Le percement des tunnels posa de nouvcaux problemes souvent difficiles. Dans toutes ces circonstances, la geologie fut tres souvent d’un grand secours; mais il s’agissait alors d’unc geologie plutót qualitative, qui n’apportait au constructeur que des indications grossieres. Les travaux de fondation furent ainsi longtcmps soumis au seul empirisme.
La construction des ponts, au contraire, prit son essor il y a un siecle lorsque furent fondees les Sciences de la statique et de la resistance des materiaux; Sciences qui evoIuerent rapide-ment et sans trop de difficultes parce que les materiaux de construction - fer, bois, beton - ont une structure incompa-rablement plus simple que celle des sols, et des proprietes qu’il est relativement facile d’etudier.
Les constructions hydrauliques purent egalement se deve-lopper sans arret des le debut du siecle parce que les ingenieurs disposaient des connaissances de l’hydraulique et de 1’hydro-dynamique. Mais des que l’on vouIut s’attaquer aux problemes de ralluvionncment ou de 1’erosion ou, k l’eau, se melent les sols desagreges, l’hydrauliquc ne suffit plus; il fallut y suppleer par des essais systematiqucs de laboratoire pour apprcndre a connaitre les lois fondamentales du charriage.
La technique des fondations, veritable lutte contrę le sol, doit, comme les autres techniques de 1’ingenieur civil, pouvoir s’appuyer sur sa science propre. Tant qu’il s’agissait de l’eau, et des materiaux de construction, dont les lois fondamentales et les proprietes furent rapidement connues, la plupart des problemes poses par le constructeur purent etre soumis avec avan-tage au calcul mathematique et les doctrines se preciserent. Avec les sols - argiles, marnes, sables, et meme les roches -tout devenait infiniment plus complique.
On a longtemps cru que les sols, aux aspects si varies, ne seraient jamais accessibles au calcul. II a fallu que quelques savants, dcpuis un demi-siecle et sous 1’inspiration de M.Ter-zaghi, prissent la peine de soumettre a un examen methodique le comportement des divers sols sous 1’cffet des charges et de la circulation de l’eau. Cest ainsi que prit naissance une nou-velle discipline, la mecanique des sols. Au stade ou nous en sommes, la technique des travaux de fondation, parente pauvre des techniques de 1’ingenieur civil, grace k la mecanique des sols, se degage peu a peu de Tempirisme auquel elle fut longtemps condamnee.
II est cependant certain que la technique des fondations ne pourra jamais s’affranchir de Tempirisme dans la meme mesure que les autres techniques; elle restera une specialite difficile ou le flair et Tintuition joueront un role plus grand que pour les constructions en fer ou en beton ou meme hydrauliques. U n’en rcste pas moins que les sceptiques, qui crurent voir dans les premiers tatonnemcnts dc la mćcanique des sols un jeu de l’es-prit plutót qu’une science utile a Tingenieur, ont eu tort.
Cette science, infiniment plus complexe quc les autres Sciences de basc dc 1’ingenieur civil: - resistance des materiaux et hydrau-lique - n’en est qu’& ses debuts. II s’avera bientót que 1’analyse abstraite basee sur des hypotheses insuffisamment contrólees ne conduirait a rien et que seule rexperimentation minutieuse dans les laboratoires, alliee a l’observation sagace sur le terrain, assurerait k cette science une base solide.
Cest a ce travail de pionniers que vous prenez part dans vos pays respectifs. Vous avez compris que seule la misę en com-mun des resultats acquis par chacun permettra a la mecanique des sols de progresser rapidement et de mettre k la disposition des constructeurs les doctrines sures dont ils ont un urgent be-soin. Je veux esperer que le 3e Congres de Zurich et Lausanne constituera un progres, comme ce fut le cas des dcux premiers. S’il en est ainsi, c’est bien a vous tous, membres actifs du Congres, que nous le devrons. Je vous en remercie sincerement au nom des organisateurs et vous souhaite, apres les dernieres visites techniques de demain aux dcux barragcs de Mauvoisin et de la Dixcnce, un heureux retour dans vos foyers.
Address by Professor Dr. K.Terzaghi, President of the International Society
Ladies and Gentlemsn,
The briJliant paper which has been presented by Prof. Stucky marks the end of the Third International Conference on Soil Mechanics. This conference was a success in every respect. The attendance far exceeded our most optimistic expectations. The meetings gave the members an opportunity to renew old contacts and to establish new ones. The papers which have been published in the first volumes of the conference gave us a bird’s eye view of the deveIopments which have occurred sińce the last conference. The papers which prcccded every session and which were delivercd by our Swiss colleagues gave us a elear conception of the great variety of problems which are faced by our Swiss colleagues in their country and the cxcur-sions are an experience never to be forgotten. Ali this we owe to the splendid work performed by the Swiss Committee on Organization, hcaded by Prof. Meyer-Peter. Now we face the task of carrying on our contacts during the intermission be-tween two international conferences. This will be done in accordance with the statutes of the International Society. The statutes have been drafted during the Second International Conference in Rotterdam, subject to subsequent modifications. The task of maintaining the contacts between the National Societies was assigned to Prof. D. W. Taylor of the Massachusetts Institute of Technology of Cambridge, Mass. In spite of the fact that he was seriously handicappcd by the provisional character of the statutes and by serious Iack of secretarial help, he carried on his task in the most efficient and tireless manner and his experience during this period served as a basis for the revision of the statutes, which isat thepresent time being carried out by the Executive Committee. Therefore I wish to express to Prof. Taylor the dcep gratitude of all the members of the International Society. The modified statutes provide for the appointment of Vice-Presidents with the task of organizing regional meetings between international conferences, and for the publication of annual reports which are to inform all the members of the National Society about the work which has been performed by the other societies. These and various other contemplated activities of the International Society require far morę secretarial help than Prof. Taylor had at his disposal. Therefore we accepted with gratitude the offer of the Insti-tution of Civil Engineers in London to provide us with secretarial help for the next intermission. The Executive Committee also accepted the offer of the British National Society to or-ganize the next International Conference for Soil Mechanics in England, where rcmarkable work is being done, both in the laboratory and in the field. On account of these developments we feel confidcnt that the next few years will involve inereased activities of the national committecs and closer cooperation between them. Concluding this review, I wish to express our feelings of deepest gratitude to the Swiss Organizing Committee for the splendid organization of our conference and to our British colleagues for their generous support of the cause of the International Society.
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