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Comptes rendus

vinces du pays ; il rćvele, en outre, de grandes diffćrences de niveau entre les instituteurs des diffćrentes rćgions et la situation dramatique des campagnes, od des maitres doivent enseigner k 50, voire 100 ćleves dans des ecoles k classe unique. Le problćme essentiel reste celui de la formation des maitres des ćcoles rurales qui obćit k un recrutement local de faible niveau.

Le ministre Michele Coppino s’efforce d’y remćdier par la crća-tion d’ćcoles magistrales qui dispensent une formation accćlćrće en deux ans. Elles disposent, en annexe, d’une ćcole prśparatoire od les ćleves peuvent s’initier k la pratiąue de 1’enseignement: cette dispo-sition est ćlargie aux ćcoles normales en 1889. Celles-ci se voient reconnaitre le statut d’ćtablissement secondaire de second cycle en 1896, mais leurs ćlćves ne peuvent acceder aux ćtudes supćrieures. La loi Gianturco decide par ailleurs que la nomination des instituteurs se fera dćsormais par concours. L’ćlargissement des programmes et une meilleure qualification des enseignants permettent d’amćliorer le niveau culturel des normaliens, mais 1’augmentation des droits d’ins-cription et la diminution du nombre de bourses d’ćtudes tendent k reserver 1’acces des ćcoles normales aux enfants de la petite bour-geoisie, au lieu d’en faire des instruments de promotion sociale ; cette selection s’explique par la situation des grands centres urbains, od le chomage des instituteurs fait son apparition, mais elle mćconnait les difficultćs des ecoles rurales qui continuent k manquer cruellement de maitres.

La « crise magistrale » du debut du sićcle s’explique par des conditions matćrielles mćdiocres et par les aleas de la carriere des instituteurs. La profession se fćminise et les traitements sont insuffi-sants; les eleves se resignent a frćquenter les ćcoles normales lorsqu’ils ne sont pas capables d’aller au lycće mais se destinent de moins en moins k 1’enseignement : cette constatation est surtout valable pour les filles, qui n’ont pas d’autre solution pour poursuivre leurs ćtudes aprćs 1’ćcole primaire. L’ouvrage de C. Covato et A. M. Sorge met ainsi 1’accent sur les deux vocations difficilement conci-liables des ecoles normales italiennes : elles doivent former des instituteurs et, simultanćment faire face a une demande croissante d’ins-truction secondaire. Leur premiere mission est contrariće par une politique scolaire ambitieuse qui veut lutter contrę 1’analphabćtisme par Tinstruction primaire obligatoire et gratuite, tout en continuant a privilegier un enseignement secondaire et supćrieur de qualite. Ainsi, le transfert de 1’entretien des locaux scolaires k des communes aux moyens financiers notablement insuffisants semble rćvelateur de cette prioritć ; mais il faut ćgalement tenir compte des objections du Conseil supćrieur de rinstruction publique, estimant qu’en Italie la centralisation est un obstacłe k la diffusion de Tinstruction dans le



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