LE MAROC CATHOLIQUE
de surveiller leur travail et leur conduite, de les punir s’ils se conduisaient ma!, de les distraire et de les occuper sans cesse, et surtout d'en faire de bons chretiens. On se doute des peines et des efforts qu’une pareille oeuvre exige, des deceptions et des tristesses qu’elle entraine, surtout, — comme c'etait le cas, — quand lc Directeur du patronage etait responsable, aux yeux des patrons, des jeunes gens qu'il plaęait. Souvent aussi la maladie, les epidemies vinrent faire des ravages parmi les jeunes gens confies a ses soins. Quclques-uns moururent dans ses bras ct il les pleura comrne un p6rc. Enfin, les soucis d’argent ne lui manqu&rent pas et ce fut meme par eux que, quelques annees plus tard, le patronage dut fermer ses portes.
Cependant la persćcution religieuse battait son plein et elle devait aboutir au renvoi de la colonie de tous les Peres du Saint-Esprit. Les insultes et vexations ne man-querent pas. On esseya de mettre en conflit congrćganis-tes et clerge seculier, mais celui-ci protesta avec la der-niere energie et demanda instamment le maintien de ses freros d armes. Enfin sous les pretextes les plus divers et un par un, les missionnaires durent s’en aller. Apres le dćpart triomphal du P6re Guyodo, — mis d’office a la re-traite parce que les enfants du village de Tonnigrande avaient deserte, un jour, 1‘ecole publique, — ce fut le tour du Pere Jalabert. II s’embarqua le 3 mai 1893, ac-compagne k bord par tous les jeunes ouvriers de Cayenne, et salue par tous avec veneration ct sympatliie.
Le premier chapitre de la vie du Pćre Jalabert est fini. Combien de fois, par la suitę, evoquera-t-il les sou-venirs de ses dix premieres annees de missionnaire, don-nees a cette chere Guyanne qu'il ne reverra plus.
A cette datę, le P6re Jalabert fut maintenu deux ans en France, avec la charge du petit scolatiscat de la con-gregation. C’est avec bonheur qu il se consacra de nou-veau a la jeunesse, et quelle jeunesse ! Mais ses regards restaient sans cesse tournes du cóte des missions et c’est avec joie qufil apprenait brusquement, le 24 fevrier 1895, « 1‘heureuse nouvelle » de sa designation pour le Sć-nśgal.
Un mois plus tard il s’embarquait pour Dakar.
(a suivre).
03333 33513i333tIia-i]aiM3S3ii]r3aei3Saai33ari^^
•Ult-j U,U.U'U U LJ U.ŁJ U UjU
La Cathódrale de Rabat vue du jardin de rćveche
La galerie intćrieure de l’ćvech^ de Rabat