relatifs a la protection de certaines catćgories de pcrsonnes vulnerables telles que Ie refugies, les victimes dc trafics, les enfants non accompagnes, etc. Cette ignorance peut etre partiellement expliquee par Fabsence de publication de referencc et la faiblcssc des moyens de misę en ceuvre de cette legislation. Ainsi, il serait interessant d’etablir une statistique du nombre de permis de travail delivres en application des textcs existants. Une cnquetc sommaire semble indiquer que nombre d‘ayants droit etrangers contoument cette procedurę parce qu’elle leur parait difficile a accomplir aupres d?autorites administratives insuffisammcnt informees et preparees.
5. Cepcndant, dans les zones urbaines a forte concentration ćtrangćre, les prefets gerent une multitude de situations au quotidien. Le secteur informel etant predominant et pratiquement Ie seul a offrir de Femploi aux migrants, il semble que cette gestion se fasse entre quelques fonctionnaires des prefectures (prefets et DST) et les crćatcurs d’emplois informels selon leur degre d’influence.
6. En ce qui conceme le domaine specifique de Fasile et du droit des refugies, le gouvemcmcnt a montre une ouverture certaine pour trois raisons : 1) Fancrage de Fasile dans l’ethique traditionnelle et rcligieuse 2) le souci de promouvoir une image positive du pays sur la scene intemationale dans le domaine des droits de PHomme 3) la relative marginalite de ces qucstions face au domaine plus Iarge de la migration.
7. Sur un plan methodologiąue, Fabsence d’indicateurs fiables pour mcsurer Fimpact de la migration sur la societe mauritanienne, a travcrs Femploi, la sante, Furbanisation et d’autres facettes, rcnd difficile la formulation d’une telle politique qui impliąuerait un Iarge eventail d’acteurs gouvemementaux ainsi qu'une partie de la societe civile. Sur ce point, il sera interessant de voir comment la nouvelle assemblće nationale, elue en decembre 2006, approchera cette question : sera-t-elle laissee aux forces de Fordrc (contrólc des frontićres et de Fhabitant) comme une donnee etrangerc aux priorites nationales, ou bien sera-t-elle integrće dans les grands enjcux nationaux (emploi, fiiite/importation dc ccrvcaux et de savoir faire, investissements prives, gestion du secteur informel, sante, education, lutte contrę la pauvrete, urbanisation, etc.)
8. La problematique de la migration clandestine en transit vers FEurope, telle qu5elle s’cst developpee depuis la fin de Fannće 2005, semble mettre les differentes parties prenantes, en Mauritanie et a Fextćrieur, dans une position defensive. D’aucuns considerent que le gouvemement mauritanien ne fait pas suffisamment d’efforts, que les gouvernements africains sont laxistes ou de mauvaise foi, d’aulres, a Finverse, que FEurope ne prend pas ses responsabilites, que les migrants sont injustement diabolisćs, que la Mauritanie est montrec du doigt alors que ce probleme n’est pas seulcmcnt le sień, et enfm que la Mauritanie ne doit pas fragiliser son integration rćgionale (CEDEAO et UMA) en aidant FEurope a gćrcr ses rclations avec FAfrique, etc.
9. II est vrai que la prćvention et le contróle de la migration clandestine, aujourd’hui incontournablc, soulcvcnt des problemes serieux qu’il est difficile d’ćvacuer grace a des mesures administratives dissuasives et repressives seules. II est sans doute necessaire d?essayer de mesurer les effets que peuvent induire ces mesures en termes de libertes civiles, de droits de Fhomme et de legalite tout court dans certains cas, sur les rclations rćgionales, sur la migration mauritanienne (legale pour Fessentiellc et donc basee sur la rćciprocite) et meme sur certains ćquilibres sociaux et secteurs de developpement du pays.
10. En partie du fait des traditions nomadiques et religieuses, de Fimmensitć du territoire et de la diversite des groupes ethniques qui composent la communaute nationale, la population mauritanienne ne semble pas avoir developpe de comportements xenophobcs a Fćgard des etrangers, dont le savoir-faire et les capacites de travail sont apprecies. Neanmoins, Faccroissement du phenomene migratoire peut generer a ternie des tensions socialcs, avec une compćtition sur Ie marche du travail, un developpement periurbain incontróle donnant naissance a des zones dc grandę pauvrete peręues comme les territoires de certaines nationalites africaines, notamment dans les peripheries de Nouakchott et Nouadhibou.
11. Au debut de 2005, le HCR a propose au gouvemement mauritanien la constitution d?un forum informel, sous Fegide du Ministre de Flnterieur, sur les questions migratoires, rassemblant les partenaires au developpement et des representants de pays concernes dans la sous region, afin de susciter un partenariat elargi en vue de contribuer a la fonnulation d’une politique de gestion des mouvements migratoires. Cette proposition fut favorablement accueillie et une premiere reunion de ce qu’il est maintenant convenu d’appeler le Groupc d’Etude des Flux Migratoires (GEFM) s’est tenue le 15 septembrc 2005, une deuxieme Ie 28 fevrier 2006, toutes deux presidćcs par le Ministre de Flnterieur. Assistaient a celles-ci, les representants des missions diplomatiques europeennes, des pays
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