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t’ai parlś » (xa ooa tcou &fxtXv)<ia, va p.-}) ra aX'/]CTfjLovrJCTrię) 25. « Efforce-toi de te pśnćtrer de toutes ces choses dont je t’ai parlć sans mćnage-ments ... car ce sont la de bons conseils » ("Ojjttoę auT<x 7ioij c^eypa^a xapte
va Ta aKOuayję |...ot’ elvat Xóyta xaXa) 2S.
Les conseils donnćs sont pleins d’audace : Matthieu attire l’atten-tion du prince sur le fait que le pays se dśpeuple, car les paysans prennent la fuite pour óchapper au fardeau des impóts et au comportement tyran-niąue des troupes au service du prince, qui brulent le peu de bien qu’ils ont. «Donnę la possibilitć de souffler un peu a ces gens accablćs par les
privations » (Aóę Touę óXtyov <3tve<Ttv etę toc 7toXXa t<x 6ap>] | óXtyo va IXa<pp<o0ouv)27.
Plus loin, il dśvoile 1’absence de culture des masses, des pretres, etc’est pourquoi il lui dit: «Construits des ścoles pour rśpandre 1’instruction» (<TXo^e^ov Sta ypaptptaTa va avotxoSo[xr(<T7)ę) 28. Critiquant la cupiditś des princes et des boyards, Matthieu dit au prince : «Ne convoite jamais le peu de biens du pauvre » (elę tou 7ttoxou to Tin:OTeę TtoTeptT) Xatptapy/)(T'jf]ę) 29. Vers la fin de l’oeuvre, Matthieu s’en prend de nouveau au prince, mais aussi aux boyards, parmi lesquels il mentionne, comme un symbole gćnśra-lisateur, le nom du grand ban Ienache Catargiu : « Les pauvres sont dśnu-des, ils sont aussi affamśs, alors que yous, repus et rassasiśs, avez de trop. Vos ventres sont prets a ćclater, tant ils sont remplis, alors que les dóshó-ritśs, vćgótent dans la pauvretó, meurent de faim, brulent de soif et sont gślćs, tremblent comme la feuille, car ils n’ont pas de bois a bruler pour se róchauffer»30. Comme on le voit, Matthieu de Myre s’est courageuse-ment et rósolument dressó contrę les rapaces boyards.
Matthieu de Myre a ćgalement essayó ses talents de versificateur dans quelques ćpigrammes ćcntes a la mort de Mihailaę Movila, «prince de Moldavie », mineur, ćcartś du tróne et mort a Tirgovi§te en l’an 1603 31. Ces vers figurent dans le manuscrit grec Berberiniano (a la Biblioth6que p. 277 — 333. Les citations de la presente ćtude sont extraites de l’6d. E. Legrand, avec indica-tion de numóro des vers.
25 Vers 1326. Tout comme dans d'autres citations, je donnę lei une nouvelle traduction, cełle du Tezaur s’ćcartant trop de Foriginal.
28 Vers 2823-2825.
27 Vcrs 1547-1548.
2i Vers 2170
28 Vers 2306.
30 Vers 2799-2804 :
xal ol tctcoxoI elvat yup^oi, elvai xai 7reiva(i.£vot, xal as tę ^op-raTOt Ttepicrai xal 7Caoa[jie0i>ar[jtśvoi, xal axdt^et i\ xotX'a aaę ex t^v 7roXuepocYlav, xal X£ivot ol TaXal7wOpot <jt£xouv eię aTOplav,
7retvouv, 8ł*{jouv, xpuóvouatv, 8ti 8łv £xouv £ ^>Xa va xa^oucX'. va ^eaTa0ouv, xal xpęp.ouv aiv tx <puXXa.
31 Const. B&łan, op. cz/., p. 28. L'auteur place la mort de Mihada$ en 1608 , mais la datę «xacte en est Tan 1603 (voir la notę suivante).