LA SOLUTION 163
Philosophe, parce qu’il est accidentel et extrinseque \ affirme que l’avarice est essentiellement opposee a la liberalite, et non a la justice. En effet, la liberalite est par essence la vertu chargee de garder le juste milieu dans 1’usage des biens de ce monde (q. 117, 3, ad 3), en subordonnant ies passions1 2, en detachant l’ame des choses temporelles (q. 117, 3 ad 3); l’avarice est Tun des deux vices contraires a cette mesure de la raison: pula cum quis nimis amat Del desiderat dkilias, aut nimis deledatur in eis, etiam si nolit rapere aliena (q. 118, 3). Par la elle s’oppose a la prodigalite, qui elle reste en deęa de la mesure rationnelle. Or, ceci serait impossible, si Tayarice s’opposait essentiellement a la justice, parce que celle-ci n’est pas un milieu entre deux malices (De Mało, q. 13, 1, ad 4), mais un equilibre exterieur. Enfin la Iib6ralit6 elle-meme nest pas une partie subjective de la justice, mais une partie potentielle, une vertu annexe (q. 117, 5). II reste donc que si l ayarice, abus dans l’usage des biens materiels, s'accompagne souvent d’une injustice veritable, d’un desequilibre exterieur, c’est par voie de consequence, par suitę d’un desequi-libre interieur, d’un desordre des passions qu’elie suppose essentiellement. Cest dans cette pleine lumiere que saint Thomas remet au point une objection esquissee au De Mało (q. 13, 2,
Nous ne pouvons accepter sur ce point I’exegese du P. Horvath, qui ne tient nullement compte de la difference entre les donnees fermes de la Somme et celles du De Mało ou du Commentaire sur l’£thique d’Aristote: ((Et halle hier das erlósende Woń aussprechen und er\ldren Konnen: Die Der^ehrle Wirlschąftsgesinnang isl eine Siinde gcgen die Nachslenliebe. Er tat aber nickt und hielt an jener Lehre fest, die er in seinen Kommentaren zur Aristolelischen Eihi\ ver\nudel hal: die aoarilia, die Derdorbene Wirtschaflsge-sinnung, isl eine Siinde gegen die Gerechtig\eit, dereń alle drei Arlen durch sie oerletzt werden konnen und tatsachlich cerlelzt werden)) (ouv. cit., p. 72).
Voir le debut du troisieme chapitre de notre premiere partie.