deux mołaires, ćgalement pcu usees et h la surface d'ćmail peu ou pas alterće, presentent des morphologies assez semblables. 1'ćmail de Ce VI-3004 est chagrinć. Le trigonide est haut, ouvert postćricurement; 1'antćrolophide est bien formć; Ce VI-3004 possede une amorce linguale de mćtalophide I bien developpec jusqu'au centre du bassin, ce qui ne semble pas avoir ćtć le cas de Ce IV-7315. l'ectolophide est complet; le mesoconide, en position antćrieure, y est fondu. Le bassin du talonide est traversć par un hypolophide bas qui relie 1'hypoconide & 1'entoconide. Les trois cuspides posterieures sont massives et globuleuses; l'hypoconulide est parfaitement bien isole.
Quelques incisives isolćes peuvent ćgalement etre attribućes, compte tenu de leur taille, A. picłeti. Elles presentent toutes une surface tres abnnee ou 1'ćmail a presque entierement disparu. II s'agit notamment de:
— Ce IV-4272 (Geiseltal oMK, MP 13): Iinf (dex.?);
— Ce IV-4273 (Geiseltal oMK, MP 13): Iinf (dex.?);
— Ce 1-4249 (Geiseltal OHM, MP 13/14): Isup (dex.?);
— sans n° d'inventaire: 1 Iinf (sen.?).
Discussion:
1'ensemble de ces specimens evoque sans ambiguite ceux decrits et comrnentes par Wood (1976) pour 1'espece Ailuravus picteti de Bouxwiller (MP 13) et d'Egerkingen (MP 14). Toutefois, certains caractćres morphologiques different lćgerement, aliant dans le sens d'une plus grandę primitivite pour la formę du Geiseltal, niveaux oMK et OHM. Ainsi:
— les ridulations plus prononcees de la surface de 1'ćmail;
— un hypocóne plus massif sur les M1’2;
— un sinus lingual et un hypocone mieux marquć sur les M3;
— un isolement plus marquć de l'hypoconulide sur les mołaires inferieures;
— un mćtalophide plus dćveloppe sur les M3;
diffćrencient, d'apres les descriptions fournies par Wood (1976), la formę de Bouxwilłer et d'Egerkingen de cellc que nous venons de decrire du Geiseltal. Ainsi, par exemple, la M3 Ce VI-3004 se distingue du lectotype d'A. picteti (M3 sen. Em 3b) par: un email beaucoup plus lisse, un trigonide ouvert posterieurement (celui d'Em 3b est ferme par un mćtalophide fort et complet), 1'abscnce de mćsostylide (tres developpć sur Em 3b), un mćsoconide relativement rćduit et fondu dans 1'ectolophide (massif et dedoublć chez Em 3b).
De fait, par tous ses caractćres dentaires, YAilunmis du Geiseltal constitue un intermediaire morphologique entre VAiluravus macrurus WEITZBL, 1949 dćcrit du gisement de Messel (Lutćtien inferieur, MP 11) et 1 'Ailuravus picteti de Bouxwiller et d'Egerkingen (Lutćtien supćrieur, MP 13), comblant ainsi un "saut" morphologique qui foręait Wood (1976: 141) h la prudence: "I am not convinced that A. macrurus could not have been directly ancestral to A. picteti".
II faut cependant noter que les dents jugales des specimens du Geiseltal decrits ci-dessus prćsentent toutes des mensurations bien superieures h celles des spćcimens de
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