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Tudor Teoteoi
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proposons, en ce qui suit, d’aborder les deux autres aspects en que$tion et tout dlabord lcur diffusion au sein de la socićtć byzantine, pour nous arre-ter ensuite sur la rćponse que leur a donnę la tradition de Byzance, rćponse les vouant a l’echec.
I. TE.\TATl\'ES DE CHAAGEMENT 1. LA TENTATIVE DE SEPARER LE SACERDOCE DE L’EMPIRE
II y a dans le tres disputć Discours «anti-zćlote» de Nikolaos Kabasilas un paragraphe dont la portee a echappć jusqu’a present a ceux qui se sont penchćs sur cette source. II s'agit de la remarque de 1'auteur a propos de la toqtę puissance de l’Etat s’exeręant sur la proprićte au point de l’abolir a l’echelon individuel, ce qui represente un facteur paralysant de l’economie. En effet, dans un tel etat des choses, « qui s'appliquerait encore a gagner une fortunę, quel serait 1’artisan, quel serait le paysan, quel serait le marchand a m£me de travailler, s’il savait que tous les biens sont pour le profit d'autres que lui? Comment s’employerait a l'exercice de la sagesse celui qui vit dans la pauvretś ou s’interesserait-il aux choses militaires, comment irait-il encore elaborer des lois ou apprendre les reglements de 1’armśe ? D’ou proviendraient les revenus publics, si partout rśgnait la pauvretć'1 18 A partir de la, l’ecrivain prćconise le besoin d’assurer aux sujets de 1'Empire non seulement leurs droits, mais aussi leur liberte (eleutheria). Le concept nous fait penser aux moments charges de tension entre 1’autorite imperiale et 1’Eglise. Parmi ces moments, celui qui s'ćtait prolongć le plus avait ete 1’iconoclasme, quand les dćfenseurs du culte des icónes avaient demande instamment «la liberte# de 1’Eglise par rapport a 1’Empire. Sous le regne des Palśologues, la propension du Sacerdoce a se sśparer de 1’Empire prend un caractdre encore plus tranchant. Kabasilas nous apprend aussi que certains de ses contemporaines et compatriotes — qu’il combat, du reste, avec vehć-mence — pretendaient que «le temps des lois de Dieu est rćvolu; sans doute, le fait qu’auparavant elles avaient tout gouveme s’est avśrś utile, mais qu’a prśsent cela ne sert a rien » 9. En rćalite, ses contemporains ne dćniaient pas de faęon absolue la valabilitć des lois ecclćsiastiques; ils ne faisaient que mi-liter en vue de les retenir dans les strictes limites de l'Eglise, afin de laisser aux lois laiques toute leur autorite dans le domaine laic: le profane se voulait emancipś de sous l'autoritć du sacrś.
La remarque se verifie inversement aussi: a certains moments, le sacrć^
de son cóte, se voulait indćpendant par rapport a 1’ćlćment profane, autre-
ment dit l’institution ecclesiastique manifestait toujours des vellśitśs d’indć-
pendance vis-a-vis de l’autoritś imperiale. Notons a titre d’exemple en ce sens
la contrarićtś du patriarchę constantinopolitain Euthymios II en HI6 face
a la promotion de par la seule volontś de 1'empereur de l'śv^que de Polyaiia au rang de metropolitę de la Moldavie. En attendant le retour de Pćlopon-
I. Sevćenko, Nicolas Cabasilas’ 1 Anti-zealot » Discourse; A Rcinterpretation, 1 Dum-barton Oaks Papers », XI, 1957, p, 104, §. 26, lignes 7—15.
» Ibidem, p. 107, §. 31.