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H. T. — L’etape suivante de votre carriere vous a mene a Los Angeles, n'est-ce pas ?

E.N.L. — En 1953, en visite a rUniversite de Cali-fornie, a Los Angeles pour voir Bjerknes et Holm-boe, jai appris que Neiburger serait en conge 1'annee suivante. J’ai accepte la proposition qui me fut faite de le remplacer en tant que profes-seur invite associe pour une annee et c'e$t la que j'ai donnę mon premier cours sur la prevision numerique du temps. J'y ai egalement rencontre Arnt Eliassen, un Norvegien qui se trouvait a 1'Uni-versite pour quelques mois durant mon sejour et qui devint un ami fidele; de fait, je Tai encore vu la semaine passee, alors qu’il etait de passage a Boston.

H. T.Comment en etes-vous venu a remplacer Tom Malone3 a la faculte du MIT ?

E.N.L. — Alors que j'etais a 1'UCLA, Henry Houghton m‘ecrivit pour me dire que Tom Malone allait quitter le MIT pour monter un service me-teorologique a Hartford et me demander si je voulais reprendre ses fonctions. J'avais un poste de chercheur qui me plaisait, mais j'ai estime qu'il serait preferable, a long terme, de faire partie de rUniversite. J'ai etc convie a donner un semi-naire, comme c'est1'usage lorsqu'une nomination est en jeu, et le poste m'a ete offert. Je suis entre en fonctions en 1955.

H. T.Ne s’agissait-il pas de votre premier contact avec la prevision statistique ?

E.N.L. — En prenant la succession de Tom, je re-prenais egalement a mon compte un projet con-cernant la prevision statistique qu'il avait dirige. Certains consideraient que la prevision statistique etait diametralement opposee a la prevision nu-merique du temps. II s agissait, pour moi, d'un domaine entierement nouveau et, ayant du me mettre au fait des methodes lineaires employees, j'ai compris qu'il y avait la un formidable poten-tiel. En meme temps, je restais partie prenante du projet de Victor Starr sur la circulation generale. C'est en partie parce que je nYinteressais aux deux projets que j'etais en mesure, en fin de compte, de convaincre mes interlocuteurs que les deux types de previsions pouvaient se com-pleter.

H. T. — A quel moment avez-vous com-mence a utiliser des ordinateurs ?

E.N.L. — Apres avoir travaille pendant un an envi-ron sur le projet de prevision statistique, je me suis rendu compte que j‘avais besoin d’un ordina-teur. Bob White1 me conseilla d'en acquerir un pour mon propre bureau et le LGP-30 Royal McBee que nous avions choisi y est reste pendant de nombreuses annees. II etait lent au re-gard des normes actuelles, mais bien plus rapide qu'une simple calculatrice. Par la suitę, mon tra-vail s'articulait toujours davantage autour de l'or-dinateur et de petits modeles.

H. T. — L'etude du "chaos", qui est devenu votre principal centre d'interets, a remplace celle de la circulation generale. Pourriez-vous nous expliquer ce qu'il en est en quel-ques mots simples ?

E.N.L. — Le chaos, c'est ce qui parait aleatoire mais qui ne Test pas. La theorie du chaos rend compte de la delicate dependance des systemes dynamiques non lineaires par rapport aux condi-tions initiales qui est responsable de leur carac-tere apparemment aleatoire. L'atmosphere de la Terre et ce qui 1'entoure sont de naturę chao-tique. II y a partout des signes evocateurs du chaos, en commenęant par les observations, les experience$ pratiques et les modeles numeri-ques, qui sont largement tributaires des condi-tions initiales. L'absence de periodicite est peut-etre le moyen le plus facile de se rendre compte qu‘un systeme est de naturę chaotique. La plu-part des idees que nous nous sommes faites du chaos dans Tatmosphere decoulent des travaux realises avec des modeles. Des modeles sophis-tiques comme les grands modeles de la circulation generale, utilises dans les centres de previ-sion operationnelle du temps, sont de naturę chaotique dans le sens ou de petites differences et de petites perturbations peuvent, finalement, devenir extremement grandes.

H. T. — Comment et pourquoi en etes-vous venu a vous interesser au chaos ?

E.N.L. — Certains specialistes de la prevision statistique affirmaient detenir la preuve mathema-tique qu‘il etait intrinsequement possible d'obtenir d aussi bons resultats avec la regression lineaire qu‘avec n'importe quelle autre methode, y compris la prevision numerique du temps. J'etais sceptique et proposais de mettre 1'idee a l'epreuve a 1'aide dun modele pour creer un jeu

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