nalites connues, vivent des cotisą-tions de leurs membres mais aussi de dons parfois importants effectues par des societós privees (Exxon, Coca Cola, etc.) et en-tretiennent des permanents tr&s competents, souvcnt feconnus comme experts dans leurs domai-nes. Forces de vigilance : la Che-sapeake Bay Foundation ęxamine systematiquement les resultats obtenus par les principaux indus-triels pollueurs et par les stations urbaines en ce qui concerne Pepuration des rejets et engage des actions en justice en cas. cPin-fraction aux normes, la Los Angeles League of Conservation Vo-ters dress*e chaque annee un bilan chiffre de la faęon dont les membres des differentes cham-bres de 1’fitat de Californie se sont prononces sur les projets de texte concernant l’environnement, etc.; ces « grass roots organiza-tions» sont aussi des forces de propositions : c’est au Sierra Club que Ton doit la creation d'un certain nombre de parcs na-tionaux, la Chesapeake Bay Foundation a ete recompensće re-cemment de P« Excellence in Science Education Award » pour sa politique remarquable de for-mation des etudiants et du public qu'elle accueille dans ses centres d'initiation a la naturę et a qui elle propose des randonnees-decouvertes a la fois touristiques et pedagogiques, c’est encore cette association qui a lance une operation pilote en agriculture, dans une ferme dłune centaine d'hectares, pour montrer qu’il est possible de mettre en oeuvre de? pratiques culturales rentables mais rćduisant la pollution due au ruissellement.
« Keep America Beautiful »
En resonance, les medias : journaux, reseaux de television, radios, se font Pecho de ces preoccu pa tions : c’cst gr£ce a des campagnes de presse qu'il a ete pris conscience de la necessitć de lutter contrę Pextreme pollution du lac Erie; la C.B.S. n’hesite pas a programmer, a 1’heure du
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Yvon RAAK.
petit dejeuner, une discussion ar-due sur le probleme du selenium dans les eaux d’irrigation en Californie ; la cel&bre campagne « Keep America Beautiful » or-chestrće par PAdvertising Coun-cil a occupe les ecrans pendant plusieurs mois voire plusieurs an-nees ; en Californie les medias se font le relais des informations journali^res ćlaborees par le South Coast Air Quality Manag-ment District concernant la qua-lite de Pair, etc.
Bień ! les Americains sont donc preoccupes de leur environ-. nement et souhaitent le sauvegar-der ou le rcconquerir face aux pollueurs. Ce n’est pourtant pas tout a fait sur un programme de ce type que le president Reagan a ete elu !
REAGAN lui-meme
Effectivement, le president Reagan est arrive en 1980 avec la ferme intention d’alleger les contraintes reglementaires qui pesent sur Pindustrie et de desen-gager financierement PEtat Fede-ral de Paction en faveur de PEn-vironnement. L’Environmental Protection Agency a d'ailleurs connu a cette 6poque une periode de flottements avec des suppres-sions de postes et de credits. Depuis, devant la ferme opposition des dcux chambres du Congres et notamment du Senat qui s’est manifestee, par excmple, lors de la discussion des amendements du Clean Water Act, Padminis-tration Reagan a du limiter ses
ambitions. L’E.P.A., apres le • changement de son administra-teur et une rcdćfinition de ses ta-chcs prioritaires, a pu redemarrer son action rćglementaire; une taxe federale sur les industries chimiques et petrolieres a ete creee pour alimenter le « Super-fund» destinć a financer la rć-sorption des dechets dangereux abandonnes; en Californie, le dispositif dc penalites financieres infligees aux pollueurs a ete considerablement elargi et enfin le president Reagan lui-meme, dans son message sur 1’fitat dc PUnion, s’adressait ainsi k ses concitoyens en 1984 : «As we de-velop the frontier of space, let us remember our responsabilities to preserze our older ressources here on earth. Preservation of our envi-ronmenl is not a liberał or conser-vative challenge, it’s cotnmon-sense ».
Depuis Tocqueville, la democratie americaine est souvent ci-tee en exemple. Comment fonctionne-t-elle dans le domaine de PEnvironnement ? Schemati-quement deux termes, quasiment intraduisibles : les « hearings » et le « lobbying» resument sa misę en oeuvre.
Des auditions publiąues contradictoires
Le concept « hearings », qui si-gnifie en fait Paudition publique contradictoire, sur un sujet donnę, par exemple pour une au-torisation de rejet, des diffćrents interets en jeu : petitionnaires, associations de defense, experts, public, etc., est la cle de voute du systeme. Les lois federales qui re-gissent le domaine de Penviron-nement et plus particulierement celles relatives a Peau ou aux dechets - Clean Water Act, Safe Drinking Water Act, Resource Conservation and Recovery Act, Comprehensive Environmental Response, Compensation and Liability Act - prevoient une tres large information et implication