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La population rejuse de se ranger derńere les miliciens chiites, accuses de pratiquer l’extorsion et le racket, et dont le meilleur atout demeure la connaissance du terrain

Les partisans de Moątada al-Sadr restent minoritaires

Nadjaf:

Georges Malbrunot

« Qu'on en finisse auec la pegre de Sadr. » Au demier barrage. k 1'entrće de Nadjaf sur la route en provenance de Bagdad, un groupe de poli-ciers irakiens empeche les vś-hicules de pśnetrer dans la ville sainte assiegee par les forces americaines. Le colonel Mohammed Dia est nerveux. Un minibus s’approche du check point. Au premier tir de sommation. le car rebrousse chemin. Le doigt sur la dó-tente, les policiers redoutent une embuscade tendue par des miliciens de 1’Armee du Mahdi qui viendraient renfor-cer les assiógćs de Nadjaf.

Mohammed Dia est en contact permanent via son tal-kie-walkie avec ses superieurs irakiens dans la viUe sainte. « Les gens de Sadr uiennent encore d’attaquer un de nos commissariats de police ». soupire-t-il, en buvant une gorgee d’eau pour lutter contrę la chaleur. « Ce sont des terroristes. Pourquoi ne s'attaquent-ils pas aux Ame-ricains. Sadr pretend qu'il lutte contrę les occupants: Suis-je un occupant ? Je ne fais que protśger la population. Ce qui m‘a reuoltś. ce sont les assassinats par des miliciens du Mahdi d'une uingtaine de nos hommes de-puis le dśbut de la reuolte. lis reglaient les problemes de cir-culation et surueillaient des ecoles. Est-ce cela suiure les Americains ? Nous n’aimons ni George Bush ni les Americains. »

Et le colonel de joindre le

gęste a la parole : il jette les ra-tions de bceuf que les marines lui ont apportees ce matin. « On ne gardę que les che-wing-gums ». sourit-il devant ses hommes. Seuls les blindes amśricains et les rares vehi-cules dument fouilles entrent dans Nadjaf. Sous une chaleur

Un soldat americ&in surveille des habitants de Na4jaf poussśs a fuir devant rintensification des combats. (Photo Hadi Miztan/AP.)

blanche, des colonnes de fu-móe noire s’elevent reguliere-ment dans le ciel. Dans 1'autre sens. des habitants continuent de fuir les combats. Taleb, un ouvrier, sort k la recherche dessence. IIhabitenon loindu centre-ville. Tepicentre des af-frontements, deserte depuls

plusieurs jours. « II n'y a plus du tout d’essence dans Nadjaf. Ce matin. j’ai uoulu aller fąire soigner mon fils d 1'hópiial On m‘a repondu qu‘il n’y auait plus de medicaments. Je suis donc reparti. » Depois une se-maine. Taleb abrite ąuatre f«* milles qui ont du abandonfier

leur toit, pres du mausolee d’Ali. Lui aussi n’a pas de mots assez durs contrę les mi-liciens d'ąl-Sadr. «Ib ont vole des uoitures. Ib ont deualisś des bijouteries et des bureaui de change. Ils rackettent la population. Ce sont des terroristes. » Taleb ignore s‘il pourra retourner chez lui le soir. « Des qu'on sapproche. des sadństes nous tirent des-sus.»

Bientót une semaine que le centre historiąue de Nadjaf, ou se sont retranches les rebelles chiites, est sans eau ni electri-cite, et les blesses ont beau-

coup de mai k etre evacues. Selon le colonel Dia. 10 000 miliciens y affrontent les troupes americaines dans un combat inśgal. « Mab ib ont reęu le soutien de Fedayins de Saddam, et des wahhabites (branche rigoriste de 1’islam sunnite. NDLR) que Saddam avaiet liberes auant la guerre ». assure-t-il. U a re-connu les pratiąues utilisśes par les responsables des sales besognes du dictateur : les mains coupees et les yeux cre-ves. Pour lui. la misę en de-route des rebelles chiites ne fait aucun doute. mais al*Sadr