E S P R E M I Ă R E S M I N U T E S
E S A F F E C T I O N S Ă R I S Q U E V I TA L
E PAT I E N T T R A U M AT I S Ă
A L A D I E S E T I N T O X I C AT I O N S
R O S S E S S E E T A C C O U C H E M E N T I N O P I N Ă
E N FA N T E N D Ă T R E S S E
R G E N C E S P R O V O Q U Ă E S PA R A G E N T S P H Y S I Q U E S
R G E N C E S P S YC H I AT R I Q U E S
E T R A N S P O R T D U PAT I E N T
CONTENU
12.3 Le transport vers lâhĂŽpital
12.7 Le Fonds dâAide MĂ©dicale
12.8 La formation du secouriste-
12
ORGANISATION
DE LâAIDE
MĂDICALE
URGENTE
ïŁŻ
__________________________ ______________________________________
Chapitre 12
Organisation ïŁŠ
12.1
Le présent chapitre est scindé en deux sections.
Dans une premiĂšre section, nous Ă©tudierons
la lĂ©gislation relative Ă lâorganisation de lâaide
mĂ©dicale urgente telle quâelle est prĂ©vue par la
loi du 8 juillet 1964 et ses arrĂȘtĂ©s dâexĂ©cution et,
dans une seconde section, nous aborderons des
dispositions légales particuliÚres et applicables
Ă lâexercice de la fonction de secouriste-
ambulancier.
1.
Quâest-ce que lâaide mĂ©dicale urgente ?
Si on s'en réfÚre à un bon vieux dictionnaire, l'
aide
c'est l'action d'intervenir en faveur d'une personne
en joignant ses efforts aux siens. L'aide est aussi
synonyme de secours Ă savoir tout ce qui sert Ă
quelqu'un pour sortir d'une situation difficile. Et,
secourir, c'est aider quelqu'un Ă se tirer d'un danger.
L'aide est en l'espĂšce
médicale c'est dire qu'elle
concerne la médecine. La médecine c'est la science
qui a pour objet la conservation et le rétablissement
de la santé.
L'aide est non seulement médicale mais elle est aussi
urgente. L'urgent c'est ce dont on doit s'occuper sans
retard. L'urgence c'est la nécessité d'agir vite.
VoilĂ
comment
communément
se
définit
respectivement, l'aide, médical et urgent. Les
définitions rassemblées, l'aide médicale urgente serait
la mise en Ćuvre de tous ce qui sert Ă quelqu'un pour
se tirer d'un danger qui menace sa santé en agissant
le plus rapidement possible.
L'article 1er de la loi du 8 juillet 1964 relative Ă l'aide
médicale urgente qui définit son champ d'application
n'est pas trÚs éloigné de cette définition.
12.1 LĂ©gislation
__________________________
I. La lĂ©gislation relative Ă lâaide mĂ©dicale urgente
Ainsi, il faut entendre par aide médicale urgente, "la
dispensation immédiate de secours appropriés à toutes
les personnes dont l'état de santé par suite d'un accident
ou d'une maladie soudaine ou de la complication soudaine
d'une maladie requiert une intervention urgente aprĂšs un
appel au systÚme d'appel unifié par lequel sont assurés
les secours, le transport et l'accueil dans un service
hospitalier adéquat".
On retiendra que ce qui justifie la mise en Ćuvre du
systĂšme, est le risque vital encouru par le demandeur
qui est en lâespĂšce un patient.
La loi du 8 juillet 1964 relative Ă lâaide mĂ©dicale urgente
met en place un systĂšme dâalerte qui permet de mettre
en Ćuvre tous les moyens appropriĂ©s pour garantir
Ă la population un accĂšs aux soins en situation
dâurgence. Le numĂ©ro 100 est le numĂ©ro dâappel de
lâaide mĂ©dicale urgente
2.
Le contexte historique
Pour situer le contexte et les raisons qui ont présidé en
1964 Ă la promulgation de la loi, nous signalerons que,
jusquâalors, il entrait dans les obligations des Commissions
dâassistance publique de secourir toute personne se
trouvant sur le territoire de la commune qui requérait des
soins immédiats et ce, préalablement à tout examen de
son Ă©tat dâindigence. Seuls les hĂŽpitaux exploitĂ©s par ces
commissions Ă©taient tenus dâadmettre, en urgence, tout
patient victime dâaccident ou de maladie.
Les situations dâurgence se manifestaient, Ă lâĂ©poque,
sous des aspects nouveaux. On peut citer Ă titre
dâexemple, lâaugmentation du nombre des accidents de
la route parallĂšlement Ă lâaugmentation de lâintensitĂ© du
trafic routier et la détresse respiratoire dont souffraient
les patients atteints des complications pulmonaires de la
poliomyélite, maladie qui avait, à plusieurs reprises, sévi
sous forme épidémique grave dans notre pays.
Il était donc nécessaire de légiférer pour mettre fin aux
aléas des secours prodigués à ces patients en vertu
des seules dispositions légales de la loi relative aux
commissions dâassistance publique. En effet, lâimplantation
géographique des hÎpitaux qui y étaient rattachés ne
suffisait pas toujours Ă satisfaire les besoins de couverture
du territoire endéans des délais de transport compatible
avec la survie des patients en Ă©tat critique.
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Chapitre 12
Organisation ïŁŠ
12.2
Notre pays a été ainsi le premier pays au monde à se
doter, entre 1958 et 1963, dâun systĂšme dâappel unifiĂ©
couvrant l'entiĂšretĂ© du territoire au moyen dâun numĂ©ro
simple et facile à mémoriser le 900 devenu en 1987, 100.
Ce systĂšme reposait jusqu'il y a peu sur 16 centres
installĂ©s dans 16 services dâincendie qui prĂ©sentaient Ă
lâĂ©poque lâavantage de disposer dâune permanence de
service 24/24 et rĂ©partis gĂ©ographiquement de maniĂšre Ă
assurer le traitement des appels provenant de lâensemble
du territoire.
3.
Les moyens de l'aide médicale urgente
Pour assurer la coordination de tous ces intervenants, on
retiendra Ă©galement le rĂŽle important des
commissions
dâaide mĂ©dicale urgente instituĂ©es dans chaque province
et dans lâarrondissement administratif de Bruxelles-
Capitale.
3.1. Le droit de réquisition du préposé
La loi du 8 juillet 1964 organise lâobligation de secours
en conférant un pouvoir de réquisition au seul préposé
afin que puisse ĂȘtre assurĂ© :
- les secours,
- le transport
- et lâaccueil dans un service hospitalier adĂ©quat.
Ce droit de réquisition est une dérogation importante à la
libertĂ© de chacun tant en ce qui concerne le patient quâen
ce qui concerne les prestataires. En effet, lorsquâil est fait
appel au 100, le préposé requiert soit le médecin, soit le
service dâambulance, soit le service mobile d'urgence, soit
le service hospitalier adéquat le plus proche.
Le patient ne peut donc exiger dâĂȘtre transportĂ© dans
lâhĂŽpital de son choix pas plus que le mĂ©decin ne peut, en
principe, envoyer le patient dans un hĂŽpital autre que celui
requis par le préposé.
Les moyens de lâaide mĂ©dicale urgente sont au nombre de quatre :
t le prĂ©posĂ© chargĂ© de traiter la demande lors de lâappel,
t les services dâambulances,
t les mĂ©decins ou les services mobiles dâurgence
t lâhĂŽpital de destination du patient.
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Chapitre 12
Organisation ïŁŠ
12.3
En 1964 la rencontre de lâobjectif de la loi se fait via
la rapiditĂ© du transport du patient vers lâhĂŽpital le plus
proche. Comme nous lâavons dĂ©jĂ mentionnĂ©, les 16
centres installés dans les services incendie reçoivent et
traitent tous les appels transmis. Ces préposés sont donc
des sapeurs pompiers qui, jusquâĂ rĂ©cemment encore,
ne disposaient, ni dâune formation rĂ©glementĂ©e, ni dâun
encadrement mĂ©dical spĂ©cifique. Cet Ă©tat de fait nâest pas
ressenti Ă lâĂ©poque comme une carence Ă©tant donnĂ© leur
fonction assez simple dâactiver des moyens de secours
bien identifiés sur base du seul critÚre de proximité par
rapport au lieu de l'événement.
Il faut ajouter quâen 1964, mĂȘme si lâintervention du
mĂ©decin est dĂ©crite dans la loi, le mĂ©decin ne sâimplique
quasi pas dans le domaine de lâaide mĂ©dicale urgente.
