23 LE CHRONIQUEUR MATTH1EU DC MYRE 103
7taXX<x ó)veLSt(7(jLevouę, v. 436), d’exploiter cruellement les pauvres; telle ótait, selon les relations de Matthieu, 1’attitude des Grecs a l’endroit des masses laborieuses, du bas peuple roumain. Les chroniqueurs boyards rou-mains sont mócontents des Grecs du fait que ceux-ci, intriguant et eomplotant a la Porte — ce qui ótait une sorte de collaboration avec la domination ottomane — contribuaient a 1’affaiblissement de l’Etat nobi-liaire et au renforcement de la position de 1’Etat voivodal. Dans cette question, la position du chroniqueur grec s’avere dćmocratique, alors que celle des chroniąueurs boyards exprime leurs intórets gónóraux de elasse.
La chronique nous fait savoir encore que Eadu Mihnea et Alexandru Iliaę avaient des soldats mercenaires serbes et bulgares et que ceux-ci, bien que ne touchant pas leur solde a temps, seryaient le prince avec de-youement, tómoin le fait qu’ils ont dónoncó au prince le complot des boyards. Si dans son « Histoire », Matthieu ne prend pas attitude a l’ćgard de 1’empire ottoman, il le fait en óchange dans son ceuvre parónótique dódióe au voivode Alexandru Iliaę, a sayoir dans sa partie finale intitulee « Sur l’exploitation et l’injustice», puis « Les pleurs et les lamentations sur Constantinople » (Ilepi apTCaY^ę xccl 0p?jvoę xal xXav0fxóę rapt X7ję Kowct-'ravTtvou7tóXecoę : Tezaur, I, 373—381; Legrand, p. 313, v. 2305—2764).
L’auteur fait montre d’une eonception trós róaliste en ce qui coneerne la domination turque dans laPóninsule des Balkans. Bien entendu, il dopiorę la situation des peuples occupós, et notamment celle des Grecs. Les Grecs — dćclare le chroniqueur — n’ont pas fait preuve de sagesse et n’ont pas eu une claire yision des óvónements politiques ; ils ont trop placć leurs espoirs d’etre libórós dans l’aide que pouyaient leur donner les ótrangers, misant tantót sur Michel le Brave (etę xćv vxeX?) MtxdX7) v. 2326), tantót sur l’Espagne, tantót sur les galeres de Yenise, tantót sur les peuples blonds qui viendront de Moscou (clę xr)v 27tavtav, x’et<; x<x xovxpa xa xdxepya 7uouvai’ę xv)v Bevextav. . . vaX0ouv obco rfa Móax°6°v, voc (xaę y^ut“ctouv) 72-
Ce ne sont la — poursuit-il — que de vaines espćrances aussi long-temps que le peuple grec sera dans une complete dócomposition et dóca-dence spirituelle. Apres quoi, l’auteur ne s’interroge plus sur la manióre dont -pourrait etre rósolue cette douloureuse situation et pose une sórie de dósolantes questions, communes a la poósie módióyale de tous les peuples, ąuestions destinóes a mettre en lumiere la gloire d’antan de la Grece et 1’óclat des ceremonies des empereurs de Byzance, en contraste avec la malheureuse et honteuse situation qu’ils ayaient a l’ópoque, de peuple subjuguó (tou elv *.. . ? = Ou est-elle ?). Apres ces lamentations, le
72 Respectivement v. 2329—2330, 2334.