omnium dependebat" (UL, 178). Les paroles pretees par le chroniqueur a cc personnaj anonyme reprennent les leęons qu’il & hii-metne tirees des evenements precedents (III, 168 < 172), destines a servir d’exemplum: a la guerre, ii ne fiut pas agir avec trop de precipitatioi 1’impetuosite de la jeunesse doit etre temperee par la prudence de Fage mur, enfin, multiplidte des chefs est nefaste a toute entreprise.
Ailleurs (I, 182-184), le Reiigieux met en scene un bourgeois flamand tout aussi anonyrr qui, en s’adressant a ses compatriotes, prend systematiquement le contrepied des argumen avances par Philippe d’Artevelde, que nous avons deja eu Foccasion de presenter. L’oratei declare ainsi que la cause des rebelles est injuste, car ii ne leur est pas permis de resister au r< de France (cui contradicere fas non est). 0 insiste sur la superiorite militaire des Franęais, qi ont eu maintes fois l’avantage sur les Flamands par le passe, l'exceptionnelle victoire c Courtrai (1302) n’ayant ete acquise que par la perfidie et par la mse (non virtute, sed perfidi et insidiis) Michel Pintoin reprend donc en "negatif les differents topoi utilises dans l< discours attribues au chef de la revolte flamande. Pour faire bonne mesure, il ajoute que o "homme de bien" francophile, sorti tout droit de son imagination, a ete immediatement mis mort par 1’assemblee. Ce n’est d ailleurs pas l’unique cas ou le chroniqueur projette dans u discours prete a autrui ses propres convictions politiques En 1385, la paix de Toumai met u terme a la guerre franco-flamande. Michel Pintoin ignore tout de la faęon dont le parti de paix l’a emporte a Gand. Pour expliquer cette decision, il se contente de resumer en sty direct le long discours (prolixiorem oracionem) par lequel un orfevre fort eloquei (itloąuentissimo), entierement inconnu par ailleurs, aurait reussi a convaincre ses concitoyer d’entamer des pourparlers avec les representants du roi et du duc de Bourgogne (I, 404-406 Comme l’explique B. Guenee, "le discours de cet hypothetique orfevre, loin de reprendre d< arguments qui eussent ete, dans la bouche d’un Gantois parł ant a des Gantois, vraisemblabte reflete trop fideiement les convictions d’un bon et loyal sujet de Charles VI. C’est Micb Pintoin qui parle par la bouche de 1’anonyme orfevre gantois"11
Les discours foumissent donc frequemment au Religieux de Saint-Denis 1’occasion c reprendre et de developper des idees qui impregnent 1’ensemble de sa chronique D’u
II m
Fiction et rćalite dans l'oeu\Te du Religieux de Saint-Denis’, p. 8.