3.2. Les services mobiles d'urgence
3.2.1. DĂ©finition et rĂŽle
Le service mobile dâurgence est une Ă©quipe mĂ©dicale
(mĂ©decin, infirmier) capable dâintervenir grĂące Ă un
véhicule équipé de matériel de réanimation. Le service
mobile dâurgence nâintervient que sur demande du centre
100. Son intervention permet de rĂ©duire « lâintervalle
mĂ©dical libre » (lâintervalle qui sĂ©pare le moment de
lâaccident de celui de la prise en charge du patient par
une équipe médicale spécialisée). Si, le secouriste-
ambulancier qui a effectué son évaluation primaire
constate la nécessité de faire intervenir le SMUR, il lui
appartient dâen faire Ă©tat au centre 100 qui demandera
son intervention. Par exemple :
- altĂ©ration de lâĂ©tat de conscience
- suffocation, noyade, pendaison, choc,
- traumatisme crĂąnien
- intoxication (mĂ©dicaments, CO, âŠ)
- décompensation cardiaque,
- polytraumatisme,
- accouchement,
- chute dâune grande hauteur,
- âŠ
On retiendra Ă©galement quâen prĂ©sence de nombreux
blessĂ©s, le renfort du SMUR doit ĂȘtre demandĂ©. La
présence du médecin du SMUR est nécessaire pour
effectuer le triage des victimes.
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Chapitre 12
Organisation ïŁŠ
12.4
Lâintervention du SMUR doit Ă©galement ĂȘtre demandĂ©e au
centre 100 si pendant le transport lâĂ©volution de lâĂ©tat du
patient le justifie.
En attendant lâaide du SMUR, les secouristes-ambulanciers
doivent continuer la surveillance du patient. A lâarrivĂ©e du
SMUR, il leur appartient de faire leur rapport au médecin
qui prend en charge le patient.
3.2.2. RĂ©glementation
La rĂ©glementation sur les services mobiles dâurgence
retient deux outils juridiques pour assurer Ă lâensemble de
la population lâĂ©galitĂ© dâaccĂšs aux soins :
- la programmation dans le cadre de la loi sur les
hĂŽpitaux
- lâattribution dâune zone dâintervention en exĂ©cution de la
loi relative Ă lâaide mĂ©dicale urgente.
La programmation et lâattribution dâune zone dâintervention
sont fondées sur des critÚres objectifs qui permettent ainsi
Ă lâensemble de la population du Royaume dâavoir accĂšs
aux services mobiles dâurgence.
Pour garantir l'objectif des soins appropriés, le législateur
a Ă©galement liĂ© lâexercice de lâactivitĂ© du service mobile
dâurgence au respect de normes dites dâagrĂ©ment.
LâexpĂ©rience ayant mis en Ă©vidence lâintĂ©rĂȘt dâune base
hospitaliĂšre (niveau suffisant dâactivitĂ© pour le personnel,
encadrement de ce dernier et rapiditĂ© dâintervention),
lâĂ©tablissement de normes dâagrĂ©ment de ces services
dans le cadre de la législation sur les hÎpitaux semble
Ă©vidente. Le service mobile dâurgence est ainsi devenu
une fonction hospitaliĂšre
1
qui pour ĂȘtre agrĂ©Ă©e doit rĂ©pondre
aux exigences fixĂ©es par l'arrĂȘtĂ© royal 10 aoĂ»t 1998
2
.
3.3. Les services d'ambulances
Dans le cadre de la loi relative Ă lâaide mĂ©dicale urgente, le
patient doit ĂȘtre transportĂ© vers « lâhĂŽpital 100 » le plus proche.
Le transport du patient est assurĂ© par les services dâambulances
reconnus dans le cadre de la loi. Il sâagit soit de services publics
et plus particuliĂšrement les services d'incendie soit de services
privés qui concluent une convention avec l'Etat.
Pour pouvoir exercer la fonction de secouriste-ambulancier
dans le cadre de l'aide médicale urgente, l'article 6bis de la loi
du 8 juillet 1964 prĂ©voit qu'il faut ĂȘtre porteur du brevet.
1
A.R. 10 avril 1995 rendant certaines dispositions de la loi sur les hĂŽpitaux, coordonnĂ©e le 7 aoĂ»t 1987, applicable Ă la fonction «service mobile dâurgence», M.B., 10.05.1995.
2
A.R. du 10 aoĂ»t 1998 fixant les normes auxquelles doit rĂ©pondre une fonction «service mobile dâurgence» (SMUR) pour ĂȘtre agrĂ©Ă©e, M.B. 02.09.1998.
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Chapitre 12
Organisation ïŁŠ
12.5
La formation des secouristes-ambulanciers est assurée par
les centres de formation agrĂ©Ă©s conformĂ©ment Ă l'arrĂȘtĂ©
royal du 13 février 1998 relatif aux centres de formation et de
perfectionnement des secouristes-ambulanciers.
Mis Ă part les dispositions relatives Ă la formation des
secouristes-ambulanciers, il n'existe aucune disposition légale
ou réglementaire qui fixe soit des normes de programmation
soit des normes d'agréments de ces services. La matiÚre
est principalement régie par des circulaires ministérielles ou
administratives.
3.4. L'hĂŽpital de destination du patient
Depuis 1964 le principe de base contenu dans la loi qui retient
la proximité comme premier critÚre exigé par la nécessité de la
rapidité d'intervention a donc été considérablement aménagé.
Il appartient ainsi au préposé de désigner l'hÎpital
le plus
proche disposant d'un service adéquat. Il s'agit de l'hÎpital
qui, au moment de l'appel, peut ĂȘtre atteint dans les plus brefs
dĂ©lais Ă partir de l'endroit oĂč se trouve la victime ou le malade et
qui dispose d'une fonction "soins urgents spécialisés" agréée et
intégrée dans le fonctionnement de l'aide médicale urgente
3
.
Les dispositions lĂ©gales prĂ©voient qu'il peut ĂȘtre fait exception
Ă ce principe :
1°/ à la demande du médecin du service mobile d'urgence
compte tenu de l'état du patient dans trois cas énumérés
limitativement. Le médecin du service mobile d'urgence
informera le préposé de l'hÎpital le plus adéquat :
- en cas d'urgence collective;
- lorsque la victime ou le malade, en raison de son Ă©tat ,
nécessite des moyens diagnostiques ou thérapeutiques
spécifiques, en application d'un protocole conclu au niveau de
la commission d'aide médicale urgente;
- si le médecin traitant présent confirme que son patient dispose
d'un dossier relatif aux pathologies spécifiques concernées,
dans un autre hÎpital, moyennant le respect de la conformité au
protocole conclu au niveau de la commission d'aide médicale
urgente et l'accord du préposé si la destination est en dehors
de la zone d'intervention du service mobile d'urgence.
2°/ en l'absence du service mobile d'urgence, le préposé peut
satisfaire à la demande du médecin traitant pour désigner
l'hÎpital le plus approprié qui dispose d'une fonction soins
d'urgence spécialisés :
- lorsque la victime ou le malade, en raison de son Ă©tat ,
nécessite des moyens diagnostiques et thérapeutiques
spécifiques, en application d'un protocole conclu au niveau de
la commission d'aide médicale urgente;
3
ArrĂȘtĂ© ministĂ©riel du 19 janvier 2000 intĂ©grant des fonctions «soins urgents spĂ©cialisĂ©s» agrĂ©Ă©es dans le fonctionnement de lâaide mĂ©dicale urgente,
M.B., 28.01.2000, p.2925.
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Chapitre 12
Organisation ïŁŠ
12.6
- si son patient dispose d'un dossier relatif aux pathologies
spécifiques concernées dans un autre hÎpital, en application
d'un protocole conclu au niveau de la commission d'aide
médicale urgente;
pour autant que :
- le médecin soit présent et délivre aux secouristes-ambulanciers
une attestation motivée;
- le préposé constate que le bon fonctionnement du systÚme de
l'aide médicale urgente est garanti.
Les exceptions retenues au principe de la proximité mettent
bien en évidence la difficulté de concilier les impératifs d'un
systĂšme qui privilĂ©gie l'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral et ceux de la libertĂ©
individuelle qui gouvernent notre société.
3.5. Les commissions d'aide médicale urgentes
Lâaide mĂ©dicale urgente ne dispose pas dâun corps
d'intervention hiĂ©rarchisĂ© comme câest le cas pour les pompiers
ou la protection civile. Les différents intervenants sont autant
dâindividualitĂ©s entre lesquels il nâexiste aucun lien fonctionnel.
On peut citer les secouristes-ambulanciers qui soit relĂšvent
de service dâincendie soit sont employĂ©s dans des services
dâambulances privĂ©s, les mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes, les mĂ©decins
des hÎpitaux publics ou privés, les infirmiers, les préposés .
Pour pallier cette difficultĂ© structurelle, un arrĂȘtĂ© royal
4
institue,
dans chaque province et pour la circonscription géographique
de l'arrondissement administratif de Bruxelles-Capitale, une
commission dâaide mĂ©dicale urgente. Elles sont composĂ©es de
lâensemble des intervenants visĂ©s par la loi du 8 juillet 1964.
