34 LES d£terminations essentielles
(vers 1266) il avait deja recueilli les diverses interpretations des Peres: Bede, Theophylacte, Ambroise, Augustin. Visiblement il accepte ici la premiere de celles proposees par Bede:
BEDA (capit. 51 in Lucam). Dicit autem, Quod superest, scilicet necessario victui et vestimento. Neque enim ita facienda jubetur eleemosyna ut teipsum consumas inopia; sed ut tui cura corporis expleta, inopem quantum vales sustentes. Vel ita intel-ligendum: Quod superest, idest quod tam multo scelere praeoccu-patis solum remedium restat, datę eleemosynam... (n. 11).
Son maitre, Albert le Grand, ne l’avait-il pas lui aussi en-seignće 1 2 ?
Mais on le voit, si c’est la une determination de la droite raison, ce ne peut etre qu’une determination de cette droite raison, eclairće et dirigee par la reveIation, qui confirme et consacre ses directives naturelles. Aussi immediatement saint Thomas donne-t-il, en expliquant la notion de superflu dans un raccourci un peu trop touffu, les indications de la droite raison qui ordonne 1’emploi de ce qu’on a aux necessites de soi et des siens: ce sont des fins qui s’imposent, oportd quod; quand on a satisfait a ce devoir, le reste va aux autres, a leurs necessites. C’est 1’ordre naturel dans 1’usage des biens: Sicut et natura... conformite de 1’ordre morał a 1’ordre des choses. N’est-ce pas retomber en plein dans la position des Sentences, malgre la predominance accordee au texte scripturaire ? Celui-ci ne change pas la doc-trine, il la consacre et l eleve. Remarquons toutefois que la
aussi G. Brants, 0. F. M., Christus leer over de hoet)eelheid der aalmoes (Eph. Theol. Lovan, 1929, p. 463-469). II est curieux de voir Leon XIII reprendre le sens adopte par saint Thomas (Encycl. Rerum nocarum: A. S. S., t. XXIII,
p. 651-652).
Enarrationes in secundam partem Evangełii Lucae (X-XXIV) (Vives,
Parisiis, 1895, t. XXIII, p. 189).