Alors que la plupart des gens pensent que R.E.M. est tombe du ciel, tout bien formę avec le cultissime Losing My Religiom, certains ultrafans du groupe considerent les albums de la periode Warner comme ceux d'une « seconde vague ». II va sans dire que ceux-ci essaient de convertir le public du groupe aux perles de leur premiere gloire telles que Perfect Circle.
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En 1980. Athens. en Georgie, etait une petite vilte univer-sitaire tres vivante. fourmillant detudiants dont certains. comme il y en a toujours, preferaient le rocknroll aux etudes. C’est ici que Michael Stipe, un eleve en arts appliques, rencontra Peter Buck. guitariste accro aux disques vinyles, ainsi que Mikę Mills et Bill Berry qui avaient deja formę une section rythmique a Macon avant d entrer a l'universite de Georgia. Ensemble, ils forme-rent un groupe de reprises. activite qu‘ils ont poursuivie meme au temps de « Murmur», ou ils reprenaient encore certains titres comme Bom to Run de Springsteen et In The Year 2525de Zager and Evans. Ils choisirent comme nom l acronyme R.E.M. (Rapid Eye Movement, un terme decrivant une etape du sommeil) qui ne les enfermait dans aucune case. Ils firent presser eux-memes leur Dremier single en independants. Radio Free Europę, qui leur obtint
un contrat chez IRS. «Murmur», leur premier album, arborait une pochette monochrome montrant des vignes kudzu, typiques du Sud. et dont le style depouille assez enigma-tique allait de pair avec les performances vocales de Stipe (intentionnellement mixees pour etre en retrait) et ses paroles inhabituelles. De ce fait. les fans surnommerent cet album «Marmonner» et. en 1983, le magazine Rolling Stone consa-cra le groupe «Meilleur nouvel artiste de l'annee».
Cet album etait une premiere ebauche du style tres parti-culier que R.E.M. viendrait a developper avec des melodies qui ne devaient rien aux hit-parades de lepo-que, fort de guitares carillonnantes et d etranges touches du cóte de la production. II offrait un contraste rafraTchis-sant avec tout ce qui se faisait alors comme 1‘electro-pop du debut des annees 80. le rock formate pour la radio ou le punk tres rentre-dedans. Si vous avez besoin d une bonne raison pour vous procurer «Murmur», pas la peine de chercher plus loin que Perfect Circle, une chanson capti-vante et majestueuse qui fut leur premier coup de genie. C est un bel exemple de la faęon dont une chanson peut communiquer par elle-meme, et non uniquement par ses paroles. II y a deux lignes de piano honky tonk (dont une en echo du cóte gauche), un instrument qui rappelle plus souvent le blues, le rock n'roll et la musique des saloons. La basse fait son entree en plein milieu du couplet. puis les batteries en stereo sur le refrain : caisse claire sur la gauche. reverb a droite avec le charley. Buck introduit egale-ment une guitare 12-cordes pendant le refrain. Celui-ci est structure de la maniere suivante : Fa. Do/Mi, Re m.. Do et le couplet: Re m., Re dim., Sol. Le contraste tonique majeure/mineure est important pour l effet d ensemble. Le changement a Sol plutót que Sol m. traduit une harmo-nique dorienne. Quant aux paroles. eltes sont impenetra-bles. typiques de Stipe a ses debuts, avec des phrases memorables et d*autres marquantes par leur manque de sens. Des paroles telles que «Standing two shoulders high
in th(> rnnm »* (go tonant haul dc dcux ćpoulea doi ib Id plóce)
sont empreintes d un pouvoir mysterieux. II chante avec