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retrouvons bien des articles qui traitent des problemes theoriąues ou qui abordent des questions de terminologie pour dćsigner les Belles-Lettres et les Beaux-Arts3S, qui deliberent, enfin, autour de notions de musique36, d’esthetique, de rhetorique et de littćrature. Je n^arreterai volontiers a une source que j’ai eue 1’occasion d’utiliser dans le passe: il s’agit d’une presentation critique concemant un titre majeur des Lumieres grecques: les Grammalika, a savoir la Poetiąue de C.Oikonomos, ouvrage qui porte en particulier les empreintes de la pensee esthetique de Charles Batteux, de Hugh Blair et de Laharpe. L’auteur de la critique, qui signe par un pseudonyme doit etre en realite Constantin Assopios. II denonce comme points faibles de rouvrage 1’usage presque absolu de 1’ecole classicisante franęaise ainsi que 1’adherence complete a la conception aristotelicienne de 1’art. II critique severement 1’ignorance de 1’ecole allemande. En outre, il se refere avec beaucoup de mefiance a la doctrine traditionnelle de la parente des Beaux-Arts aussi bien qu’a leur reduction a un meme principe, concepts prononces surtout par Batteux. II denonce pour autant le concept de 1’imitation de la naturę. II se heurte donc a des notions qui ont constitue pour longtemps les piliers de l’esthetique academique37.
Certes, je n’ai pas voulu proceder a present qu’a une misę en valeur de quelques notions preliminaires glanees dans un ensemble de materiel d’une richesse surprenante, qui demande d’ etre e tu di 6 et evalue enprofondeur. II s’agit evidemment la d’une tache qui depasse de loin les Iimites temporelles d’une intervention et que j’espere pouvoir accomplir dans le proche avenir.
Repetons encore une fois combien la revue litteraire offre un terrain fertile a la cristallisation des idees nouvelles, etant apte a transmettre 1’instantane qui ne peut etre guere communique que par son intermediaire, toutes ces menues choses plus ephemeres et par consequent plus fiagiles que les messages apportes par les livres38.
35 Une problematiąue de ce genre figurę par exemple dans le Mercure Savant de 1’annee 1811. Comparez avec Kalliopi de 1’annće 1819.
^Retenons la traduction de 1’allemand d’un texte relatif, paru dans ąuatre suites, qui contient les opinions de J.G. Sulzer; cf. Le Mercure Savant 1816, pp. 10-15, 22-31, 43-50, 65-78. Le nom de Sulzer apparait dans d’autres articles, traitant par exemple sur la necessitć ou non de la rime (Le Mercure Savant 1819, p. 202, 862).
37 Le Mercure Savant (Eppńę o Aóyioę) 1820, p. 213 sq., notamment pp. 217-223.
M Cf. k Anna Tabaki, «Le Telćgraphe Hellćnique...», op. cit., p. 261.