Elles ont pour missions d'ĂȘtre le thĂ©Ăątre du dĂ©veloppement
de collaborations spécifiques indispensables pour répondre
de la maniÚre la plus appropriée aux nécessités locales ainsi
que lâoutil nĂ©cessaire Ă la coordination de lâactivitĂ© de tous les
intervenants.
1. Lâobligation de porter secours Ă personne en
danger
Dans lâexercice de sa mission, le secouriste-ambulancier
a lâobligation de donner suite Ă la rĂ©quisition du prĂ©posĂ©.
Celui qui refuse ou nĂ©glige dây donner suite, sans se
prĂ©valoir dâun motif admis par la loi, sâexpose Ă des
poursuites pénales non seulement en vertu de la loi du 8
juillet 1964 mais Ă©galement en application de lâarticle 422
ter du Code PĂ©nal.
4
ArrĂȘtĂ© royal du 10 aoĂ»t 1998 instituant les Commissions dâaide mĂ©dicale urgente, M.B., 02.09.1998, p. 28325.
II.
La responsabilitĂ© du secouriste ambulancier dans lâexercice
de sa fonction
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Chapitre 12
Organisation ïŁŠ
12.7
Lâarticle 422 ter du Code pĂ©nal prĂ©voit des sanctions
pénales pour celui qui, le pouvant
sans danger pour
lui-mĂȘme ou pour autrui, refuse ou nĂ©glige de porter Ă
une personne en péril le secours dont il est légalement
requis.
2. La nĂ©gligence ou lâimprudence
Il y a délit de coups et blessures involontaires ou
dâhomicide involontaire lorsque, par
négligence ou
imprudence, lâagent accomplit un acte dĂ©terminĂ© qui
cause un dommage (coup, blessure, mort) ou omet
dâaccomplir un acte dĂ©terminĂ© (lâomission de prendre une
mesure de précaution, de prévention, de surveillance)
Le délit suppose que le secouriste-ambulancier ait
pu prĂ©voir le danger dâune situation et en conjurer les
effets dommageables, eu Ă©gard Ă la situation et Ă sa
compétence de bon professionnel de la santé.
3. Lâobligation de secret professionnel
Quelle attitude doit adopter le secouriste-ambulancier vis-
Ă -vis de la communication de lâinformation quâil a reçue
dans le cadre de lâexercice de sa profession au regard des
relations quâil doit entretenir avec :
1°/ dâune part, les autres intervenants de lâaide mĂ©dicale
urgente,
et
2°/ dâautre part, les tiers Ă lâaide mĂ©dicale urgente, Ă
savoir :
- la gendarmerie et les forces de lâordre ;
- les autorités judiciaires
- la presse
Les relations quâentretient le secouriste-ambulancier avec
les autres intervenants de lâaide mĂ©dicale urgente et les
tiers sont liées aux droits et obligations qui régissent
lâexercice de la profession de chacun et les conflits
dâintĂ©rĂȘt quâils peuvent engendrer.
Ainsi, le secret « mĂ©dical » visĂ© Ă lâarticle 458 du Code
pĂ©nal auquel sont tenus les intervenants de lâaide
mĂ©dicale urgente se heurte Ă lâobligation dâinformer ou de
dĂ©noncer prĂ©vues par dâautres lois.
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Chapitre 12
Organisation ïŁŠ
12.8
Quâest-ce que le secret mĂ©dical ?
Lâarticle 458 du Code PĂ©nal sanctionne « les mĂ©decins,
chirurgiens, officiers de santé et toute autre personne
dĂ©positaire par Ă©tat ou par profession, des secrets quâon
leur confie, qui hors les cas oĂč ils sont appelĂ©s Ă rendre
tĂ©moignage en justice et celui oĂč la loi les oblige Ă faire
connaßtre ces secrets, les auront révélés ».
Ainsi, toute personne qui remplit, Ă titre professionnel,
une fonction dans le domaine de la santé relÚve de cet
article. Cette disposition est donc applicable Ă tous les
intervenants visĂ©s par la loi du 8 juillet 1964 relative Ă
lâaide mĂ©dicale urgente.
Trois conditions doivent ĂȘtre rĂ©unies :
1. Lâinformation doit ĂȘtre reçue en raison de la
profession ou Ă lâoccasion de son exercice.
- Ne sont donc pas visées les communications
faites en dehors de lâexercice de la profession
en tant que connaissance, ami ou collĂšgue.
- Ne sont pas visés des faits matériels dont on est
le tĂ©moin Ă lâoccasion de lâintervention comme
par exemple avoir vu quelquâun sâencourir,
lancer quelque chose, un objet tombé sur la
chaussée.
2. Lâinformation doit avoir un caractĂšre secret.
Il nâexiste pas de dĂ©finition prĂ©cise de la notion de
secret qui, en consĂ©quence, fait lâobjet de difficultĂ©s
dâinterprĂ©tation. Il sâagit dâune notion qui sâapprĂ©cie en
fonction du contexte, de lâĂ©valuation des intĂ©rĂȘts en
présence tels que la protection de la vie privée ou de
la collectivité.
Exemples :
1.
La communication du groupe sanguin
dâune personne prĂ©sente un caractĂšre
peu confidentiel sauf si lâon se trouve
dans le cas dâune recherche en
paternité.
2.
Un médecin dont le patient épileptique
est conducteur de train et qui divulguera
cette information Ă lâemployeur ne sera
pas poursuivi pénalement en raison
de lâintĂ©rĂȘt supĂ©rieur Ă dĂ©fendre que
représente la protection de centaines
de voyageurs.
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Chapitre 12
Organisation ïŁŠ
12.9
3. Lâinformation doit avoir Ă©tĂ© confiĂ©e.
Cela signifie quâon ne communique pas un secret en soi
mais que les données deviennent secrÚtes à la suite de
leur communication.
Lâarticle 458 du code pĂ©nal sanctionne le dĂ©lit de rĂ©vĂ©lation,
de diffusion de lâinformation dans un cercle plus large.
3.1. Secret professionnel et communication de
données
3.1.1. Communication de données entre les intervenants
visĂ©s par la loi du 8 juillet 1964 relative Ă lâaide mĂ©dicale
urgente
Il convient de retenir que dans le secteur des soins de
santĂ©, rien nâinterdit de confier Ă un collĂšgue des donnĂ©es
relatives Ă des patients dans le but de leur prodiguer des
soins. Il faut assurer la fluidité de la communication des
donnĂ©es entre praticiens. Dans ce cas, il ne sâagit pas
dâune divulgation punissable.
3.1.2. Communication des données à des personnes non
visées par la loi du 8 juillet 1964 ou les exceptions au
secret professionnel
On parle dâexception au secret professionnel pour dĂ©signer
les situations dans lesquelles les personnes tenues par
lâarticle 458 du code pĂ©nal pourront le cas Ă©chĂ©ant ne
pas ĂȘtre poursuivies pour les rĂ©vĂ©lations quâelles seront
amenées à faire.
Lâexamen de ces situations particuliĂšres permettra
de mettre en Ă©vidence concrĂštement les cas oĂč les
secouristes-ambulanciers vont ĂȘtre confrontĂ©s Ă la
problématique de la communication des données à des
tiers Ă lâaide mĂ©dicale urgente tels que la gendarmerie, les
forces de police, les autorités judiciaires ou la presse.
Quelque soit lâexception envisagĂ©e, les situations
autorisant Ă lever le secret seront toujours des situations
quâil appartiendra dâapprĂ©cier au cas par cas. En dâautre
terme, il nâexiste pas de loi qui Ă©numĂšre de maniĂšre
exhaustive les situations pour lesquelles on pourrait dire
avec certitude « je peux ou je ne peux pas parler ».
Il appartient donc au secouriste-ambulancier dâapprĂ©cier le
contexte et les intĂ©rĂȘts en prĂ©sence en toute connaissance
de cause.
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Chapitre 12
Organisation ïŁŠ
12.10
a. Le témoignage en justice
Par témoignage en justice, on entend la déclaration
verbale ou écrite devant le juge civil, le juge pénal ou
le juge dâinstruction (Cass., 12 avril 1976, revue de droit
pénal, 1975-1976, p. 917)
Nâest donc pas visĂ©e ici la collaboration avec la police.
b. La déclaration de délit
Lâarticle 30 du code dâinstruction criminelle contient une
obligation de déclaration générale dans le chef de tout
citoyen tĂ©moin dâun attentat, soit contre la sĂ»retĂ© publique,
soit contre la vie ou la propriĂ©tĂ© dâun individu.
