LE PRĆCEPTE 15
tard en lumiere a propos des querelles avec Gerard d’Abbeville (De perfedione vitae spiritualis, 1269), qui foumira un point de partage excellent; et 1’ordre surnaturel, ou saint Thomas s’est plac6, lui permet de faire ce depart precieux, plus delicat a etablir pour un pur philosophe: la necessite de la fin derniere surnatu-relle: Praeceptum legis naturae non est nisi de eo quod est necessa-rium ad salutem (in IV Sent., d. 15, q. 3, a. 1, sol. 5, ad 2). Ce qui se trouve dans cette relation de moyen necessaire a fin ne-cessaire est impose, est obligatoire (la 2^, 99, 1). Et 1’aumóne est donc precisement imposee par le precepte de la loi naturelle, parce qu’intimement li6e au salut par la yolonte du Legislateur supreme.
C) Voila une premiere indication de 1’obligation; mais le juge-ment naturel de 1’homme n est pas sans incertitude et il est bien expose a des deviations facheuses a cause de la violence des passions; grace a la liberalit6 du Legislateur nous avons mieux: une institution positive divine:
... eleemosynarum largitio ad necessitatem proximi sublevandam ditinitus instituta est... (in IV Sent., d. 15, q. 2, a. 6, sol. 3, ad 1).
C’est dire que Dieu a fait connaitre positivement la relation necessaire de Taumone au salut. En fait, on peut lirę au Deut., XV, 11: « Ego praecipio tibi, ut aperias manum fratri tuo egeno et pauper i, qui tecum tiersatur in ten a ». Mais saint Thomas n’en parle pas iciil ramene le precepte divin au Decalogue, en mon-trant qu’il est contenu dans le 4e commandement:
Reducitur autem ad hoc praeceptum: Honora parentes; honor enim ille, secundum Augustinum, ad reverentiam et subventionem in necessariis pertinet; et nomine parentum omnis proximus intel-
ligitur (in IV Sent., d. 15, q. 2, a. 1, sol. 4).
I. II s’en servira quelque temps plus tard dans son Expositio in Eoan-
gelium Matthaei (1256-1259), c. V, 8.