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Reyue de Presse-Press Review-Berhevoka ęape-Rivista Słampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti

vasseś dans la vaste necropole oii toi|t duite.reve d’etre en-terre, temoignent ccpendant de Tinteiisitó des bombardę-ments. Legrand marche n e st plus ątfune bouillie de metal et decendresJUn attroupe-menttfeśt formć devant une des iŚboppes calcinśes. Le vendeiijr de poulets dit avoir toutperdu, «2,4 mittions dedi-nars»: «Tant pis, Dieu m'in-demriiseraięą, aumoins, ęarfa pas brtile», s'ecrie-t-il, mon-trant les portraits intacts de Moątada al-Sadr accroches au mur noirci Preuve supplć-mentaire, selon lui, que «Var-meedu Mehdi vagagner».

A la faveur du cessez^:le-feu, la population qui avait fui en masse a commencć arevenir. Fantóme pendant une semai-ne, la ci te a repris vie samedi soir, alors que les combats s'appretaient a reprendre. Un habitant ne comprendpas Tat-

titude du commandement amćricajn;quipeche selon lui &la fofepar un exces de force et dctimiditć. II militeal’Assem-blee supremę de la revolution islamique en Irak (Asrii), mouvement qui sióge dans le gouvemement interimaire, et qui est tres hostile a Moqtada al-Sadretses trublions. «Pour-quoi cette attaąue ?Quel en est le resultat ?Hsn'ont reussi qu ’a renforeer 1'armee du Mehdi. Les Etats- Unis doiventetre se-rieux. Sfilsneparyiennentpasa calmerlasituation eta retablir lasecurite, ilsdoiventadmettre leur echec etpartir » ♦

CHRISTOPHE BOLTANSKI

Repartition

ethnique

I 1 Arabes chiftes ^60%

I I Arabes sunnites 20 A 25%

BB Kurdes sunnites

'Z?, 15 A 20%

La ville sainte, un enjeu sensible

LIBERATION

LUNDI 16 AOUT 2004 ★

clerge chiite, Najaf a retrouve «Allaoui a gardć un certain autoritarisme qu’il une partie de son lustrecfantan double d*une rśelle habiletś politique.»

Hosham Dawod, chercheur

Que represente Najaf pourles chiites?

Najaf est la ville la plus sainte du monde chiite. Cest la qu’est enterre Timam Ali, gendre du prophete Mahomet Le mauso-lee, construit en 977, a ete detruit ou en-dommage et reconstruit a plusieurs re-prises, notamment en 1991, lors du soulłvement chiite contrę Saddam Hus-sein. Ge demier restaura 1’edifice avec fas-te et recouvrit la coupole de 7777 bri-quettes d’or pur. Les habitants de Najaf vivent grace aux millions de pelerins qui, chaque annee, viennent visiter le mauso-lee. Tout chiite reve d'etre enterró dans le cimetiere, a 1’entree de la ville, qui compte plus de 2millions de tombes. Depuis la chute du regime baasiste, qui avait mene une repression feroce contrę le

mais il est loin d'avoir rattrape le prestige de Qom, en Iran, troisieme ville sainte du chiisme mais premier centre theologique.

La Hawza, qui dćsigne les principales ćcoles theologiques et regroupe le clerge selon une hierarchie tres stricte, a retrou-ve un role preponderant dans la vie poli-tique irakienne. Elle est dominee par Ali Sistani, marja (source d’imitation) d'ori-gine iranienne et l\m des cinq grands aya-tollahs dTrak. Sistani, majoritaire dans le , peuple chiite, militepour une separadon entre pouvoir religieux et polidque. II est violemmentcontesteparlejeune Moqta-‘ da al-Sadr, partisan du velayat alfakih, c’est-^-dire du pouvoir aux religieux, theorise pnr le defunt ayatollah Khomei-ny lors de son exil irakien.

Queveutlegouvernement?

Homme fort dugouvemement interimaire de lTrak, a nouveau souverain au moins sur le papierdepuisle 28juin, Iyad Allaoui, chiite mais laique, a fait du retour a la loi et rordre sa priorite. Le retablissement de la peine de mort et la proclamation de 1’etat d’urgence dans certains districts lui assu-rent une rćelle popularite dans une population lasse de quinze mois de chaos. «De son lointainpasse baasiste, ilagardeun cer-tain autoritarismequ’il double d’unereelle habiletepolitiquepourdiviserlecampad-verse, par exemple en integrant certains cadres du defunt regime dans le nouveau pouvoir», souligne le chercheur Hosham Dawod. Le Premier ministre clame vouloir en finir «avec les milices illógales qui sontcomme les terroristes». II tente le passage en force en brisant lArmee du Mehdi, de Moqtada al-Sadr. Celui-ci a toujours refuse de transformer sa milice en un mouvement politique, comme de participer a la Conference nationale, pre -vue fin juillet puis reportee, qui doit jeter les bases de la transition democratique. Les grands partis chiites n’apprecient gue-re ce trublion. Le pari dAllaoui n'en est pas moins hasardeux. La nouvelle autorite irakienne, qui reflete assez fidelement la mosaique politique, religieuse et ethnique du pays, risque en effet de passer pour «fantoche» des Americains, et d’aureoler Moqtada du role de «resistant». Le gou-vemement contróle la police et des forces armees encore embryonnaires, mais l’es-sentiel de la securite reste entre les mains des 141000hommes, en ćcrasante majo-rite americains, de la force multinationa-le, sur laquelle Bagdad n’a aucun pouvoir.

Quets sont les risques en Irak et dans le monde musulman?

«Si Iyad Allaoui ne gagnepas rapidement, il risque de n 'etrebientót rien de plus qu 'une especedemairedeBagdad», expliquait ala BBCToby Dodge, de 1'Institut intematio-nal d'etudes strategiques (IISS), souli-gnant le danger d’un embrasement du pays chiite alors que la situation est deja hors de contróle dans les zones sunnites du nord-ouest. Certes, Moqtada al- Sadr, qui attire a lui les desherites et aussi d'ex-baasistes desireux de se refaire un passe, reste minoritaire dans la communaute chiite.ou sa propension a la violence et ses provocations choquent. Mais, malgre le desir d'en finir avec lui, les chiites - et tous les Irakiens - seraient revoltes par un as-saut contrę le sanctuaire dAli. Les parti-sans de Moqtada al-Sadr ont prevenu qu'ils commettraient des attentats contrę les instafiations petrolieres dans le Sud, ce qui relancerait a la hausse le prix du baril. «La nation musulmaneet te peuple d'Irak nepardonnerontpas ces atrocites et la nation irakienne va reagiravec virulence», a mis en gardę le Guide de la revolution iranienne, Ali Khamenei. Allusion a peine voilee a la capacite de nuisance en I rak de 1’Iran, qui ne cache plus son irritation en-vers les partis chiites et Tayatollah Sistani, juges trop «proamericains». ♦

CHRISTOPHE AYAO ET MARC SEMO