Le secouriste-ambulancier peut en tout Ă©tat de cause se
trouver confronté à cette situation. Dans ce cas,
lâĂ©tat
de nĂ©cessitĂ© peut ĂȘtre invoquĂ©. LâĂ©tat de nĂ©cessitĂ© est
défini comme étant la situation dans laquelle la violation
de dispositions pĂ©nales et de valeurs et dâintĂ©rĂȘts
juridique protégés pénalement constituent le seul moyen
de prĂ©server dâautres valeurs et intĂ©rĂȘts juridiques plus
importants.
Ainsi, la protection de la vie privĂ©e dâun patient et les
relations de confiance entre les prestataires et le patient
ne constitue pas une valeur ou un intĂ©rĂȘt absolu. Cette
protection pourrait en effet entrer en conflit avec la
protection dâautres valeurs telles que la recherche de
malfaiteurs, la protection de mineurs contre les mauvais
traitements, etc.
Exemple :
1. cas théorique du conducteur de train épileptique
dĂ©noncĂ© par le mĂ©decin Ă lâemployeur. Dans ce cas, en
vue de protéger la vie des voyageurs le médecin peut
informer lâemployeur du conducteur de sa maladie,
sans que lâon puisse lâaccuser dâavoir violĂ© lâarticle 458
du Code pénal.
2. Cas plus dĂ©licat de la dĂ©claration dâun dĂ©lit commis
par un patient qui se présente chez un médecin ou
dans un hĂŽpital afin de recevoir des soins.
a) le patient est lâauteur du dĂ©lit
Dans son arrĂȘt du 9 fĂ©vrier 1988, la Cour de Cassation a approuvĂ© la
conception classique selon laquelle lâauteur dâun dĂ©lit ne peut Ă aucune
condition ĂȘtre dĂ©noncĂ©. Lâarticle 458 du code pĂ©nal interdit de divulguer
des faits couverts par le secret professionnel pouvant donner lieu Ă des
poursuites pénales à charge du patient. Toutefois, lorsque le délit dont
sâest rendu coupable le patient et les circonstances dans lesquelles il a
Ă©tĂ© commis laissent supposer que dâautres atteintes Ă lâintĂ©gritĂ© physique
ou dâautres attentats Ă la vie risquent de se produire, un recours Ă lâĂ©tat de
nĂ©cessitĂ© pourrait sâimposer et justifier le choix de rĂ©vĂ©ler lâinformation.
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Chapitre 12
Organisation ïŁŠ
12.11
b) Le patient est la victime
LâarrĂȘt de la Cour de cassation du 9 fĂ©vrier 1988 nâĂ©tend pas son
application aux faits dont seraient victime le patient. Il est Ă remarquer
que, dans ce cas, il ne peut y avoir de conflit entre déclaration et
secret, puisque lâarticle 458 du Code pĂ©nal ne sâapplique pas. En
effet, le secret médical concerne uniquement les relations entre le
patient et les prestataires de soins. Ainsi, lorsque des sévices graves
sont de nature Ă menacer gravement lâintĂ©gritĂ© dâun enfant, le secret
professionnel nâempĂȘchera pas de dĂ©clarer le dĂ©lit aux autoritĂ©s
compétentes.
4. La responsabilité civile
Dans le domaine de lâaide mĂ©dicale urgente, la faute
entraßnera trÚs souvent une lésion corporelle ou le décÚs
et constituera, dÚs lors, une infraction pénale (voir supra,
II, 2 p.8). La victime ou ses héritiers peuvent intenter une
action délictuelle sur base des articles 1382, 1383 et 1384
du Code Civil.
Le plus souvent les secouristes-ambulanciers agissent soit
dans le cadre dâun contrat de travail soit se trouvent sous
statut. Dans le premier cas, le secouriste-ambulancier
qui agit dans le cadre dâun contrat de travail bĂ©nĂ©ficiera
de lâimmunitĂ© civile organisĂ©e par la loi sur le contrat
de travail. Il nâaura donc pas Ă rĂ©pondre civilement des
conséquences de ces actes sauf dans les cas frauduleux,
les fautes lourdes ou les fautes lĂ©gĂšres et habituelles. Câest
donc lâemployeur qui aura Ă rĂ©pondre des dommages et
intĂ©rĂȘts dus Ă la victime.
Si le secouriste-ambulancier est sous statut, il est, dans
ce cas, organe de lâinstitution qui lâemploie et, en cas
de faute, il engage sa propre responsabilité et celle de
lâinstitution. Il ne bĂ©nĂ©ficiera dâune immunitĂ© que lorsquâil
nâaura commis quâune faute lĂ©gĂšre et non habituelle.
ConcrĂštement comment sâapprĂ©ciera la faute du
secouriste-ambulancier ?
Il appartient au secouriste-ambulancier dans lâexercice
de sa fonction dâapporter au patient les secours
consciencieux, attentifs et conformes Ă la formation quâil
a reçue. Commet une faute le secouriste-ambulancier qui,
dans lâexercice de sa profession, ne sâest pas comportĂ©
comme
un
secouriste-ambulancier
normalement
consciencieux placĂ© dans les mĂȘmes circonstances
.
En dâautres termes, une violation de lâarticle 458 du code
pĂ©nal est justifiĂ©e lorsquâelle permet dâĂ©carter un danger
grave et menaçant pour autrui (obligation de porter secours Ă
personne en danger).
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Chapitre 12
Organisation ïŁŠ
12.12
LâĂ©valuation primaire de lâĂ©tat du patient est dâune
importance capitale. Quel est lâĂ©tat de conscience, de la
respiration, de la circulation ? Chaque fois quâil existe un
risque vital ou que le risque Ă©volutif peut devenir vital, la
demande de lâintervention du SMUR auprĂšs du centre 100
est justifiée.
En cas de litige, la victime doit apporter la preuve que
le dommage dont elle souffre est la cause directe de la
faute commise. Le secouriste-ambulancier qui néglige
dâeffectuer le bilan primaire commet une faute.
Certains actes fautifs peuvent avoir plusieurs auteurs.
Dans ce cas, tous ceux qui auraient pu et dĂ» prendre des
prĂ©cautions de nature Ă empĂȘcher le dommage et qui
nâont pas pris ces prĂ©cautions, sont tous les auteurs dâune
faute sans laquelle le dommage ne se serait pas produit.
Cas concret du refus de transport
Le secouriste-ambulancier confronté au refus de transport
du patient commet-il une faute sâil ne le transporte pas ?
Hormis le cas de lâĂ©tat de nĂ©cessitĂ©, le secouriste-
ambulancier doit avoir le consentement libre et éclairé
du patient. Cela signifie quâil appartient au secouriste-
ambulancier de donner au patient toute lâinformation utile
et relative à son état pour que ce dernier puisse apprécier
en toute connaissance de cause les conséquences
de son refus. Il appartient par ailleurs au secouriste-
ambulancier de faire appel, le cas échéant, à un médecin
ou au service mobile dâurgence, si lâĂ©tat du patient
nécessite cette intervention (évaluation primaire) et est
susceptible dâinfluer sur la dĂ©cision du patient qui se
trouve véritablement en danger.
La jurisprudence des cours et tribunaux considĂšre que
câest au malade dâapporter la preuve quâil nâa pas donnĂ©
son consentement ou que le consentement quâil a donnĂ©
nâĂ©tait pas Ă©clairĂ©.
Dans ce type de situation la dĂ©charge que lâon fait signer au
patient nâa pas en tant que telle de valeur juridique. Plus le
document contiendra des éléments qui permettent au juge
dâapprĂ©cier la capacitĂ© de la personne concernĂ©e de se
rendre compte de son état plus il sera pris en considération.
Dans cet ordre dâidĂ©e, un document entiĂšrement rĂ©digĂ© de
la main du patient aura plus de poids quâun document prĂ©
imprimĂ© que lâon se contente de faire signer.
Le secouriste-ambulancier dont la responsabilité civile est
engagĂ©e doit rĂ©parer, par le paiement dâune indemnitĂ©, le
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Chapitre 12
Organisation ïŁŠ
12.13
dommage dont il est responsable.
En répondant à l'urgence par le droit de réquisition, le
législateur accueille, en 1964, le besoin de la population
d'ĂȘtre prise en charge lorsqu'elle se trouve dans
l'impossibilité de pouvoir recourir au systÚme de soins
traditionnels. La loi voit donc son champ d'application
limité dans un premier temps à la voie publique et aux
lieux publics. TrÚs vite, l'aide médicale urgente dépasse
son cadre légal originaire.
