17 BUCAREST — CENTRE POLITIQUE DLI SUD-EST EUROPEEN (XVII*—XVIII° s) 163
kehaias pres la Sublime Porte et du pacha de Bender d’apprendre ce que maniganęaient les Turcs et qu’avec le patriarchę de Jśrusalem, de nouveau arrivś a Bucarest «nous avons beaucoup causś de ces affai-res »70. L’ambassadeur de Russie a Constantinople sera aidś par tous les deux, autant par des conseils que par 1’accomplissement de tout besoin financier, le prince Brancovan prćtant en yśritó au mois de mars 1708 au comte Tolstoi, la respectable somme de 4000 ducats 71.
La correspondance politique secrcte entre le voivode de Yalachie et les dirigeants de la Russie continua aussi l’annśe suivante, quand le prince poursuivant sans cesse son projet d’associer les forces armśes du tzar en cas de guerre et les troupes des insurgćs des Balkans, signala, le 28 juillet 1708, au chancelier Golovkin l’arrivśe a Bucarest d’un com-mandant serbe, dśnommś Ivan Teleki au seryice de l’empereur d’Autri-che, «connu dans les rangs du peuple entier et loue parrai d’autres peu-ples » et qui a śtś delivrś depuis peu de temps de sa captivitś des «kou-routzes » de Rakoczi72. Le prince Brancovan indiquait qu’il avait apprćciś Teleki d’apres les conversations qu’ils avaient eues ensemble, comme «un homme intelligent, bon et fidele chrótien » qui «a dócouvert son coeur et s’est beaucoup plaint des Allemands », comprenant qu’il « est bien emportó contrę eux », parce que Teleki avouait « s’etre trompś en quittant sa patrie par nścessitó, en quittant les infideles et espćrant quelque chose de mieux, comme sujet des Allemands ...» mais qu’il n’a vu d’eux «ni profit, ni rśsultat, mais au contraire, persćcution et oppression contrę la foi». Bref, concluait le voivode «cet homme peinć, offensś et opprimó » parait «avec tout son peuple » a etre pręt a servir le tzar, en lui fournissant « de 30.000 a 40.000 soldats », pour attaquer les Turcs sur les flancs, dans le cas du dśclśnchement des hostilitćs 73.
Mais le cours ultóneur des śvśnements ne fut nullement favorable aux plans du prince Brancovan, ni a ceux du mouvement libśrateur des peuples balkaniques, parce que les conditions ingrates dans lesquelles ćvolua la guerre russo-turque et l’śchec de la campagne du Prut de 1711 paralyserent toute initiative en vue de coordonner l’action des insurgśs avec celle des armśes de Pierre le Grand, a l’exception des Montónśgrins, mais dont la rśvolte isolśe fut rśprimśe par les Turcs dans le sang 74.
70 Al. A. C Stourdza, op cit, p. 204, nr. 230.
71 Ibidem, p. 213, n° 236
72 Ibidem, p. 265, n° 282.
73 Ibidem
74 Le 30 avnl 1711 le consul v6nitien & Durazzo, Piętro Rosa, annonęait le Senat qu, en certains endroits de la Macćdoine et de la Rumćlie des «bngands » avaient faitleur appantion (m diversi luochi della Macedonia e Rumelia si sono di gi^ radunati ladn da strada, numerosi di 4 m 5 cento persone per ciasche capo, tra cnstiam e Turclu, e li medesimi spogliano ed assas-sinano per piu iii Turchi, tri quali un famoso capo detto Bitulas, poco distante di Monasten, s’attacó col begberbei e lo ruppe, eon obligarlo alla fuga, eon morte di suoi) et le 17 aodt 1711