36 les d£terminations essentielles
n est pas la une determination de la droite raison pour laccom-plissement vertueux du precepte, mais la sphere necessaire de son exercice, c’est-a-dire les Iimites de 1’objet formel qui specifie un acte. Pour la premiere determination ex parte dantis, saint Thomas a procede a peu pres de la meme maniere, bien que moins explicitement. II n’a pas dit: reąuiritur ut ille habeat aliąuid dandum, mais il a mis bien en evidence la condition prealable: considerandum est ut id quod est in eleemosynas erogandum... Cest dire: a supposer qu’on ait quelque chose a donner, il faut que cela soit de son superflu; et c’est la que commence la vraie determination de la droite raison dapres les exigences sociales et individuelles. De meme pour la seconde determination cx parte accipientis, la vraie indication de la droite raison est immediate-ment ajoutee et elle s appuie sur une donnee de bon sens: 1’im-possibilit6 pour un seul de subvenir a toute necessite quelle qu’elle soit. Voyez la construction meme de la phrase: Sed cum non possit... non omnis necessitas obligat. La droite raison s’exerce a discerner les especes de necessites qui pourront obli-ger, puisque sans ce discernement on s’accule a une impossi-bilite, a quelque chose de deraisonnable. N’avait-on pas dit de meme au Quod. 8, a. 12, quon n’est pas obligś sous peine de faute mortelle a donner a tous ceux qui demandent, parce que dans ce cas tous seraient damnes? Ensuite on avait cherche a indiquer dans quelles circonstances concretes 1’obliga-tion s’imposait.
II faut avouer que cette maniere de proceder est nouvelle, et que la perspective est changee; on ne rattache plus cette seconde determination a la premiere aussi intimement quon !’avait fait aux Sentences; elles paraissent donc toutes deux encore plus distinctes l’une de 1’autre.