Peu de temps aprÚs l'entrée en vigueur de la loi, le nombre
d'appels émanant des domiciles privés est plus important
que ceux pour lesquels la loi a été établie. Et, comme
si c'était une vocation, comme si urgence et législation
Ă©taient incompatibles, aujourd'hui alors que son champ
d'application a été étendu aux lieux privés, la loi se
trouve dans l'impossibilitĂ© de concilier l'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral du
systÚme au rÚgne de la liberté individuelle qui caractérise
notre société. Etablir une loi, c'est fixer des droits et des
obligations pour réaliser l'objectif qu'elle se donne. Il est
certainement trĂšs difficile de trouver le juste Ă©quilibre entre
droits et obligations qui vont régir les rapports de chacun.
Si en 1964, le systÚme institué de l'aide médicale urgente
devait apporter une réponse à la détresse médicale, il y
a lieu de constater qu'Ă ce jour l'appel au 100 est pour
bon nombre de cas un appel de détresse pour lesquels
la loi n'a pas de réponse. L'appel au 100 apparaßt de
plus en plus comme un révélateur de la détresse sociale
face à laquelle sont confrontés les intervenants de l'aide
médicale urgente qui n'ont bien souvent pour seul allié
que le sens de leur responsabilité.
(Footnotes)
1
A.R. 10 avril 1995 rendant certaines dispositions de la loi sur les hĂŽpitaux,
coordonnĂ©e le 7 aoĂ»t 1987, applicable Ă la fonction âservice mobile
dâurgenceâ, M.B., 10.05.1995.
2
A.R. du 10 août 1998 fixant les normes auxquelles doit répondre une
fonction "service mobile d'urgence" (SMUR) pour ĂȘtre agrĂ©Ă©e, M.B.
02.09.1998.
3
ArrĂȘtĂ© ministĂ©riel du 19 janvier 2000 intĂ©grant des fonctions "soins
urgents spécialisés" agréées dans le fonctionnement de l'aide médicale
urgente, M.B., 28.01.2000, p.2925.
4
ArrĂȘtĂ© royal du 10 aoĂ»t 1998 instituant les Commissions d'aide mĂ©dicale
urgente, M.B., 02.09.1998, p. 28325.
En guise de conclusion : l'aide médicale urgente et les paradoxes de son cadre légal
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Chapitre 12
Organisation ïŁŠ
12.14
12.2 Quelques par ticularités
de fonctionnement du centre 100
Le numĂ©ro dâappel unifiĂ© attribuĂ© Ă lâaide mĂ©dicale urgente est le numĂ©ro
100.
Le MinistĂšre de lâIntĂ©rieur est responsable de lâorganisation et du fonc-
tionnement des centres 100.
Le MinistĂšre de la SantĂ© Publique et de lâEnvironnement est responsable
de lâorganisation de lâAMU, de la dĂ©finition du matĂ©riel mĂ©dical et de la
formation des intervenants qui travaillent dans le cadre de lâaide mĂ©dicale
urgente.
Toutes les zones téléphoniques de Belgique convergent vers 16 centres
100 qui sont hébergés dans des casernes de pompiers.
Les communes auxquelles appartiennent ces corps de pompiers doi-
vent veiller au respect des directives données au centraliste par les deux
ministÚres compétents; ces centralistes sont appelés, selon le terme légal,
prĂ©posĂ©s au systĂšme dâappel unifiĂ©.
Les appels et les conversations sont enregistrés avec marquage automa-
tique de la date et de lâheure.
Le systĂšme Rinsis-Natinul
Actuellement les 16 centres 100 sont progressivement regroupés dans les
10 centres du rĂ©seau national des services de secours âRinsis-Natinulâ.
Ces 10 centres 100 seront reliés entre eux et traiteront les appels qui
nĂ©cessitent une intervention soit des pompiers, soit de lâaide mĂ©dicale
urgente, soit de la protection civile.
Quelles sont les possibilités de réponse du préposé?
Lorsquâune personne forme le numĂ©ro 100 sur son tĂ©lĂ©phone, le prĂ©posĂ©
peut immĂ©diatement identifier lâorigine de lâappel en lisant le numĂ©ro de
la personne appelante sur son Ă©cran. En outre, toute la conversation est
enregistrée. Sur la base de sa connaissance approfondie de la géographie
locale et dâune documentation dĂ©taillĂ©e, le prĂ©posĂ© peut envoyer sur les
lieux de lâaccident ou vers le malade les moyens suivants:
âą Lâambulance 100 la plus proche: dans ce cas, cela concerne votre inter-
vention.
âą Une ambulance 100 et un SMUR, si celui-ci est disponible.
⹠Un médecin généraliste de garde.
⹠Un médecin requis pour cette intervention.
Le préposé du centre 100 est en liaison immédiate avec le numéro
dâintervention unifiĂ© 101 (police, gendarmerie). En outre, le prĂ©posĂ© peut
12.15
O r g a n i s a t i o n
C h a p i t r e 1 2
faire appel Ă un prĂȘtre ou un assistant laĂŻque.
Les vĂ©hicules susceptibles dâintervenir dans le cadre de lâaide mĂ©dicale
urgente sont: les ambulances, les SMUR, les ambulances de réanimation,
lâhĂ©licoptĂšre. La nature des moyens dâintervention Ă mettre en action, est
déterminée par le préposé 100.
Quelques particularités de la réponse organisée
par le préposé du centre 100
Il sâagit du vĂ©hicule dans lequel vous vous dĂ©placerez dans la grande
majorité des cas. Ce véhicule correspond à des prescriptions précises et
son Ă©quipement doit correspondre Ă ces normes; il est conduit par une
Ă©quipe composĂ©e rĂ©glementairement dâun chauffeur et dâun convoyeur,
cela selon des dispositions légales précises.
On appelle ces vĂ©hicules â100â car ils font lâobjet dâune convention ou
dâune concession conclue avec le MinistĂšre de la SantĂ© Publique et de
lâenvironnement. Le prĂ©posĂ© 100 doit faire appel Ă lâambulance 100 la
plus proche du lieu de lâaccident.
Un SMUR (Service Mobile dâUrgence) est constituĂ© dâune Ă©quipe mĂ©di-
cale mobile qui se déplace dans un véhicule équipé de matériel de réani-
mation.
Un SMUR ne transporte jamais le patient, mais amĂšne sur place une Ă©qui-
pe médicale et du matériel de réanimation.
Une équipe médicale de SMUR est toujours attachée à un hÎpital 100.
En Belgique, nous nâavons pas de dĂ©finition lĂ©gale dâune ambulance de
réanimation. Cela peut entraßner certaines confusions. On considÚre
quâune ambulance de rĂ©animation est un vĂ©hicule suffisamment vaste
pour transporter: le patient, un médecin, un infirmier, un ambulancier. En
outre, ce vĂ©hicule doit ĂȘtre Ă©quipĂ© du matĂ©riel classique de rĂ©animation
(monitoring, respirateur, défibrillateur, pompe de perfusion, ...). En réalité,
une ambulance de réanimation est une unité de réanimation qui peut se
déplacer le long des routes.
Le transport est dit âmĂ©dicalisĂ©â, lorsquâun mĂ©decin accompagne le
patient transportĂ© dans lâambulance.
Le préposé 100 peut faire appel à un médecin et le requérir. Ce médecin
est obligé, sauf en cas de force majeure, de se rendre sur place. Il doit
communiquer téléphoniquement les raisons de son indisponibilité au
préposé du service 100.
Cependant, cette possibilitĂ© de rĂ©quisition nâest utilisĂ©e quâexception-
nellement. Habituellement, le centre 100 collabore avec les services de
garde locaux et les SMUR des hĂŽpitaux.
RĂ©quisition dâun mĂ©decin -
médecin de garde
Que signifie le terme
âtransport mĂ©dicalisĂ©â?
Quâest-ce quâune
ambulance de réanimation?
Le SMUR
Ambulance 100
12.16
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C h a p i t r e 1 2
12.3 Le transpor t ver s lâhĂŽpital
Dans le cadre de la loi sur lâaide mĂ©dicale urgente, le patient doit ĂȘtre
transportĂ© vers lâhĂŽpital 100 le plus proche. Pour quâun hĂŽpital soit recon-
nu â100â, il doit correspondre Ă des normes fixĂ©es par le MinistĂšre de la
SantĂ© Publique et de lâEnvironnement. Vous ĂȘtes donc obligĂ© de trans-
porter le patient vers lâhĂŽpital qui correspond Ă ces normes et qui vous est
indiqué par le préposé du centre 100.
Si un médecin sur place vous demande de transporter le patient vers une
autre destination que celle qui vous a été communiquée, il doit accom-
pagner le patient dans lâambulance et vous devez prĂ©venir le centre 100
de votre nouvelle destination.
12.17
O r g a n i s a t i o n
C h a p i t r e 1 2
12.4 Les relations ambulancier-SMUR
Comme dĂ©jĂ mentionnĂ© ci-dessus, lâĂ©quipage dâun SMUR est une Ă©quipe
mĂ©dicale (mĂ©decin, infirmier et chauffeur) capable dâintervenir grĂące Ă un
véhicule équipé de matériel de réanimation. Répétons que le véhicule du
SMUR ne transporte jamais un patient ou la famille dâun patient.
