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intemationales et leur influence sur les « structures sociales *, il distlngue, en perspective comparatiste, quelques phAnomAnes littAraires et rAalise une approche sclentifiąue particulIA-rement IntAressante du « eurocentrisme» et de la notion, largement employAe, d'« esprit du slAclet. L’auteur affirme clairement et d’une mauiAre convaincante que: «Nous ne trou-verons nul part un “esprit du siAcle” A mAme de sAcher d'un seul coup les marAcages de la stagnation et de falre surglr des vastes champs de chefs-d'ceuvre » (p. 15).
Ou bien, sl nous nous arrAtons k ravertlssement que «le rejet de reurocentrisme ne peut pas conduire jusqu’A la nAgation du róle que PEurope a jouA dans le monde* (p. 25), nous constatons qu'une prAclsion est nAcessaire, mfirae comme avertisment, parce que dans maintes publications la notion de « eurocentrisme « n’est pas rigoureusement formulAe, du point de vue scientifique et mAthodologique« Mais, dans d*autres situations, apparait le danger, qui d'ail-leurs accompagne en permanence la notion, de provoquer une mutation des dlrections de re-cherche, de raanlAre que la formation du «... isme > Continental ou rAgional perde ses signl-fications authentiques, et que la domination d’un type d’influence soit remplacAe par un autre. Une telle attitude conduit k la simpllfication de Pimage de l’Avolution et des influences rAciproques, ainsi que des structures littAraires. Dans 1’Atude Imagini mentole structuri literare [Images mcntales et structures littAraires (p. 30 — 68)], Alexandru Du(u nous offre des idAes et des Solutions crAatrices qui nous attirent, raAme quand nous ne les approuYons pas entiArement. Personnelleraent, je suis tout k fait d'accord avec la rAtlcence de Pauteur en ce qui concerne cette «division Atrange * opArAe dans Phistoire de la littArature roumaine et dont Pexistence continue, en dApit des arguments qui tAchent de la changer ou de la nuan-cer. Cette division attache «toutes les oeuvres antArieures nu dAbut du XIXe siacie k la “literaturę ancienne”, ainsi qu'elle considAre les ceuvres Acrites aprAs la troisiAme dAcennie du siAcle passA comme appartenant a la “literaturę modeme”. Partant du fait pas du tout nAgligeable, qu*avant le XlXe siacie, pour les Acrits roumains on avait utilisA Palphabet cyri-lique, on a considArA comme datę de Paffirmation de la literaturę “modeme” la parution des liYres imprimAs en caractAres de transition; d’une mauiAre similalre, en accordant aux influences un róle determinant, PannAe 1830, qui marque Papparition en roumain — dans la traduction de łon Heliade Radulescu — des Meditafii poetice de Lamartine fut proposAe comme datę fron-tiAre entre la literaturę “modeme” et la literaturę “ancienne”# (p. 30).
Bien entendu, cette «dhrislon Atrange » a perdu son aspect et ses dimenslons initiales. Les recherches effectuAes les deraiAres deux dAcenuies ont saisi en grandę mesure la dialectique Inteme des processus et, par consAquent, le sens des crieres invoquAs plus haut a beau-coup changA, en diminuant en mAme temps leur importance. Pourtant, la critique d’Alexandru Du^u n'est pas seulement actuelle, mais aussi nAcessaire car elle vient k Paide de la formation et de Pinstauration dAfiuitive d*un nouveau point de Yue.
Cette Atude nous offre Poccasiori de mettre en discussion un autre problAme. Tout comme dans Phistoire de la littArature roumaine, dans Phistoire des littAratures balkauiques peut Atre remarquAe aujounPhui une contradiction. Depuis le XlXe siacie, jusqu’& la veille 4e la Seconde Guerre mondiale, Phistoire littAraire s'est assignAe sans exception, la tAche d'analyser et d’AY&luer Pensemble dc la production intellectuelle Acrite jusqu’au milieu du sićcle passA (la considArant, exhaustivement, son objet de mAditation), notamment ceuvres artistiques, chrouiques, ceuYres pAdadogiques, diffArents dictionnaires et dialogues, notes de voyage, etc. Ainsi, presąue toute Phistoire littAraire non seulement rAalise une approche plus ou moins complexe de toutes les formes de la conscience sociale, mais elle analyse cn mAme temps leur Avolution, de la perspective de cette Yaste notion qu'cst la littArature, dominantę aux XVIII6—XIX® siAcles. La thAorie et la critique littAraire de la nouYelle Apoque se dAtache, en principe, de cette interprAtation de la littArature mais, en gAnAral, les histoires littAraires contemporaines analysent attentivement les productions «non littA-1 raires » du XVIII6 et dans une certaine mesure, celi es du XIX6 siAcl es. Nous ne sommes pas «ans savoir que cette production constitue aujounPhui Pobjet d'Atudes des branches spAcia-* lisćes de la sociologie. Par consAquent, peuvent Atre remarquAes des analyses portant sur des -ceuYres non artistiques qui se rApAtent dans les histoires des diffArentes branches des Sciences sociales. L'historisme de la « $coala ArdeleanA » ou bien celui de la Renaissance bulgare aont en Agale mesure objet d’analyses—similaires par leur essence—autant dans Phistoire littAraire que dans Phistoire politique des deux pays; uhe situation similalre peut Atre slg-nalAe dans la littArature pAdagogique. Dans cette situation, le problAme des «dAbuts de la littArature moderne » abordA par Alexandru Du^u n'est-11 pas liA k celui des frontiAres hie-loriqu.es et artistiąues de la nouvelle littArature? Les dAlimiter, Atablir la substance de la notion de frontUres historiques, enregistrer les groupes d'ceuvres, signifie en fait analyser des phAnomAnes littAraires de la perspective de la conception modeme sur la littArature, en Avi-tant soigneuseraent les tentations de PesthAtisme. A cet Agard aussi, Phistorisme de la « §coala ArdeleanA* et en gAnAral Phistorisme des Balkans du XVIII® siAcle devient par lui-
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