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LA SOLUTION
tout autre ce caractere de rigoureuse necessite, de prestałion obli-gatoire, qui est le propre de toute łoi promulguee, et le distingue ainsi nettement d’un simple devoir de convenance ou dlionnetete1.
Or, 1’aumóne du superflu est un du de cette sorte: ex dębiło legali (2» 2“, 118, 4, ad 2). II y a donc la un premier sens a re-tenir: 1’aumone du superflu est susceptible d’etre ordonnee au bien commun, puisque le legislateur peut intervenir pour realiser cette ordonnance. Et s’il intervient, il y aura alors, mais alors seule-ment, une obligation rigoureuse, il y aura un du legał dans toute sa force, exigeant un acte correspondant de justice legałe au sens specifiąue: Jusłitia enim legalis respicit praeceptum legis et actus virtutum qui lege ordinantur, secundum quod suńt ad alterum, sicut Philosophus in 5 Ełk. (cap. 1) dicit: id est secundum quod ad bonum ciditatis, quae legibus regitur, actus virtutum lege praeceptarum ordinantur (in 11 Sent. q. 2, a. 1, sol. 1, ad 5^). Cette derniere afFirma-tion se passe de plus ample commentaire2; revenons a la premiere.
Au debut de son enseignement saint Thomas n’avait pas employe le mot, mais explique la chose avec darte, quand il avait essaye une premiere classification des vertus ayant quelque rapport avec la justice: « Suni autem quaedam tirtvd.es quibus redditur ałteri quod debelur ex necessitate legis... Quaedam tero suni quibus redditur ałteri quod debetur non ex necessitate legis, sed quadam honestate)) (in III Sent. d. 33, q. 3, a. 4, sol. 1).
C’est cette rigueur de prestation qu’accuse bien Jean de Saint-Thomas: <( Unde propria et rigorosa justitia est, quae debitum rigorosum et proprium respicit, et aequalitatem facit, quod debitum rigorosum tocari etiam solet debitum legale, quia est illud quod lege, cel adaequatione ipsa rei statutum et debitum est» (Cursus theol., t. III, d. 6, a. 3 (Vives, p. 521).
N’est-ce pas le (( de rigore seu de necessitate iusticiae )> d’Alexandre de Hales (Voir plus haut, p. 100) ?
On peut se reporter aux explications du P. Vermeersch, S. J., dans Ouaestiones de Justitia, Bruges, Beyaert 1901, p. 39 sq.; ou encore a l’expose plus net des « Principes de morale sociale)), Action Populaire, 1921, p. 35 sq. C’est la le commentaire exact de ce texte des Sentences et des q. 58 et 69