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pour compenser la pente tres forte du roc du cóte est, avant 1'installation d'une couche de terre argileuse qui venait recouvrir et unifier 1'ensemble du sol. Dans 1’angle sud-est, pres de la porte, un pot en terre avait ete inclus dans ce sol (fig.9). Son ouverture affleurait tres peu en dessous de la surface. Quelques piecettes decouvertes a proximite de ce recipient suggerent un róle de cachette des biens les plus precieux des derniers habitants.
Au cours du XVIe siecle aussi, probablement, a ete construit le mur qui separe les bStiments VI et VII. Le terrier du XVe n'indique a cet endroit qu'une maison. D*autre part, ce mur differe completement des autres structures villageoises medievales ; le mortier est utilise en abondance et Ton observe des niches dans ses deux parements, amenagement inedit sur le site.
Les couches de destruction renseignent sur 1'edifice qui surmontait les caves ou celliers dont nous avons retrouve les sols (bStiments I, II, III, IV, VI, VII, VIII et XI). Les fragments de tuile creuse suggerent les toitures faites de tuile ou melangeant tuile et chaume, comme l*indiquent certaines documents medievauxs. Aucun vestige ligneux n'est conserve a Essertines car les sols sont trop secs et aeres. Nous n'avons donc aucune information concernant les charpentes, lattages et planchers des toitures ou etages ; rien non plus qui rappelle les galeries caracteristiques, depuis le Moyen-Age9 jusqu’a l'epoque sub-actuelle, de la maison rurale dans la region.
Les bStiments VI et VII ont livre en revanche des materiaux que l'on peut rattacher aux sols de Petage et qui tendent a confirmer sa fonction d^abitation. Drabord, des elements de terre argileuse assez claire, tout a fait etrangere au site, noircis ou rubefies par endroits et charges de mobilier, qui peuvent s’analyser comme provenant d’un rev^tement terreux depose sur le sol dfetage, coutume attestee archeologiquement et par les textes pour la Bourgogne medievale et encore observable dans les bStiments anciens. Plus significatifs encore, de petits carreaux en terre cuite portant des traces de feu evidentes ont dQ servir a construire la sole des foyers, amenagement necessaire sur les planchers a 1'etage pour eviter les incendies. Dans le bfltiment VII, tous les fragments ont ete recueillis ; remis en connexion, ils permettent de recouvrir une surface de plus d’un metre carre.
Tres different par ses materiaux est le seul foyer qui a pu $tre observe in situ, celui du b£timent V (fig. 10). Outre sa sole constituee de grandes dalles de pierre, la fouille de 1'angie nord-ouest du bltiment, ou il est situe, avait livre une grandę quantite de mortier et de briques, et mfime des briques encore assemblees entre eiles par le mortier pour constituer un angle de structure. On a donc toutes raisons de penser que le foyer etait surmonte par un conduit de cheminee fait de ces materiaux.
II n*est pas certain que les rares mobiliers trouves dans les bStiments III et IV suffisent a preciser leur periode d*utilisation dans 1'etat ou ils ont ete mis au jour. Leurs amenagements plus complexes et raffines que ceux des autres maisons occupees au XVIe siecle de maniere certaine tendraient a les dater d*une periode plus recente, mais il faut se garder d'expliquer par des facteurs chronologiques seulement les differences qualitatives observees dans la construction.