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M. Clćrec etait prćcćdemment rccteur cTAudiernc oir il avait eu maillc i partir avec les francs republicains qui tcnaicnt i leur ancien club « comnie un teigneux & son l>onnet >. « J’ni un bon j>euple, dit-il, et il n’y a ici ni Guezno ni Rivet. republicains dehontćs, ni. ce qui est encore pire, de Lanvorzin, pretendu royaliste et bouleversant tout, avec le masque cjui en inipose k des imbeciles... Ah ! si tout le mondc ćtail aussi franc que le grand Charles ! »
Instruit, ćnergique, de forte santć, le nouveau rec-teur avait toutes les qualites requiscs pour diriger unc ćcolc, mais il dut se conłcnter d’ćduquer un pauvre clcrc sur le compte duquel il ecrit a son ami intime, M. Clanche, secretaire de l’Eveche : « Mon large coni-mensal arriva vers le soir... Quelle colosse Monsei-gneur m’a envoyć ! Mais quel petit esprit dans un grand corps ! Je viens de lui don ner la preiniere lecon, et j’ai vu tout d’un coup que nous n’irions pas a la volće, la mćmoirc n’cst pas plus heureuse que le genie n’est facile. La peinture que Ic Superieur m’en a faite est de toute exactitude. Je le crois bon enfant et facile a conduirc : je ne demande qu’une grace, c’est qu’il s’appliquc sćrieuseinent ; il a certes hien besoin : il compte dćjft vingt-sept ans, et a cet Agc les ressorts coimuencenl k s’user, mdinc dans ceux qui sont les inieux trempćs ; il nous faudra, je crois, hien souve.it micher rbataigne, et etrc double et triple rćpćtiteur... Je n’en tirerai pas grand parti pour le chant... Mon elćve est un pauvre ćcolier en tout genre, et il a besoin •dc plus d’un maitre... »
M. Clćrec aurait desire beaucoup d’elćves i sa pro-pre image, car il s’aperęoit de plus en plus que « les enfants dc la Revolution sont, generalcment parlant, de petits monstrcs... >
Bientót, il doit abandonner son uniquc ć!6ve. Son « grand voisin de Mahalon » est frappe en Mars 1817 ■€ d’une furieuse attaquc dc paralysie et n'cst plus qu’un serviteur inutile *. « Cctte fatale catastrophe » Tend M. Clerec < pćrc dc deux peuples et ayant i nie-surer plus de 4 lieucs d’espace dc ]*extrćmite dc Mcy-lars a rextrćmite de Mahalon ».
« J’ai conseillć k mon tristc disciplc de se retirer •chez lui pour un peu de temps, jusqu’aprćs Paques, et il est parli dcpuis hier ; il trainait ici dcpuis mardi la plus ennuyeuse ęxistence. N*ayant pas de quoi se couvrir, il avait ćte saisi de froid ; tout le temps sc passait entre le lit, la tablc et le feu... *
En Juin 1817, M. Clerec, toujours charge de deux paroisses, assure qu’il n’est pas fait pour la rampa-gne. L’annćc suivante, il est nonune recleur de Saint-' Mathieu dc Quimper.
Aussitót, Thomas, maire de Meilars, ecrit a PEvft-quc : « La nominution de M. Clerec a d'autrcs fonc-tions nous a laissćs, mes administrćs et moi, privćs de tout secours |H»ur le spirituel. Notre position vicnt ■encore d’ćtre aggravee par la mort de M. Dimizit, des-servant dc Poullan... Nous n‘avons dćsormais aucune assistance ecclesiastiquc i espćrer. Ayez la bontć, Mon-seigneur, de prendre en considćration notre etat le plus critiquc qui fut jamais, en nous envoyant un ministre dont notre communc a un besoin si pressant. Je ine fais garant que tous mes administrćs le rece-vront avec reconnaissance. Nous avons a lui prćsentcr 1’un des plus beaux prcsbytćres <lu canton... Tout est en ordre dans nos eglises et le peuple tres avide de la parole dc Dieu ne laisscra son dcsservant inanqucr de rien... »
Le 29 Mars 1819, le maire rćdige une nouvelle sup-plique a l’Evćque :
« La pćnurie de sujets n sans doute influće sur le dćfaut d’un desservant i Meilars, c'est la seule cause ^ laquelle je puisse attribuer le malhcur dans lequel