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Revue de Presse-Press Review-Berhevoka ęape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti
ŁE FIGARO mardi 17 aoCt 2004
, guerre psychologique. Le pre-mier ministre interimaire exi-geait avant-hier « le desarme-ment inconditionnel » de
Bagdad:
Georges Malbrunot
Grand absent de la Confś-rence nationale, Moątada al-Sadr a continuó hier a s'impo-ser au centre des dśbats censes lancer le processus de dćmocratisation en Irak. « Comment peut-on discuter de democratie. alors qu'un bain de sang se prepare d Nadjaf ? » s'indignait un par-ticipant a la rśunion, qui doit s'achever aujourd’hui par la designation de cent membres d’une Assemblee consultative. en attendant la tenue d’elec-tions generales, prevues pour Tan prochain.
Alors que le gouvemement irakien annonęait dimanche le dśclenchement « imminent» d’une operation pour deloger le trublion et ses hommes de la ville sainte de Nadjaf. le millier de participants au forum a vote a main levśe l’en-voi d'une dślegation d'une cinąuantaine de ses membres auprfcs d’al-Sadr pour tenter de trouver une issue pacifiąue a la crise. « Nous demandons a Moqtada al-Sadr de se reti-rer du lieu saint. car il n’est la propńete de personne ». a lance Cheikh Hussein al-Sadr. un de ses lointains cousins.
prśsent k la conference. « Nous deuons trauailler ensemble pour conuaincre Moq-tada al-Sadr et nos chers freres de 1'Armśe du Mahdi qu‘ils acceptent de transfor-mer leur milice en parti poli-tique ». a-t-il ajoute.
Hussein al-Sadr a proposś un plan en trois points que la dślegation devait soumettre dans la soirśe au chef des re-belles reclus a Nadjaf. « D'abord, que 1’Armee du Mahdi se retire du mausolee de limam Ali. ensuite qu‘ils renoncent a leurs armes. et enfin qu‘ils se transforment en parti politique. » Dans une premiere rśaction, un porte-parole d’al-Sadr ne semblait pas fermer la porte a la dis-cussion, meme si Cheikh Ah-
med Chaibani estimait que les ąuestions du desarmement des miliciens et leur transfor-mation en parti politique ne pouvaient etre resolues que « par des nśgociations et non par une dścision unilatć-rale ».
« Nous sommes prets d un accord via des discussions. Nous sommes prets a nous de-fendre. comme nous sommes prets d la paix ». expliquait Cheikh Chaibani, aux cótes de Moqtada al-Sadr dans le mausolee. Et pressentant que ces positions sont partagees par de nombreux Irakiens. il ap-pelait les leaders tribaux du pays k converger vers Nadjaf pour former une chaine hu-maine autour des lieux saints ou sont retranches les com-battants chiites, qui tiennent tete depuis plus de dix jours aux marines et a leurs supple-tifs irakiens. En fin d'apres-midi, repondant a 1’appel, plu-sieurs centaines de manifestants scandaient des slogans favorables a al-Sadr autour du mausolee. et denon-
ęaient les « for ces doccupa-tion americaines » et leur alliś k la tete du gouvemement irakien. Iyad Allaoui.
Hier, Nadjaf a cependant connu un calme relatif. trou-blś seulement par quelques explosions en fin de matinee pr^s du cimetifere, et par d'autres affrontements spora-diques, lorsque la nouvelle de la mort de trois soldats amśri-cains tues dimanche par des rebelles a śte rendue pu-blique. « Nous continuons d‘avancer. nous auons pris
certaines positions a iinte-rieur de la uieille uille par le sud. pendant la nuit et aux premieres heures de la matinee ». declarait le brigadier Ghalib al-Jazaari, un des chefs de la police locale. L‘o£fensive « majeure » promise dimanche par le gouvemement d'lyad Allaoui se fait donc at-tendre. Et pendant ce temps, chaque camp se livre a une l'Armśe du Mahdi, son dśpart de Nadjaf, et sa participation au processus politique, comme conditions sine qua non a une solution pacifique. Des proches d'al-Sadr l'avaient alors accuse d'avoir fait capoter un accord sur le point d'etre signś par son re-presentant a Nadjaf.
Depuis, chaque jour qui passe minę un peu plus la cre-dibilite d'un premier ministre qui s’etait jurę d'aneantir les milices pour restaurer la sou-verainete de 1’Etat. Mais pour Allaoui, l’equation de Nadjaf reckie plus d’inconnues que de Solutions. Peut-il se per-mettre de lancer un assaut contrę des «freres » irakiens, au moment ou son gouveme-ment tente de mettre sur les rails le processus democra-tique ? Ses protecteurs amćri-cains lui rśpetent qu‘il n’est pas question pour eux de par-ticiper k un raid sur un lieu saint de 1’importance de Nadjaf. Le « sale boulot » devrait donc etre confie k la Gardę nationale irakienne. qui a theoriquement ete formee pour cela ces dernieres se-maines. Mais ses hommes sont-ils prets a en dścoudre dans un assaut qui risque de se solder par un bain de sang ? Certains policiers se-raient dśja passes du cótó des miliciens, et dautres ont des śtats d’ame.
Moqtada al-Sadr n’ignore pas qu’adossś au mausolee sacre, il beneficie d’une sorte d’assurance-vie. Mais son filet de securite nest pas eternel. C'est sans doute la raison pour laquelle il donnę l’im-pression de vouloir negocier sa sortie du sanctuaire, meme si, maladroitement, il mele ses offires de rodomontades sur le theme « Allaoui doit demis-sionner ».
Le jeune trublion veut sur-vivre politiquement. Certains de ses partisans ont d’ailleurs participś a titre personnel a la Conference nationale. Un ras-semblement qui a offert a l’in-vite absent une tribune de premier plan.
slogans favorab)es
Plusieurs centaines de manifestants ont dśfile hier pres du mausolśe de l'imam Ali, a Nadjaf, scandant des au chef chiite radical Moątada al-Sadr et denonęant«lesforces d occupation americaines ». (Photo Karim Sahib/AFP.)
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