caracterisent les zones plus seches. On les suit depuis les rśgions de sa-vane arboree jusqu’en plein desert. Nous les avons deja rencontrees en bordure de la basse-vallee du Gorgol et de celle du Senegal, en aval de Bakel. On peut aussi les classer en deux catćgories: les bas glacis, non cuirasses, qui s’etalent largement sur les roches tendres ou se limitent a une bandę de part et d’autre du lit majeur des rivieres dans les roches dures ; les plateaux tabulaires, souvent superposes, qui dominent les bas-glacis parfois de plusieurs centaines de metres. Les glacis n’ont souvent qu’une pente infime, inferieure a 1°; par ci, par la, apparaissent des dal-les rocheuses ou pointent des chicots a allure ruiniforme au milieu de la nappe sableuse. II n’est naturellement pas possible de figurer ces petits details sur les croquis au 1 :50,000; seul sont representśs les inselbergs d’un certain volume.
Les plateaux sont, par contrę, presque toujours denudes. Certaines roches, notamment les gres et les gres-quartzites, sont profondement hachśes par des reseaux de diaclases. Les plus importantes guident sou-vent les ravins qui dissequent le plateau, intervenant ainsi dans la mor-phogenese. C’est pourquoi il m’a paru utile de les indiquer par un tirete long et mince [9]. Les plateaux eleves portent parfois encore des temoins du manteau lateritique de la surface d’aplanissement śocene, notamment dans la rśgion de Kita [9] et plus au Nord dans le massif de 1’Assaba. Ces surfaces planes, a la roche burinee, se terminent generalement par une comiche subverticale, de hauteur tres variable. Je l’ai figuree au moyen d’un trait renforce ; 1’epaisseur du trait permet de distinguer les corniches importantes, hautes de plus d’une dizaine de metres, et celle qui n’ont que quelques metres. Dans les formations greseuses du Plateau Mandingue les couches dures alternent souvent avec des niveaux plus tendres (gres-quartzites sur gres friables ou argileux). Les versants des grands plateaux prćsentent donc en generał une serie de gradins avec petits replats structuraux. Sur ce croquis les traits epais des corniches successives rendent bien ce relief en gradins [9]. Sous les corniches, les versants sont en genśral couverts d’eboulis, colonises et fixes par la savane arborće. Je ne les ai pas encore figures, n’ayant pas eu le temps de cartographier ces formations de pente qui ne presentent pas d’interet pour la prospection miniere; mais il suffirait de les porter sur les cro-quis pour les completer.
Ce rapide tour d’horizon montre que 1’elaboration des cartes geomor-phologiques est bien amorcee dans les bassins du Senegal et de la Gambie. On peut la considerer comme une oeuvre pionniere, puisque les reconnaissances geomorphologiques debutent soulement dans les « pays neufs ». Et meme dans la plupart des « vieux pays », ou les recherches se poursuivent depuis plusieurs decades, le levć de cartes geomorpholo-giques a grandę echelle ne remonte qu’a ces toutes dernieres annees. II faut souligner que, dans notre cas, les recherches orientees directement vers des applications pratiques ont permis de progresser a une bonne cadence dans des regions d’acces et de parcours difficiles. Les cartes ont ete levees le plus souvent a 1’echelle du 1 :50,000, quelquefois a celle du 1 : 25,000. Celles au 1 : 200,000 donnent des vues d’ensemble de gran-des regions sans simplifications excessives. Nous avons vu que les ele-ments a cartographier sont tres divers, aliant des depots de vase et des cordons sableux actuels jusqu’aux lambeaux de vieilles peneplaines cou-vertes d’un epais manteau lateritique, en passant par des depots marins anciens, des formations alluviales yarićes, plusieurs systemes dunaires,
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