la doctrine de Bossuet. II n’empeche que la lecture de ses oeuvres a donnę le branie a cette conversion.
Cest vouloir franchir les limites du possible que d’essayer de donner reponse a la question de savoir si jamais „conversion fut authentiquement determinee par une demonstration en formę”, puisqu’en dernier ressort c’est un effet de la grace divine. La courbe qu’ont parcourue les idees religieuses de Martinus Des Amorie van der Hoeven nous rappelle 1’insuf-fisance des Instruments humains. Comme son frere, celui-ci a fait tout son possible pour sortir des doutes auxquels il etait en proie lui-aussi. Rien de plus naturel que de le voir recourir au moyen qui avait fait trouver a son frere la certitude tant desiree. II entreprend la lecture de YHistoire des Variations. Mais il n’en cueille pas de fruits; malgre des efforts continuels pour aboutir a la lumiere, il finit par sombrer dans le scepticisme contrę lequel il se defendait si tragiquement534). Bień loin pourtant de condamner le livre de M. de Meaux comme une oeuvre inefficace, cet echec ne fait que souligner une fois de plus Timpossibilite de penetrer dans les chemins de la grace.
QUELQUES EMANCIPATEURS CATHOUQUES.
Joachim G. Le Sagę ten Broek.
Au debut du dix-neuvieme siecle 1’Eglise catholique semblait avoir perdu sa force de conquete et ne plus exister pour la science ni pour la culture. La defaveur seculaire qui pesait sur les catholiques en Hollande n’avait pas ete propre a faire prendre un grand essor aux arts et a la science parmi eux. Un des premiers emancipateurs catholiques s’est plaint amerement d’etre le seul lai‘que parmi ses coreligionnaires qui eut une culture scientifique et artistique: il y joint un blame a 1’egard du clerge auquel il reproche de ne pas suffisamment encourager les fideles a secouer leur lethargie 535). La situation n’etait certainement pas brillante, et les efforts qu'on faisait pour y porter remede laissaient beaucoup a desirer. Pourtant les prejuges pesaient plus lourd encore sur les catholiques que cette realite incontestable. Les pretres — telle etait Topinion generale parmi les reformes — faisaient tout pour maintenir les fideles dans 1’analpha-betisme. Ignorance et superstition, voila ce qu’un protestant considerait comme les traits les plus caracteristiques d’un catholique. On comprendra qu'il n’a pas fallu peu de courage au fils cultive d’un ministre renomme pour se mettre du nombre de ces gens meprises. II en a coute infiniment a Le Sagę ten Broek de faire le pas decisif. II a travaille tout le reste de
534) Mr. H. P. G. Quack, Martinus Des Amorie van der Hoeven.
535) J. A. Alberdingk Thijm. 1820-1889. Cf. J. A. Alberdingk Thijm door A. J., p. 63 sq.
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