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140 Benoit Yerhaegen

dispose. Elles ont fait l’objet de volumineuses publications ćmanant du CRISP, qui demeurent les principales sources de connaissance de ces mouvements.

II faut dćplorer que ce travail d’ćdition documentaire et d’analyse ait ćte interrompu, en 1968, aprós la publication de Congo 1967 et du tome II de Rebellions au Congo, k la suitę d’une interdiction de diffusion au Zalre.

Depuis lors, la conservation des documents, officiels ou non, relatifs k 1’histoire rćcente du Zalre est trós dćfectueuse. Les seules collections plus ou moins complótes de documents et de pćriodiques se trouvent au Centre d’ćtudes et de documentation africaines (Cedaf), qui a repris les fonctions du CRISP, dans ce domaine, afin d’ouvrir cette documentation k tous et d’en permettre la consultation k distance. Le Cedaf est en train de constituer une bibliographie analytique sur ordinateur de tous ses documents relatifs au Zalre et de les mettre k la disposition de tous les demandeurs, sous formę de xćrocopies ou de microfilms. II est regrettable que les conditions actuelles ne permettent pas d’installer un tel centre en Afrique.

Les sources vivantes

Definition et types

Les sources vivantes sont crććes, produites ou rendues actives par 1’historien lui-meme en fonction de l’objet de sa recherche. II interroge un acteur ou un tómoin, il recueille un rćcit ou une autobiographie, il enregistre une dćclaration, il provoque un entretien non directif, mais c’est toujours lui qui prend l’ini-tiative de susciter 1’information. L’auteur de 1’information peut etre conscient du travail de recherche que fait 1’historien, mais ce n’est pas indispensable. Ce qui est nćcessaire, c’est qu’une communication rćelle s’ćtablisse, sous quelque formę que ce soit, entre 1’historien et son informateur. C’est ce qui dotme son caractóre vivant i cette source d’information.

Une information vivante peut etre orale (recueillie lors d’un entretien, par exemple) ou ecrite (si 1’infonnateur rćpond par ćcrit i une demande, ou suivant les directives du chercheur). Les relations entre 1’infonnateur et le chercheur peuvent etre plus ou moins directives, non directives ou semi-directives. Des relations totalement directives (comme dans un sondage d’opinion), qui excluent tout ćchange entre les deux partenaires, ne donnent pas lieu k une information rćellement vivante.

L’information vivante peut concemer un ćvenement, observe ou non par 1’informateur, un processus, une institution, des personnes ou 1’informateur lui-meme.

La finalite de 1’information peut etre particulićre, individuelle — pour