YALENTIN AL. GEORGESCU
Mon propos est de verser au dossier de Yotre dśbat quelques rśflexions d’un historien du droit. Le point de dśpart sera un double postulat, dont le bien-fondś et 1’importance sont ŚYidents.
Nous ayons une culture juridique, de meme qu’il existe une men-talitś juridique1 2 3 4 5 6 7. A 1’intśrieur de la culture et de la mentalitó gśnśralea d’une sociśtś & une śpoque donnće, 1’aspect ou le secteur juridique dónote une individualite hibtorique et possede des particularitćs et une problć-matique distincte qui autorisent les exigences suivantes :
a) Ii’actuelle demarche des histoiiens littśraires ou genśralistes de la culture roumaine qui le plus souyent n’avancent meme pas une allusion & la culture juridique de l’śpoque envisagće aboutit k une image tronquśe et appauvrie de notre culture. On la prśsente comme structuralement exclusive de ce qui en est justement un secteur essentiel par ses rćussites ou ses óchecB et par sa problematique. Si l’omission est duś au fait que 1’auteur n’est pas un spścialiste du droit et des mćcanismes juridiques (culturels et mentaux), le lecteur devrait en etre averti d’une maniśre adśquate. Ou bien l’on pourrait faire plus souYent jouer la pluridisci-plinaritś unanimement prónśe (sans que la pratiquó en soit toujours effec-tive et substantielle). Une brillante exception en est l’ótude d’Al. Elian, Moldova ęi Bizanful in sec. XV (La Moldavie et le Byzance au XV8 si&clę), 1964.
b) Depuis C. Erbiceanu, les contributions & 1’histoii'e do la culture juridique n’ont pas manquś. Mais par la faute de leurs auteurs, elles apparaissaient plutót comme des contributions techniques, & 1’śtude des sources du droit. Nrempeche que le nombre des problśmes de culture juridique abordes est loin d’etre nśgligeable, tout en constatant que leur
En gćnćrat, il est ąuestion d’une histoire de(s) mentalitó(s), sans distinctlon selon le vecteur de vie sociale soumis k 1’analyse. Mais lorsąne J. Gurevici, Das Weltbild des mittelalter-
lichen Meiischcn, Dresde, 1978, ćtudie les Massenerscheinungen, il le fait sćparćment par rapport k 1’espace* au temps, au droit, au travail, k la richesse, k la pauvretó et k la proprićtó, sans que la sćrie soit limitative. Les reprćsentations de masse relatives au droit correspondent k ce que j*appelle la mentalit& ]uridique. De leur analyse il peut rćsultet un style ♦ jurldiąue » dont/
rimpact pourra se retrouver dans certaines conditions donnćes, dans une autre modalltć de
mentalitć (religieuse, ćconomiąuę, etc.). Le critfcre de Gurevici peut próter k la critlque, dans
la mesure oCi la proprićtó, etc., en tant qu'institutions juridiąues, se rattachent au droit et,
partant, k la inentalitć juridiąue. Les distinctions ćtablies ne pourront jamais avoir une prćcision
ab solu e.
REV. ^TUDES SUD-EST EUROP., XVIII,4, P. 573-590, EUCAREST, 1960