15 BUCARES1 - CENI RE P0L1T1QUE DL' SUD-EST EUROPfiEN (XVII*—XVIII* ».) 161
Le prince de Yalachie envoyait meme au tzar par Castriota, au 10 septembre 1698, des propositions concretes en vue de l’ślaboration d’un plan d’actions militaires communes de la Eussie et des peuples opprimśs des pays chrśtiens contrę les Turcs, formulś en 10 articles. On prśvoyait, entre autres, la conąuete des forteresses d’Otchakov et de Kertch par les Eusses, leur avance vers le Boudjak et les bouches du Danube ct leur jonction avec les troupes du prince Brancovan et des insurgśs des Balkans laąuelle devait avoir lieu en Moldavie, le voivode de Yalachie comptant aussi sur l’appui du « starostę » de Cern&uti, Constantin Tur-culek qui restait pręt a la frontiere avec 10.000 cavaliers d’ślite 85.
L’śvolution ultśrieure des śvśnements et la prścipitation de l’Au-triche d’accepter dśfinitivement en 1698 1’offre de la mśdiation anglo-hollandaise dans le conflit avec les Turcs, empecha la misę en application de cette action dans le cadre de la vaste offensive projetśe par la Eussie contrę 1’Empire Ottoman, tant en Crimśe que dans le Boudjak.
Mais la paix de Karlowitz constitua une dśsillusion pour les peuples opprimśs des Balkans et elle n’apporta, en rśalitś, que des avantages a la maison d’Autriche.
C’est pour cela que le prince Brancovan, aprśs avoir organisś a Bucarest une importante confśrence politique avec ses conseillers et le patriarchę de Jśrusalem, l’un des plus actifs reprśsentants de la lutte de libśration des peuples du sud du Danube, envoya le tehaouch David Oorbea en mission auprśs du tzar. En effet dans les intruetions prśsen-tśes au chancellier Golovine, le 6 dścembre 1702, 1’śmissaire valaque prś -cisait que «le tres saint kyr Dosithśe, patriarchę de Jśrusalem, est arrivś en Valachie, dans la ville de Bucarest et aprós son entrevue avec le prince Constantin Bassaraba (Brancovan) et avec les deux freres Cantacuz&ne, Constantin et Michel, ils aient beaucoup parló et se sont consultśs entre eux sur le salut de tous les fideles chrśtiens qui gśmissent sous le joug du tyran impie turę et sont trop persścutśs par les hśrśtiques ennemis de 1’Eglise Orthodoxe, ayant śtś priśs et poussśs & tenir ce conseil par tous les Grecs, Serbes, Bulgares, Albanais et Vlaques (des Balkans), tant que par les Boumains de Transylyanie et aussi par d’autres voisins qui vivent autour de la Valachie> 06. Et David Corbea indiquait ensuite : « Tous -ceux ci-dessus mentionnśs ont priś a l’unanimitó mon prince et lui ont demandś ce qu’ils devaient faire et quelle affaire commencer, parce qu’ils sont trop opprimśs par le paien et que la Sainte Eglise est prete a expirer, moitiś & cause du tyran, moitiś h cause des hśrśtiques
•6 Ibidem, fond. 68, 1698, n° 1, f. 11 — 22 (doc du 10 septembre 1698) (dans Hcmopu-MecKue cqa3u ., vol. III, doc n° 36, — sous presse). Resume par Semionova, op cit., p. 37.
Al. A C Stourdza, Constantin Brancouan. ., pp 31 —34, n° 20 et en rćsumć chez C. ęerban, Legóturilc stolnicului . ca Rusią, p 246 et Semionova, op. cit, p 41.
ii - c. 3000