n’est pas sans interet de not er que cette recommandation reprend un precepte de la rhetoriqi classiąue62.
Une fois le plan annonce et justifie, le predicateur est pręt a entrer dans le vif du sujc Pour mener a bien le developpement (dilatatio) du sermon, il dispose de divers moyens. L artes praedicandi en foumissent une description plus ou moins detaillee. 0 ewste meme di traites entierement consacres au sujet, comme VArs dilatandi sermones de Richard c Thetford, qui datę du milieu du XnT siecle. La classification de cet auteur, reprise plus tai par Robert de Basevom, distingue huit modes de developpement63. Certains manuels < comptent davantage, d’autres moins. Le "modę" le plus simple - le second de la listę c Richard de Thetford - consiste a introduire des subdivisions a 1’interieur de chacune des partie En 1405, Jean Gerson prononce devant Charles VI et les princes de France un long discou dans lequel il expose ses idees au sujet de la reforme poIhique du royaume (III, 346). Sc "sermon", dont le theme est: "Vivat rex" (1 Samuel 10, 24; I Rois 1, 39; II Rois 11, 12), comme il se doit une structure tripartite, qui correspond aux trois vies du roi: la vie corporell la vie politique et la vie spirituelle. Les deux premieres parties comportent quatre articles, alo que la derniere en compte trois: la premierę vie est composee des quatre elements, la seconc doit etre guidee par les quatre vertus cardinales; quant a la troisieme, elle a pour fondement li trois vertus theologales.
Le theme ainsi divise et subdivise, il reste a recouvrir de chair le squelette. Pour ce fair les predicateurs emploient plusieurs procedes. Le De modo componendi sermones ca, documentis, du au theologien oxonien Thomas Waleys (mort apres 1349), ramene ceux-ci trois categories principales: les autorites, les raisonnements et les exemples44. Michel Pinto ne dit pas autrement: il commence son resume du Vivat rex de Gerson en indiquant que chancelier de l’Universite de Paris a soutenu longuement son point de vue au moyen d’un grar nombre de raisons, d’autorites et d’exemples (diserto ac proltciori sermone disseruit mult a Dans la partitio antiąue, "le nombre [de parties) est habituellemcnt fixe a trois. car les rheteurs considere que, dans tout developpemenŁ le fait qu’il y ait deux parties seulement laissc une impression d’indigence. qu'un nombre superieur a trois denonce un discours trop preparć - ddaut qui est a eviter. De plus un trop grat nombre de themes peut dćcourager d emblee 1'auditeur et rempecher de retenir tous les arguments presenie (G. Acbard. op. tir, p. 85).
63 Voir J. J. Murphy, Rhetoric in the Kiiddle Ages, pp. 326-329.
64 Th.-M. Char land. op. cit., p. 195.