Un SMUR nâintervient que sur demande du centre 100. Un SMUR inter-
vient en appui des services dâambulances rĂ©guliers et va donc rĂ©duire
âlâintervalle mĂ©dical libreâ. âLâintervalle mĂ©dical libreâ est lâintervalle qui
sĂ©pare le moment de lâaccident de celui de la prise en charge du patient
par une équipe médicale spécialisée.
RÎle des différents membres du SMUR
Ce médecin doit avoir acquis une compétence particuliÚre selon les dis-
positions dĂ©finies par le MinistĂšre de la SantĂ© Publique et de lâEnviron-
nement. Il est le responsable mĂ©dical de lâĂ©quipe.
Cet infirmier fait partie du personnel dâun service dâurgence ou dâun ser-
vice de soins intensifs. Cet infirmier doit posséder une compétence par-
ticuliÚre en aide médicale urgente.
La prĂ©sence dâun chauffeur nâest pas une obligation rĂ©glementaire.
La compĂ©tence du chauffeur nâa pas encore Ă©tĂ© dĂ©terminĂ©e par un tex-
te lĂ©gal, mais il est Ă©vident que le chauffeur peut ĂȘtre trĂšs utile durant
lâintervention. Parfois le chauffeur est un ambulancier.
Matériel médical
Un SMUR transporte du matériel de réanimation. Celui-ci comprend
notamment (liste non exhaustive):
⹠un moniteur cardiaque avec défibrillateur;
âą du matĂ©riel pour lâadministration dâoxygĂšne;
âą du matĂ©riel dâaspiration;
âą du matĂ©riel dâintubation;
âą des mĂ©dicaments dâurgence;
⹠du matériel de perfusion;
⹠du matériel pour les accouchements...
Le chauffeur
Lâinfirmier
Le médecin
12.18
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Matériel non médical
Le véhicule du SMUR est un véhicule prioritaire (sirÚne et gyrophare).
Il est Ă©quipĂ© de matĂ©riel radio et dâun tĂ©lĂ©phone mobile.
Il contient du matériel de protection de base pour les intervenants (cas-
que, gants, matériel de balisage...)
Il transporte un matĂ©riel minimum pour lâintervention en situation de
catastrophe.
Il transporte également le matériel indispensable à la réalisation de ces
missions:
âą cartes topographiques;
âą Ă©clairage...
Comment est organisĂ©e lâintervention du SMUR?
Sur appel du centre 100, le SMUR doit quitter lâhĂŽpital endĂ©ans les deux
minutes. Le centre 100 donne les indications utiles pour bien localiser et
trouver lâendroit de lâintervention. Parfois le SMUR est dirigĂ© par radio
vers le lieu de lâintervention, car les territoires dâintervention peuvent ĂȘtre
trÚs étendus et les équipages ne sont pas toujours autant familiarisés avec
la topographie que les services dâambulance locaux. Le SMUR se rend
vers un lieu de rendez-vous.
IdĂ©alement, il sâagit du lieu de lâaccident. Dans les endroits oĂč de grandes
distances doivent ĂȘtre parcourues, le SMUR sera parfois convoyĂ© et
guidĂ© par les forces de lâordre ou les pompiers.
Qui peut demander lâintervention du SMUR?
Seul le préposé 100 peut demander une intervention du SMUR. Lorsque,
comme ambulancier, vous rencontrez des circonstances dans lesquelles
la vie dâun patient est en danger, vous pouvez demander lâintervention du
SMUR au centre 100. Un mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste ou dâautres intervenants
mĂ©dicaux occasionnels peuvent demander au centre 100 lâintervention
dâune ambulance et lâaide mĂ©dicale supplĂ©mentaire du SMUR. Il est
donc exclu que le SMUR intervienne sur demande dâune personne privĂ©e.
Quand lâambulancier doit-il demander lâaide mĂ©dicale
supplémentaire du SMUR au centre 100?
Les indications dâintervention du SMUR ont Ă©tĂ© mentionnĂ©es au cours
des chapitres prĂ©cĂ©dents. Les conditions dâintervention du SMUR sont
toujours déterminées dans une concertation entre les préposés 100,
lâĂ©quipe du SMUR, les ambulanciers locaux et les hĂŽpitaux concernĂ©s.
Chaque région possÚde ses habitudes et ses caractéristiques propres
12.19
O r g a n i s a t i o n
C h a p i t r e 1 2
(distance, accessibilité, difficultés de circulation ...)
Ces particularités peuvent entraßner une adaptation du systÚme aux con-
traintes locales. Comme ambulancier, vous pouvez transmettre des ren-
seignements précis pour améliorer le systÚme; cela est de la plus grande
importance.
Les questions suivantes sont essentielles pour organiser une intervention
efficace du SMUR:
LâĂ©valuation primaire de lâĂ©tat du patient est dâune importance capitale.
Quel est lâĂ©tat de la conscience, de la respiration, de la circulation. Ces
données ont été discutées en détail au chapitre 2.
Chaque fois quâil existe un risque vital ou que le risque Ă©volutif peut
devenir vital, il est justifiĂ© de tenter de rĂ©duire lâintervalle mĂ©dical libre;
la demande de lâintervention du SMUR auprĂšs du centre 100 est alors jus-
tifiée. Par exemple:
âą altĂ©ration de lâĂ©tat de conscience;
âą suffocation, noyade, pendaison, choc;
âą traumatisme crĂąnien;
⹠intoxication (médicaments, CO...);
⹠décompensation cardiaque;
âą polytraumatisme;
âą accouchement;
âą chute dâune grande hauteur;
âą etc.
En prĂ©sence de nombreux blessĂ©s, le renfort du SMUR doit ĂȘtre demandĂ©.
DĂšs quâil est nĂ©cessaire dâeffectuer un triage, la prĂ©sence du mĂ©decin du
SMUR sera nécessaire. Dans certains cas, le plan catastrophe prévoira
lâintervention de plusieurs SMUR.
Certains accidents dramatiques qui ont entraßné un ou plusieurs décÚs
peuvent nĂ©cessiter lâintervention du SMUR pour porter assistance aux
survivants ou aux tĂ©moins confrontĂ©s Ă lâaccident. Un incendie important
peut nĂ©cessiter la prĂ©sence prĂ©ventive du SMUR en vue dâune interven-
tion Ă©ventuelle auprĂšs des intervenants.
Les difficultĂ©s du trajet vers lâhĂŽpital, les conditions mĂ©tĂ©orologiques
peuvent conditionner la réponse à cette question. Il est nécessaire de
prendre une décision de prudence.
La distance entre le lieu dâintervention et lâhĂŽpital est un facteur impor-
tant. Une rĂ©duction de lâintervalle mĂ©dical libre peut ĂȘtre indiquĂ©e.
Les difficultés de circulation peuvent allonger le temps de transfert vers
hĂŽpital.
Il vaut mieux appeler le SMUR trop tĂŽt que trop tard.
En conclusion:
Comment va sâeffectuer
le transport vers lâhĂŽpital?
En fonction des circonstances,
la prĂ©sence dâun mĂ©decin
est-elle nécessaire?
Quelle est lâampleur
de lâĂ©vĂ©nement?
Quel est lâĂ©tat du patient?
12.20
O r g a n i s a t i o n
C h a p i t r e 1 2
Comment demander lâintervention du SMUR
au centre 100?
Votre demande par radio doit ĂȘtre trĂšs simple. AprĂšs avoir Ă©valuĂ© les don-
nĂ©es du problĂšme, vous demandez clairement par radio lâintervention du
SMUR et vous donnez les raisons de votre demande. Essayez dâindiquer
aussi prĂ©cisĂ©ment que possible le lieu dâintervention.
Que faire en attendant lâarrivĂ©e du SMUR?
En attendant lâaide du SMUR, vous devez continuer le traitement et la
surveillance du patient. Si cela est possible, expliquez au patient et aux
tĂ©moins quâune Ă©quipe dâintervention mĂ©dicale a Ă©tĂ© appelĂ©e et est en
route vers le lieu de lâaccident. Dans ces circonstances, vous serez sou-
vent soumis à la pression des témoins ou de la famille qui demandent un
transport immédiat. A ce moment, il est essentiel de garder son calme.
Que faire Ă lâarrivĂ©e du SMUR?
