passait dans la ville.»177 Un autre dialogue s’engage entre 1’epouse du seigneur et la touriste anglophone sous le theme «Les secrets de la familie Frasep>. C’est 1’occasion de rappeler les celebres origines d’Anais de Gaspe mais surtoutde proceder i un rappel genealogiąue de la familie Fraser et de prćsenter les enfants du couple William-Anais.
3- Fraserville: ville commerciale prospere
Par la suitę, les dialogues convergent vers un sujet central: la prosperitę de Fraserville. William expose d’abord les causes de cet essor en rappelant d’abord la situation avantageuse de carrefour de la region. Par la suitę, il resume les avantages de la presence de la riviere qui permet Timplantation des moulins a scie Caldwell. Le commerce du bois, rappelle William, a ainsi favorise 1 ’emergenced’une elite marchande a Fraserville, comme le demontre I ’exemple de Thomas Jones qui, marie i la demi-soeur du seigneur et commeręant prospere. devient le premier maire du village en 1850. Le personnage de Joseph-Elzear Pouliot prend alors la parole dans le dialogue suivant sur «L’essor de Fraserville». Cet avocat et riche proprietaire foncier explique la conjoncture favorable ii ceux qui possedent des terres dans la ville.
Un autre dialogue poursuit le sujet entameavec le theme: «Fraserville, ville commerciale prospere». Cette conversation entre Anais et Meredith Scott est 1’occasion de vanter les facilitees de la vie bourgeoise i Fraserville qui, offrant une foule de commerces, permet un approvisionnement de la population en produits raffines et exclusifs. Anais rappelle a son hóte le nombre grandissant de marchands au village et 1’occasion se prete a une discussion sur les marchands les plus prosperes. Figurant en tete de ces commerces florissants, les entreprises de Narcisse-Georges Pelletier apparaissent diversifićes et imposantes. William souligne enfin que Pelletier et son flis furent tous deux maires de Fraserville. Repondant a ce commentaire, Anais conclut que «En somme, Rivi£re-du-Loup a souvent ćte geree par ses hommes d’affaires», ce a quoi son mari doit conceder: «Eh oui! Ici aussi, 1’argent et le pouvoir font bon menage!»l7\
La parole est ensuite accordee a Meredith Scott, la touriste anglophone, qui decrit le phenomene du tourisme de villegiature dans la region de Fraserville. Rappelant l’existence de grands hótels prestigieux, le personnage souligne la prćsence du premier ministre John A. Macdonaid a Saint-Patrice et de gens cel&bres a Cacouna. Le portrait flatteurque ce personnage brosse des avantages touristiques de la region lui permet de conclure: <Je suis tellement heureuse de passer mes etes dans
m Bergeron Gagnon inc., Manoir Fraser. Dialogues..., op. cii., p. 21.
17" Ibid., p. 24.