants qui auraient ronipu la porte d’entrće. La chapelle se trou-vait au bout oppose. Le pignon, de ce cótć, est sur-montć d’une croix. Au dos de la niaison, un pavillo!i contient un escalier monufnental en pierre.
I.e manoir de Kervćnurgant n. hien souverit, changć de maitres. Nous le trouvons, en 1446, entre les inains de Ciuillauine Louyt,.noble et exempt. Un sieclc plus tnrd, il appartcnait h Marguerile, lilie du sieur dc Saint Juzel, damoisellc. 11 alla, en 1572, avec le ma-noir de Tromelin, en Mahalon, agrandir la terre du marquisat de Pont-Croix, contrę la soinme de 30.000 livres.
En 1033, il devenait la propriete de Pierre de Jć-gado, ecuyor dc la petite ecuric du Roi et capilaine garde-cótes de ri£vćchć de Cornouaille, seigneur de Kerlot (Plomelin), la Boixierc (PlugufTan), TrendIlen, Tromelin (Mahalon), etc... Pierre de Jćgado fonda dans son manoir dc Kerlot, en Plomelin, une abbaye dont sa sceur, Elisaheth de Jegado, ful la premierę abhesse. 11 avait ćpouse Franęoise de Trecesson, dont il n’eut qu’une filie qui mourut en has-dge, 5 Rennes. I.cs deux epoux faisaient, dit-on, (1) tres niauvai& mćnage. I.es querclles etaienl frequentes, et ce n’ćtait pas sans raison. II parali que Franęoise dc Trecesson s’occupait de soreellerie (2). Mais son mari, a qui ces manićres ne plaisaient pas, la chassa de sa maison. Elle dut se retirer che^ sa nifcre. (iilctte Hay, douai-riere de Trecesson, et y rester. Pierre de Jćgado refusa toujours dc la recevoir, są bornant ii lui servir une pension de 2.400 livres.
Comme ils ne laissaient pas d’enfanis, le manoir de Kcrvenargant passa, par hćritage, & leur neveu, Pierre Poidain de Pontlo. Plus tard, il appartint a honorable homiue Guillauinc Pezres, sieur du Plessis, qui le vendit, en 1089, 5 eseuyer Claude de Bourgneuf, epoux de Jacquette Jeanne Alleno.
Si janiais le manoir eut quelque splendeur, il n*en
<1) Tallcmcnt de Riaux.
(2) Volr Kot Cr* dc Mahalon. p. 74-75.