A lâarrivĂ©e du SMUR, vous faites rapport au mĂ©decin qui prend le patient
en charge. Donnez-lui les renseignements que vous possédez: lettre du
mĂ©decin traitant, mĂ©dicaments, donnĂ©es sur les circonstances de lâacci-
dent... DĂšs que le SMUR est sur place, vous devenez un membre de
lâĂ©quipe dâintervention mĂ©dicale, vous pouvez aider Ă la prĂ©paration du
matĂ©riel pour lâintervention mĂ©dicale: intubation, perfusions, monito-
ring, défibrillation, ...
Si lâĂ©tat du patient le permet, vous le transporterez dans votre ambulan-
ce, accompagnĂ© du mĂ©decin et de lâinfirmier. A partir de ce moment, le
vĂ©hicule du SMUR accompagnera lâambulance.
Avant de dĂ©marrer, concertez-vous avec le SMUR pour choisir lâhĂŽpital
de destination.
12.21
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12.5 Lâambulancier
et le médecin généraliste
Vous rencontrez souvent le médecin généraliste au domicile du patient:
câest parfois ce mĂ©decin qui vous a appelĂ© par lâintermĂ©diaire du centre
100. Une collaboration parfaite est nécessaire, pour le plus grand bien du
patient.
Vous devez vous considĂ©rer comme lâauxiliaire de ce mĂ©decin.
Le savoir de ce médecin et les compétences techniques de
lâambulancier se complĂštent. Il peut arriver cependant que vous ne
soyez pas dâaccord avec la vision de ce mĂ©decin (appel au SMUR?, hos-
pitalisation?): il doit ĂȘtre clair que câest le mĂ©decin, sur place, qui dĂ©ter-
mine le dĂ©roulement de lâintervention. Des discussions en public ne font
quâaugmenter lâangoisse du patient, de la famille et des tĂ©moins. La
responsabilité des décisions médicales est entiÚrement dans les mains du
médecin qui est sur place. Si vous souhaitez des renseignements com-
plémentaires au sujet de certaines décisions, il est souhaitable de les
demander au mĂ©decin concernĂ© aprĂšs lâintervention.
Ce dialogue prĂ©viendra alors bien des malentendus et peut ĂȘtre instruc-
tif pour les deux parties.
12.22
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12.6 DĂ©ontologie - secret professionnel
Quel que soit votre mĂ©tier de base (pompier ou personnel dâune entre-
prise privĂ©e) vous avez le droit et lâobligation de ne rien divulguer qui
pourrait nuire aux personnes ou à leur entourage. La loi prévoit cela
explicitement dans lâart. 458 du Code pĂ©nal: âles mĂ©decins, chirurgiens,
officiers de santé, pharmaciens, sages-femmes, et toutes autres person-
nes dĂ©positaires par leur Ă©tat ou par profession, des secrets quâon leur
confie, qui, hors le cas oĂč ils sont appelĂ©s Ă rendre tĂ©moignage en justi-
ce et celui oĂč la Loi les oblige Ă faire connaĂźtre ces secrets, les auront
rĂ©vĂ©lĂ©s, seront punis ...â
La jurisprudence belge est explicite en cette matiĂšre. Vous ĂȘtes con-
sidĂ©rĂ© comme un intervenant dâun service sanitaire et tenu au secret pro-
fessionnel. NĂ©anmoins vous pouvez ĂȘtre citĂ© en tant que tĂ©moin en
matiĂšre de:
âą Accident sur la voie publique.
⹠Appel par erreur du numéro 100.
âą Les cas de flagrant dĂ©lit (p. ex. vous ĂȘtes tĂ©moin de coups et blessures).
Il est devenu clair, dans la pratique journaliĂšre et dans la jurisprudence
belge, que le préposé 100 et les ambulanciers sont liés par le secret pro-
fessionnel et ne peuvent donner aucune information aux médias. Ils
ne peuvent donc donner des renseignements que lorsquâils sont appelĂ©s
à témoigner en justice et doivent en aviser leur supérieur. Rappelons
que le secret professionnel protĂšge le patient et non lâintervenant mĂ©di-
cal.
ParticularitĂ©s en ce qui concerne les mineurs dâĂąge
Vous devez savoir quâun mineur dâĂąge a droit Ă votre protection sâil est
menacé. Si vous rencontrez un cas de maltraitance ou de négligence vis-
Ă -vis dâun mineur, vous devez en prĂ©venir discrĂštement le centre 100 et
tenter dâagir. Dans ce cas, vous ne pouvez pas respecter le secret pro-
fessionnel. Si un intervenant ne réagissait pas de cette maniÚre, il tom-
berait sous le coup de la non-assistance Ă personne en danger.
Particularités en ce qui concerne les patients décédés
En principe, il nâest pas permis de transporter un cadavre dans une
ambulance. Par contre, si vous vous trouvez devant un patient décédé,
vous avez les obligations suivantes:
⹠Soustraire le cadavre aux regards du public, en le couvrant ou en le dé-
plaçant vers un lieu fermé.
7
12.23
O r g a n i s a t i o n
C h a p i t r e 1 2
⹠Faire prévenir aussi rapidement que possible la famille.
⹠Ne pas détruire ou modifier des indices judiciaires (arme...)
âą Ne jamais perdre de vue quâune cause de dĂ©cĂšs est un diagnostic mĂ©di-
cal qui ne peut ĂȘtre Ă©tabli que par un mĂ©decin.
A lâexception des cas dans lesquels le dĂ©cĂšs est manifeste (dĂ©capitation
p. ex.) vous devez insister pour quâun diagnostic mĂ©dical soit Ă©tabli.
Dans des cas exceptionnels, Ă la demande de la police ou de la gendar-
merie ou sur rĂ©quisition du parquet, lâambulance pourra ĂȘtre requise
pour transporter un cadavre. Ces circonstances sont exceptionnelles et
lâautoritĂ© publique nây fera appel que pour rĂ©tablir lâordre public et social
(p. ex. catastrophe avec de nombreuses victimes qui doivent ĂȘtre trans-
portées vers une morgue provisoire).
Directives particuliĂšres pour les accidents du travail
Les accidents de travail doivent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des accidents de
lieu public. Câest la raison pour laquelle il sera souvent fait appel au ser-
vice 100 pour évacuer la victime. En principe, le patient sera transporté
vers lâhĂŽpital 100 le plus proche. Cependant, suivant la jurisprudence exis-
tante et les usages, le centre 100 tentera de respecter les accords signés
entre les entreprises et les hĂŽpitaux. Si un hĂŽpital et une entreprise sont
liés par un contrat dans le cadre de la législation sur les accidents de tra-
vail, les victimes seront transportĂ©es vers lâhĂŽpital prĂ©vu par cet accord.
Ces rĂšgles ne sont cependant pas dâapplication lorsque:
âą lâaccident sâest produit sur le chemin du travail.
âą lâaccident menace les fonctions vitales de la victime et rend nĂ©cessaire
le transport vers un service dâurgence dâun hĂŽpital 100 et/ou lors de
lâintervention du SMUR.
12.24
O r g a n i s a t i o n
C h a p i t r e 1 2
12.7 Inter vention
du Fonds dâAide MĂ©dicale Urgente
Si votre intervention est rĂ©alisĂ©e dans le cadre de lâaide mĂ©dicale urgen-
te, le Fonds de lâAide MĂ©dicale Urgente (FAMU) garantit, en lâabsence de
paiement, la couverture dâune partie des frais occasionnĂ©s au transpor-
teur; cela se rĂ©alise sur une base forfaitaire. Les modalitĂ©s dâintervention
de ce fonds sont trĂšs prĂ©cises et doivent sâeffectuer selon une procĂ©dure
bien déterminée (A.R. du 22 mai 1965).
12.25
O r g a n i s a t i o n
C h a p i t r e 1 2
12.8 La formation du
secouriste-ambulancier
Comme vous lâavez appris dans le chapitre 12, lâactivitĂ© des secouristes-
ambulanciers dans le cadre de lâAide MĂ©dicale Urgente est dĂ©terminĂ©e
par deux lois:
⹠Les articles 422bis et 422ter du code pénal qui obligent chaque citoyen
Ă porter secours Ă une personne en danger.
âą La loi du 8 juillet 1964 sur lâAide MĂ©dicale Urgente telle que modifiĂ©e,
qui dĂ©crit le cadre dans lequel sâinsĂšre le secouriste-ambulancier.
La formation et le perfectionnement du secouriste-ambulancier sont
rĂ©glementĂ©s par les arrĂȘtĂ©s royaux des 13 fĂ©vrier et 19 mars 1998 tels que
modifiés.
L A F O R M A T I O N D E B A S E
La candidature Ă une formation de secouriste-ambulancier doit ĂȘtre intro-
duite:
âą soit par un service dâambulance qui collabore dans le cadre de lâAMU,
en accord avec le mĂ©decin Inspecteur dâHygiĂšne de la province,
âą soit directement par le mĂ©decin Inspecteur dâHygiĂšne de la province.
