nous avons affaire a un “ Icaming tool ” conęu directement par des informaticiens, meme le pedagogue se trouve “hors-jeu". Des domaines comme l'EAO et le STI montrent la tendance vers la coopćration directe entre le fabricant d'un instrument et 1'auteur qui 1'utilisera. Ce rapprochement pourrait laisser le technologue hors de cette relation et sans son role normal.
Ceiui-ci peut “ contre-attaąuer ” en se lanęant dans la pćdagogie avec les nouveaux instruments, au lieu de s’occuper de ieur conception et de leur intćgration dans les systemes d'instruction. Presses par les informaticiens, mis en difficultć par la complexitć du systćme qu'ils doivent organiser, contaminćs par 1‘education, certains technologues essayent de redefinir leur position comme une expertise de valorisation pedagogique du potentiel explicatif des instruments. On voit cette tendance, par exemple, dans les dćbats qui ont eu lieu ces demieres annćes dans des revues de technologie ćducationnelle comme ETR&D, sur le sujet " media ou methode L'accent mis sur la M methode ” est interessant quand il vise une capacitć explicative typique, potentielle. Mais quand il se propose 1'ćlaboration des methodologies de traitement des sujets particuliers, la confusion entre 1‘ingenierie sćmantique et instrumentale de i'explication est inquietante. Pousses par les informaticiens qui agissent en technologues d'instruction, ceux-ci vont-ils se rćfugier en pedagogie?
En ce qui me conceme, je ne crois pas que Tingenieur des systćmes tfinstruction doit se lancer dans une ingenierie semantique, mais ii serait souhaitable qu'il defmisse une technologie hybride qui 1’aiderait a se placer entre les instruments et les mćthodes, entre les fabricants et les utilisateurs. Mon experience plaide pour laisser aux pedagogues leur role de generateurs d'explications. Je soutiens le besoin d'un ćquilibre entre les sources d'explication et 1'industrie de leur reproduction, car je n'aimerais pas un univers explicatif appauvri, composć de quelques sources crćatives diffusees par un ćnorme ćchafaudage de multiplication... Au fond, le constructivisme (cognitivisme) plaide aussi pour le recours aux cnseignants, les seuls i pouvoir adapter sur place les explications aux besoins de 1'apprenant. Le pćdagogue ne fait pas seulement la propagation des connaissanccs, mais il les enrichit. Nous ne devons pas dćtruire la nappe phreatique creative des cnseignants, en la remplaęant avec une poignće de sources sur diffusćes,M enrichies” par des “ machines explicatives On ne va pas ćcrire des poemes a la place des poetes, en prćtextant qu'on les ćquipc avec des nouveaux stylos...
Le technologue doit assister le pćdagogue dans 1'utilisation de la technologie et dans son rapport avec les fabricants d'instruments. Cela suppose un langage de dialogue, un dćnominateur commun. Disposc-t-on aujourdliui un teł langage? Comment un auteur pourrait traduire une demande formułee inihalement dans des termes didactiqucs, dans des spćdfications utilisables pour un fabricant ^instruments explicatifs? Qui
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