terisent son propre esprit, il est vrai, mais aussi les tendances ireniąues de Tecole de predicateurs dont il a ete le dernier grand representant.
Pour eux Bossuet n’etait plus une partie en cause, mais une autorite qu’ils admettaient tous. Ainsi ses sermons ont pu etre consideres comme une source de pensees edifiantes et comme des exemples bien reussis de la predication forte et chaleureuse qu’ils desiraient tant.
A trois reprises le periodiąue du protestantisme liberał, Algemeene Vaderlcmdsche Letter-Oefeningen, a rendu compte de quelques tomes de la traduction hollandaise 483). Chaque fois il insiste sur le profit morał que les protestants, aussi bien que les catholiques, peuvent tirer de la lecture de cette oeuvre oratoire. En citant un fragment du Sermon sur les rechutes il represente a ses lecteurs Bossuet fulminant contrę les pecheurs qui, tout en lachant la bride a leurs passions, se contentent d’une penitence exterieure; il reprend ensuite lui-meme la parole pour stigmatiser les protestants, parmi lesquels ce crime se rencontre trop souvent.
Ea controverse ne deteignait plus sur Tappreciation de leur valeur spiri-tuelle et litteraire: le critique cite meme des passages contrę les abus qui s’etaient glisses dans le culte des saints, et en particulier dans celui de la Sainte Vierge, sans reprocher a Bossuet de peindre la doctrine de son Eglise en de fausses couleurs, et sans invectiver contrę ce culte lui-meme.
Aussi les homiletes de ce temps-la ne redoutaient-ils pas de suivre son grand exemple. En 1822 le professeur J. H. van der Palm 484), indiquant huit maltres de Teloquence religieuse, nomme Bossuet le premier 485). Dans cette enumeration l’eveque de Meaux passe meme avant Massillon, a qui pourtant la faęon de prendre les hommes par le coeur et par les larmes avait assure un succes considerable au siecle de la sentimentalite: un pasteur avait publie la traduction de quelques-uns de ses sermons 486), et c’est a lui que van der Palm renvoyait un ministre qui lui avait demande un modele de Teloquence religieuse 487). Ee silence qu’on fait sur Bour-daloue et le grand succes des Dialogues sur l'Eloquence de Fenelon avec leur portrait peu flatteur du celebre jesuite 488), contiennent encore des indications qui peuvent servir a expliquer le sort plus heureux de Mas-
483) X. V, premiere partie (1783), p. 320 sq.; Nieuwe Algemeene Vaderlandsche Letter-Oefeningen, t. IV, l£re partie (1789), p. 173 sq.; Algemeene Vaderlcmdsche Letter-Oefeningen, 1791, p. 109 sq.
484) 1763-1840. Cf. N. Beets, Leven en karakter van J. H. van der Palm.
485) J. H. van der Palm, Redevoeringen, t. III, p. 80.
486) Immerzeel Jn., Een sevental leerredenen van Massillon (cf. Algenteen Letterlievend Maandschrift, t. VIII, le afd. (1824), p. 25 sq.).
487) N. Beets, o.c., p. 108.
488) En 1817 il en parut une traduction, faite par le cure J. M. Schrant. Elle fut reeditee en 1829. Protestants aussi hien que catholiques applaudirent rouvrage (cf.
Vaderlandsche Letter-Oefeningen, 1833, p. 301 sq.; Bijdragen...... Iłaarlem, t. XL
(1921), p. 23 sq.).
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