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recompenser le meilleur memoire sur Tetude des plantes hybrides au point de vue de leur fecondite et de la perpetuite de leurs caracteres. Le premier prix fut remporte par Naudin pour son memoire « Nouvelles recherches sur Ihybridile chez les vćgetaux » qui fut publie en 1863 dans Ies Annales des Sciences Naturclles. Naudin y indiąue la faęon independante dont se comportent les caracteres. II montre Tuniformite des hybrides de premiere generation, donc la premiero loi de Mendel. II dit: « La disjonction des deux essences specifiąues a licu dans le pollen et dans les ovuIes de 1‘hybride ». Malheureusement, Naudin ne considćrait pas les caracteres par paires, et en voyant reapparaitre les caracteres recessifs, il en conclut hativement : « Les hybrides fertiles et se fecondant eux-memes reviennent, tót ou tard, aux types dont ils derivent, soit par le degagement des deux essences rćunies, soit par I'extinction graduelle de Lunę des deux ». II faut dire que Naudin travaillait sur un mauvais materiel (Primula, Linaria, Nicotiana, Petunia, Datura) et beaucoup de ses hybrides etaient des hybrides interspecifiques + steriles.

Johann Mendel nait le 22 juillet 1822 a Heinzendorf, en Silesie autrichienne. Apres des etudes a Tropau, puis a Olmutz, il entre chez les Augustins ou il prend le nom de Frere Grćgor. II est ordonne pretre et envoye pendant trois ans suivre des cours a rUniversite de Vienne ou il eut Doppler comme Professeur. U acquiert de solides connaissances scientifiques et c'est a Vienne qu'il achćte l'ouvrage de GaRTNER et a ainsi connaissance des travaux de Skton, dc Goss, de Knight, de Sageret. Puis il est nomme Professeur de physique et de Sciences naturelles a 1'ecole secondaire du monastere St-Thomas a Briinn, et c'est la que pendant huit annees, il va poursuivre ses recherches sur les croisements de pois dans les jardins du cloitre. C'est aux reunions du 8 fevrier et du 8 mars 1865, qu’il va exposer a la Societe d’Histoire Naturelle de Briinn le resultat de ses travaux, qui seront publies par la suitę dans les Annales de la Societe.

Pourąuoi ses observations vont-elles etre appelees lois dc Mendel et considerees comme les lois de base de la Genetiąue ? C'est que, contrairement a ses prede-cesseurs, Mendel ne s'est pas contente d'observer: ayant eu Tintuition des lois qui devaient regir les phenomenes de Theredite, il etablit un programme de recherches pour les verifier et ses travaux font penser aux innovations geniales de Lavoisier, Dalton et Berthollet pour mettre en evidence les lois de la chimic. Des le depart, il se fixa les regles suivantes : partir d’un materiel pur, faire le croiscment reci-proque, considerer chaque caractere separćment, ne pas melanger les gćnerations, enregistrer separement la descendance de chaque individu. II faut remarquer que la notion de lignee pure etait pratiquement inconnue a cette ćpoque, quant a la selection genealogique elle venait seulement d’etre recommandće par Louis de Vilmorin. II choisit le pois potager ou la configuration de la fleur assure une autogamie a 100 %.

En outre Mendel a su utiliser un phenomene tres interessant chez le pois : la xenie; le grain qui se formę dans la gousse n'exteriorise pas seulement des caracteres des enveloppes d'origine maternelle, mais aussi des caracteres de 1'embryon ; ainsi le grain provenant de la fecondation d'un ovule portant le caractere ride par un grain de pollen portant le caractere rond est rond, un grain provenant d'un ovule portant le caractere vert feconde par un grain de pollen porteur du caractere blanc dominant sera vu blanc, a travers le perisperme translucide. Donc pour les deux caracteres de grain choisis par Mendel, les individus d'une generation avaient deja leurs caracteres exterioses dans le grain d'une gousse portee par la genćration precćdente.

Mendel se procura 34 varietes de pois chez des marchands grainetiers, mais n'en utilisa que 22, celles parfaitement fixees et presentant des caracteres oppo-