208 Comptes rendus 10
Pourąuoi a-t-il choisi ce thfcme? C’est 1’auteur mfime qui donnę la rćponse: en premier lieu il y voit la rćsultat d*une des t tAches prioritaires des ćtudes mćdi6vales tou-maines» formulće par le Pr. ęerban Papacostea, visant de combler une lacune de 1’histo-riographie roumaine et ćtrangfcres, et, en second lieu, il essaye de donner une rćponse aux historiens ćtrangfcrs qui ont la tendance «de passer sous silence ou de nier l’existence des anciens traitćs roumains avec la Porte * ce qui signifie en dernifcre analyse nier «le statut d*indćpendence limitće et d*autonomie des Principautes Roumaines vis-d-vis TEmpire otto-man t (p. 18) et soutenir la these de son assimilation k celui de simples provinces ottomanes.
Parmi les uombreuses sources utilisćes k cette fin mentionnons: MUhimme Defterleri, Mahimme Zeyl Defterleri, Mali ye Ahkdm Defterleri, Ahkam Defterleri. L’auteur met large-ment en /aleur les sources narratives et officielles ottomanes dćjd publićes. D’autre part, il y fait mention des sources roumaines, des documents des Chancellerie (tirćs des DIR, DRU, collection Hurmuzachi) et des sources narratives (chroniques mćdićvales, k cótć des ceuvres de Dćmfctre Cantemir), des sources byzantines, sud-slaves, hongroises, polonaises, oc-cidentales, arabes etc.
Le volume est rigoureusement structurć. II dćbute par rhistoiriographie du probleme, la mćtholdologie et la terminologie employćes pour finir par un bilan provisoire (p. 262 — 266). Entre des deux róles, cinq chapitres offrent un tableau sans faille de ce que 1’historio-graphie roumaine appelle le cadre juridique des relations roumano-ottomanes au Moyen Age (en mćme temps sous-titre de lJouvrage en question.). Et, ne Toublions pas, la Prćface est sig-n6e, par le professeur Halil Inalcik de Princeton University et de Bilkent University d*An-kara, reconnu depuis longtemps comme le doyen de la turcologie mondiale.
Les pages consacrćes k IHistoriographie (p. 25—55) reprćsentent Tapproche la plus complćte rćalisće jusqu*<i prćsent en matifcre de rapports juridiques roumano-ottomans. A la fin de cette analyse Tauteur conclut que: tla recherche a pu faire ćtat de deux tendances extr£mes, l*une qui rend absolu le caract&re moderne, bilatćral des accords roumano-ottomans et une autre qui insiste excessivement sur le caractfcre extórieur, formel, unilatćral de ces actes, considćrćs uniquement comme des diplómes de privilfcges * (p. 55). L*auteur soutient que les moment est venu pour rćaliser le passage « des thfcses et des antithfcse k une ćtape supćrieure, plus souple et plus nuancće qui est celle de la synth&se ». Autrement dit «l*his-torien objectif devra 6quilibrer les deux tendances t (p. 53).
En ce qui concerne la mćthodologie de Tauteur il convient de remarquer sa maniere d*interprćter les problfcmes, sa science de poser les questions. L*approche directe, parfois sans mćnagements, conduit k une meilleure comprćhension des problfcmes et des opinions expri-mćes par 1’auteur. Aprós la lecture de cet ouvrage nous avons la conviction qu'aucune af-firmation n'est gratuite, et que par les arguments qui Tappuient elle donnę une rćponse bien fondće et sinc&re.
Parmi les Considirations terminologiques (p. 57—63), rappelons seulement deux: pour les * accords de paix • roumano-ottomans 1’auteur propose deux Solutions, ayant la m£me valeur: « ahdname (*ahidname) f, ce qui signifie en traduction fidćle du terme ottoman tacord de coopćration *; * ahdname = traitć, (non pas t Capitulation *).
En ce qui concerne le statut juridique des Pays Roumains 1’auteur nous propose de renoncer au terme idominationt (incertain, ambigu), utilisć aussi pour les territoires sud-danubiens et hongrois, qui ont connu le rćgime de t province ottomane i. II y sugg&re Tuti-lisation des formules consacrees par les sources ottomanes: haracgil*ar = Etats tributaires, ou bien europćennes: «Etats vassaux* (p. 61).
Dans le deuxi£me chapitre (p. 76—110) le Pr Mihai Maxim tdche de tirer au clair le probleme fondamental: t Dans le cas de la Moldavie et de la Valachie de tels actes juri-diques, garants de leurs statut d'autonomie ont ils existćs od non? » (p. 76). A cette fin l'au-teur propose une recherche suivant deux pistes, capables de conduire k la d6couverte d*6-ventuels «traitós roumano-ottomans t et d'expliquer leur disparition: a) les archives roumaines et celles des pays od les ex-voivodes moldo-valaques auraient pu passer; b) les col-lections et les registres de la Porte. Bien-entendu, la recherche des ahidname est encore plus difficile k cause de la situation dćlicate dans laquelle se trouvent les archives roumaines, mais aussi les archives ottomanes datant d’avant la deuxi£me moitić du XV° sifccle.
Aprfcs avoir prćsentć des nombreux arguments fondćs sur des documents (les sources narratives plaident en faveur de l'existence des traitćs roumano-ottomans), mais aussi sui-vant une voie de logique historique, la conclusion est que * n'importe quel historien sćrieux et de bonne foi, admettra l’existence incontestable de ces actes anciens » (p. 102).
Les chapitres suivants: « Le cadre historique: pourquoi les Ottoman n*ont-ils pas con-quais les Pays Roumains? »; «Le statut de ahd dans la thćorie et la pratique juridique musul-manet; Le statut des Zimmi in Dar al Islam*, nous donnent Timage claire de la diffćrence