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Par ailleurs, et k cause de leur inąuietude d’assimiler les detroits
f
internationaux a des eaux interieures, des puissances maritimes, a savoir les Etats-Unis et 1’URSS, ont craint que des Etats archipelagiąues et cótiers exigent un passage inoffensif, et obligent ainsi leurs sous-marins actifs a naviguer sur la surface et a afficher le pavillon. Cette question a ete abordee durant les travaux de la Troisieme Conference des Nations Unieś sur le droit de la mer entre 1973 et 1982. A l’ćpoque les Sovietiques se sont inquietes que la Turquie, membre de POTAN, enfermerait les detroits strategiques de Marmara et des Dardanelles et encerclerait ainsi les batiments navals sovićtiques considerablement presents en mer Noire et en mer Mediterranee. De leur cóte, les Americains se sont preoccupes du sort du canal de Suez sous souverainete egyptienne, et de fait que Nasser avait consolide les relations avec PUnion Sovieti le apres la triple agression armee occidentale (Israelo Franco-britannique)71, limitant a si Pacces du canal de Suez aux 5eme et 6eme flottes americaines actives en mer de la Mediterrane. Rappelons que selon les termes du
;s Etats cótiers peuyent refuser un passage suspect des nayires etrangers pour des raisons de securite et de protection de environnement, alors que ;s Etats-Unis affirment que le droit de passage inoffensif est un droit coutumier , un point de vue qui n’est pas necessairement partagć par la Communaute
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intemationale .
Apres la fin de la crise S.S Manhattan 1969-1970, des efforts sur le niyeau intemational en matiere du droit de la mer ont ćtć acheves par Padoption en 1982 de la Convention de Montego Bay. Mais trois ans plus tard, soit en 1985, un navire de la
71 Henri Azeau, Le piege de Suez, Paris, Śditions Laffont 1964 a la p 322.
Voir aussi: Deney Nicole, propos de la crise de Suez» Volume 15, N° 6, Revue franęaise de science politiąue. aux p. 1202-1205 :«[L]e livre d’Henri Azeau ćclaire ćgalement bien des aspects ignores de la crise et en particulier les relations entre la France et Isragl, la France et la Grande-Bretagne et meme la Grande-Bretagne et Isragl, relations jusqu’alors niees par les responsables britanniąues. II s’emploie en outre a dćgonfler certains mythes qui font desormais partie de la lćgende de Suez...»
72 Richard Grunwalt, «United States Policy on Intemational Straits» (1987) 18 Ocean Development and Intemational Law & la p 445.
73 Donat Pharand, Canada ’s Arctic waters in intemational law, Cambridge, Cambridge University Press, 1988 aux p 233 et 234.