Dans chaque province, la formation du secouriste-ambulancier est assurée
par un centre de formation et de perfectionnement reconnu par le Minis-
tĂšre des Affaires sociales, de la SantĂ© publique et de lâEnvironnement.
Pour quâun centre de formation et de perfectionnement soit reconnu, il doit
satisfaire aux conditions qui sont résumées dans le tableau 12.1.
LâautoritĂ© administrative dĂ©termine les rĂšgles de gestion et de fonction-
nement du centre. En outre, il est prévu une représentation des secouristes-
ambulanciers au sein du centre.
T A B L E A U 1 2 . 1 C O N D I T I O N S A U X Q U E L L E S L E C E N T R E
D E F O R M A T I O N E T D E P E R F E C T I O N N E M E N T D O I T S A T I S F A I R E
âąassurer la formation de base et la formation permanente
âącollaborer avec les services de stage reconnus
âąfaire usage de la version la plus rĂ©cente du Manuel pour le Secouriste-
Ambulancier
âąautres conditions:
- Au moins une formation de base par an doit ĂȘtre organisĂ©e.
- Un maximum de 36 candidats par formation de base est accepté.
- Lâaccord prĂ©alable du Ministre sur le programme, la composition de la
direction et du corps professoral et lâorganisation doit ĂȘtre demandĂ©.
Le centre doit se soumettre au contrĂŽle organisĂ© par le Ministre. LâagrĂ©ment du
centre peut ĂȘtre retirĂ© par lâautoritĂ© en cas dâirrĂ©gularitĂ©.
Qui assure la formation?
Qui est candidat
secouriste-ambulancier?
12
12.26
M.Ă.J. - 2002
F o r m a t i o n
C h a p i t r e 1 2
Les conditions principales pour la reconnaissance dâune formation sont
rassemblées dans le tableau suivant.
T A B L E A U 1 2 . 2 C A R A C T Ă R I S T I Q U E S D â U N E F O R M A T I O N D E B A S E
âąLa durĂ©e de la formation est de 160 heures au moins dont:
- 120 heures de théorie et de pratique.
- 40 heures de stage.
âąLe candidat est admis aux examens moyennant un taux de prĂ©sence supĂ©rieur Ă 80 %.
âąLâexamen comprend deux Ă©preuves:
- une Ă©preuve Ă©crite pour 1/3 des points.
- une épreuve orale, portant à la fois sur les connaissances théoriques et
pratiques pour 2/3 des points.
âąLes conditions de stage sont les suivantes:
- Avoir réussi les épreuves écrite et orale et obtenir au moins 50% des points
dans chaque Ă©preuve.
- Présenter au moins 60% des points au total des deux épreuves.
- Noter toutes les interventions dans le carnet de stage et le faire signer par le
responsable du service de stage.
âąLe brevet
- est dĂ©livrĂ© au candidat qui a satisfait aux Ă©preuves et qui bĂ©nĂ©ficie dâun avis
de stage favorable,
- est valide pour une période de 5 ans.
âąLâinscription Ă plus de deux sessions de formation est interdite sauf aprĂšs
lâautorisation du mĂ©decin Inspecteur dâHygiĂšne de la province.
âąDes dispenses sont possibles selon les modalitĂ©s prescrites par la loi.
La formation de base a pour but dâacquĂ©rir les connaissances et les aptitudes
nécessaires au secouriste-ambulancier:
âą Les premiers secours au patient dans le cadre de lâAide MĂ©dicale Urgente.
âą Lâentretien du matĂ©riel.
âą LâexĂ©cution des tĂąches administratives.
Le programme est divisé en:
⹠80 heures de théorie
tableau 12.3
âą 40 heures de pratique
tableau 12.4
âą 40 heures de stage
tableau 12.5
répartition des heures de
la formation de base
14.1
le but de la formation de base
Les caractĂ©ristiques dâune
formation de base
12.27
M.Ă.J. - 2002
F o r m a t i o n
C h a p i t r e 1 2
F I G . 1 2 . 1
L E C O N T E N U D E L A
F O R M A T I O N D E B A S E :
8 0 H E U R E S D E T H Ă O R I E
4 0 H E U R E S D E P R A T I Q U E
4 0 H E U R E S D E S T A G E
80 heures de théorie
40 heures
de pratique
40 heures
de stage
T A B L E A U 1 2 . 3
P R O G R A M M E D E L A F O R M A T I O N D E B A S E : L A T H Ă O R I E
SUJETS
HEURES
CHAPITRES
La législation
2
12, 14
Le corps humain
10
1
Les premiĂšres minutes
12
2, 3
Les affections Ă risque vital
Le patient blessé
10
4, 10, 14
Le mise en condition du patient
Le transport du patient
Le patient malade
20
5, 9
Les urgences psychiatriques
La femme enceinte et le
risque dâaccouchement inopinĂ©
2
6
Lâenfant en dĂ©tresse
2
7
Les urgences causées par
Lâenvironnement
6
8
Les situations de catastrophe
2
11
La fonction de secouriste-ambulancier
6
12, 14
La collaboration avec le SMUR
Les tĂąches administratives
Les techniques particuliĂšres
6
13, 14
LâhygiĂšne
2
14
TOTAL
80
T A B L E A U 1 2 . 4
P R O G R A M M E D E L A F O R M A T I O N D E B A S E : L A P R A T I Q U E
SUJETS
HEURES
CHAPITRES
Les premiĂšres mesures
18
2, 3, 7
La liberté des voies respiratoires supérieures
La réanimation cardio-respiratoire des adultes
La réanimation cardio-respiratoire des enfants et nourrissons
Lâadministration dâoxygĂšne
Le bilan secondaire
16
2, 3
LâarrĂȘt des hĂ©morragies
4, 10, 14
Lâaide au mĂ©decin et au SMUR
La protection des plaies et les pansements
Les techniques de désincarcération
La mise en condition, le relevage et le transport du patient
La connaissance et lâentretien du matĂ©riel
La lecture de carte
6
11, 13, 14
Le code de la route
Les radiocommunications
La visite dâun centre dâappel unifiĂ© 100
Les dotations pour les catastrophes
TOTAL 40
12.28
M.Ă.J. - 2002
F o r m a t i o n
C h a p i t r e 1 2
L A F O R M A T I O N P E R M A N E N T E
Le but de la formation permanente est dâentretenir et dâĂ©valuer les
connaissances théoriques et pratiques du secouriste-ambulancier.
La formation permanente doit ĂȘtre de 24 heures par an rĂ©parties en au
moins 6 heures de cours théoriques et au moins 12 heures de cours et
exercices pratiques.
La pratique est organisĂ©e pour des groupes dâun maximum de douze per-
sonnes.
Le corps professoral est chargĂ© dâĂ©valuer la participation aux formations
permanentes ainsi que les connaissances théoriques et pratiques du
secouriste-ambulancier. Il peut noter ses observations dans le carnet de
formation du secouriste-ambulancier. Une évaluation est organisée au
terme des cinq ans de formation permanente selon les rÚgles déterminées
par la loi concernant le contenu et les conditions de lâĂ©valuation. AprĂšs
une Ă©valuation favorable, le brevet et lâinsigne distinctif sont Ă nouveau
délivrés pour une nouvelle période de 5 ans. AprÚs une évaluation négative,
les prestations du secouriste-ambulancier doivent ĂȘtre suspendues dans
le cadre de lâAide MĂ©dicale Urgente, jusquâĂ une nouvelle Ă©valuation
favorable.
LâĂ©valuation
La durée
Le but
12.30
M.Ă.J. - 2002
F o r m a t i o n
C h a p i t r e 1 2
12.31
M.Ă.J. - 2002
F o r m a t i o n
C h a p i t r e 1 2
R Ă S U M Ă D U C H A P I T R E 1 2
La lĂ©gislation et la rĂ©glementation belge en matiĂšre dâAide
Médicale Urgente sont en pleine évolution. Différentes
circulaires ministĂ©rielles peuvent complĂ©ter lâapplication
pratique de la législation existante. Tenez-vous au courant
de cette Ă©volution.
Si vous ne comprenez pas certains textes ou certaines
directives, adressez-vous à votre supérieur hiérarchique
ou au centre de référence de votre province.
Comme ambulancier, vous ĂȘtes un professionnel des soins
de santé tenu à une déontologie et un secret professionnel
(secret médical).
Toutes ces réglementations, législations et codes de déon-
tologie nâont quâun seul but: le bien et la protection du
patient.
Si les circonstances font que les réglementations à appli-
quer ne vous apparaissent pas clairement, choisissez tou-
jours des interprétations qui protÚgent et aident le patient.
La formation du sécouriste-ambulancier est réglementée et
mise en pratique par des centres reconnus. Cela doit garantir
une prise en charge homogĂšne et uniforme des victimes
dans tout le pays.