LA SOLUTION 147
le droit d’un particulier en tant que membre de la collectivit6 et le dii de cette collectivite en la personne de son chef, c’est la justice distributive; si enfin ii y a equilibre entre le droit de la collectivite et le du de chacun de ses membres envisage comme tel, c’est la justice generale ou legale (q. 61, a. 1; 58, 5). Si de jait pour ces trois especes de justice, et surtout pour les deux
demieres, ii y a souvent approximation plutót qu'equation veri-table a Tobjet, la relation juridique demeure intacte: du et de-biteur sont en mesure de s’acquitter, de s’equilibrer; il y a justice au sens strict. Mais la justice dans sa signification la plus stricte sera la justice commutative, a cause de sa rigueur mathematique; secundum arithmeticam medietatem (1», 2«, 100, 2, ad 2; 2* 2ae,
61, 2; q. 58, 11, ad 3).
Voila pour la prestation et ses qualites essentielles. Reste la pretention de Tayant-droit sur 1’objet qu’il reclame comme sień; ce lien d’appartenance, ce titre joue un role important dans 1’echelle des valeurs pour dirimer les conflits possibles; mais ce role joue a 1’interieur de la vertu de justice qu’il suppose en plein exercice, et sous nimporte laquelle des trois formes precedentes. Un objet peut appartenir a quelqu’un de deux manieres: soit par la naturę meme de cet objet ex natura rei, soit par une entente prealable ex condicto, un acte de volonte anterieur entre particuliers ou en la personne du chef sanctionnant un accord de tous; on aura ainsi le droit naturel et le droit positif (q. 57, 2), et donc corre-lativement un devoir de justice naturelle et de justice positive. Ce droit naturel a la priorit6 et ne souffre aucune contradiction de la part du droit positif, qui doit en etre la derivation et
1’application particuliere (ibid. ad 1, 1» 2«, 95, 1; 2« 2«, 60,
1, ad 1““).