LES DISCOURS RAPPORTŚS DANS L’0EUVRE DE MIRON BIAŁOSZEWSKI
PAR
HANNA KON1CKA
L’acuvre de Miron Białoszewski, ćcrivain nć a Varsovie en 1922 et dćcćdć en ce meme lieu en 1983, prćscntc un intćret particulier pour une analyse linguistiąue.
Ccttc oeuvre se caractćrise par une trfcs grandę diversitć des formes litteraires adoptees, mais aussi inventćcs par 1'autcur. On y trouvc des discours lyriques, des propos narratifs, des dialogucs thćatraux et surtout des textcs dans lesejuels les trois typcs d’cxpression sont prćscnts dans des proportions inhabituelles.
Pourtant cc sont Tintegralite et Hiomogeneite qui restent les traits les plus saillants de l’ceuvre de Białoszewski. Parmi les ćlćments qui fondent sa cohesion il y a des constantes thćmatiqucs (le principe autobiographiquc est etendu a 1’ensemble de ses textes), des constantes stylistiqucs (Białoszewski a crćć un vćritablc idioleete), mais c’est surtout, dirait-on, la prćscnce permanente du sujet parlant dans tous les types de discours et son identitć avec 1’auteur toujours explicite qui fait 1'originalitć de la demarche litteraire de Białoszewski.
Cette meme observation situće dans la perspective semiotiquc prend la formę de Hiypothfcse selon laqucllc il y aurait peut-ćtre dans l’auvre de Białoszewski une sorte de double illusion — une illusion enonciative produitc par l’effet d'identification entre le sujet de 1’ćnonce et le sujet de 1'ćnonciation, ensuite une illusion rćfćrentielle crćće par 1’cffct d’identification entre 1’instance de 1’ćnon-ciation et 1’autcur.
Notons tout de suitę quc cette double action d’idcntification imposće constammcnt a 1 cnonciataire est une općration a la fois mćtalinguistiquc et metatextuelle, qu’elle etablit donc les niveaux respeclifs dc la lecture et qu’elle exige du lecteur une compćtcnce comparable a ccllc du productcur des textes. Nous trouvons la la raison principale de la renommee dc Białoszewski en tant qu'auteur « difficile » et du fait que sa poesie a etc qualifićc dc « linguistiquc » dds ses premiers ćcrits.
De niypoth^se formulee tout a lTieure, je ne retiens ici que la premidre partie — portant sur 1’illusion ćnonciativc. Pour 1’illusion refćrentielle, il faudrait demontrer pour la totalite des discours dc Białoszewski l’individuation constante des sujets de l’ćnonciation, qui tout en assumant des róles actantiels divers, portent les traits dune existence singuliere, determinćc dans le temps et 1’espace,
Rev tiud slaves. Pans. LXII/l -2. 1990. p. 239-244.