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savant chroniqueur passe selon toutes les rógles rhśtorico-pośtiąues de son temps, au motif du triomphe de la mort (a> 0dćvotTe... !), qui seule pourrait mettre fin aux souffrances des Grecs asseryis par les Turcs, puis a la pieuse invocation de Dieu.
L’« Histoire » de Matthieu de Myre est śgalement importante pour ses connaissances de gśographie balhanique. Les noms de lieux mentionnćs dans le poeme ont śtć rśunis par les śditeurs ultćrieurs de l’oeuvTe dans un index avec les noms de lieu figurant dans les po£mes de Stayrinos consacrśs aux exploits de Michel le Brave (comme on le sait, l’« Histoire » de Matthieu de Myre a paru dans les śditions imprimśes aux cótós du poeme de Stavrinos et comme une continuation de celui-ci73. L’index comprend śgalement des donnśes historiąues, gónśalogiques et archćolo-giques et se prśsente ainsi comme un index analytiąue. 31 est suivi d’un glossaire donnant l’explication des mots nśo-grecs d’origine roumaine : ypaStva = x/)tto ę, gr&dina imp&ratului (le jardin de l’empereur), nom qui śtait donnś aux pays roumains, en tant que provinces de 1’empire ottoman; ^ou7touve (dans le glossaire), Cou7couvouXe (dans le texte), jupine (maitre); Xe£i<x T^epy], legea $&rii (la loi du pays); [i.7touxaTta, bucate (rócolte, fortunę, biens); va6aXa, n&vala (inyasion de l’armśe); ot x<&p.7tot ryję Tópraę, cimpia Turdei (la plaine de Turda); or^y]va, ocina (terre); CT<paTo, sfatul $5ni (assemblśe du pays); TaTrapov, tabarS, (champ mili-taire) et eTa(i.7rapocrev, a t&b&ri (au sens de cantonner les troupes), etc.
La chronique de Matthieu de Myre, du dćbut du XVII* siecle, ap-partient a la catógorie des chroniques princieres, qui louent les actions des princes, respectivement de Eadu §erban, de Eadu Mihnea et tout parti-culierement d’Alexandru Hia?, qui lui a donnś son patronage. Les com-plots organisśs contrę les princes sont sćv6rement condamnśs par 1’auteur et la grave sentence de condamnation a mort des conspirateurs B&rcan, Łupu et Buzdugan est appreciśe comme bien mśritóe : toxvtote ot eTt[6oXot v(5ćxou^ xaxouę 0avaTouę, y. 404. II convient śgalement de ne pas oublier les nombreux reproches adressśs aux boyards.
L’influence des conceptions religieuses du temps est beaucoup plus modśrće dans cette chronique que dans d’autres, l’auteur s’attachant a dśpeindre les luttes pour la dśfense de la patrie et les luttes politiques intórieures. La chronique se distingue ćgalement par les pages ou elle prśsente un tableau rśaliste de la situation misćrable des masses et de la luxure de la classe dominantę. Ces pages, bien que moins nombreuses,
79 L’ćdition de 1638 fait exception, en insćrant d’abord le pofcme de Matthieu, puis celui de Stavrinos Les deux ćditeurs modernes de l’«Histoire * de Matthieu de Myre, I. Papiu-Ilarian et E. Legrand n’ont pas pubhć aussi cet index, qui Ta 6t6 par G. Dem. Teodoresco, d*aprfcs une ćdition de 1710, lgnorće par Legrand (G Dem. Teodorescu, Scricn neogrccc desprc romdni> dans Artó §i literaturó. romdnó, I (1896 — 1897), p. 286 — 291).