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Problimes relatifs d la redaction de l'histoire
de l'Afirique contemporaine
cussions sur les activites agricoles et les migrations vers les regions urbaines.
Les aspects des societćs contemporaines que nous venons d’evoquer, tels que rintemationalisme, les progrćs des Communications de masse et le dćvelop-pement rural, retiennent, bien entendu, constamment 1’attention des specialistes des Sciences sociales. L’historien doit aujourd’hui les considćrer comme des facteurs de changement sociaux, les situer dans leur contexte bistorique et les mettre en rapport avec certains evenements d’ćpoques antćrieures.
Notre comprćhension du passe est orientee par la connaissance approfondie des sources disponibles. Dans le cas du passć lointain, les circonstances ont facilitć la sćlection de ces sources i tel point que 1’historien peut les connaitre entićrement; mais, pour les epoques plus rćcentes, il doit faire lui-meme une sćlection en raison de 1’abondance du matćriel. D’ordinaire, il a fait le bilan de tous les documents disponibles, ou il est au courant des diverses sources existantes et peut donc općrer un choix judicieux. Cependant, en ce qui concerne le passć immćdiat, des problćmes multiples et delicats se posent a cet ćgard : 1’historien est a la fois submergć par un flot de documents et dćęu par leur caractćre incomplet, par les lacunes particulićres qu’ils presentent sur des points essentiels. En consćquence, il ne peut prćtendre avoir une connaissance parfaite des sources de 1’histoire contemporaine.
Depuis l’invention de la presse d’imprimerie et la genćralisation de 1’instruction, le volume croissant des sources de 1’histoire contemporaine accable de plus en plus les historiens. Nous nous plaignons que divers facteurs aient entraine la destruction d’une partie des sources relatives au passe lointain : nćanmoins, grace k ce processus de sćlection alćatoire, ces sources sont plus faciles a exploiter. Mais, pour la genćration actuelle, la situation atteint un degre de confusion extreme. Les progres de 1’instruction et le nombre des personnes qui ćcrivent et publient, l’invention de la machinę a ecrire, puis de la machinę k photocopier, ont donnć naissance i un veritable flot de documents ćcrits, imprimćs, reproduits, photocopies et microfilmes. Pourtant, on peut considćrer que chaque texte apporte un element nouveau k notre connaissance du passe. Meme les duplicata nous renseignent sinon sur le sujet traitć, du moins sur 1’identitć du destinataire ou de celui qui s’est donnę le mai de les conserver et sur leur usage. Outre les habituelles copies de lettres et de documents parlementaires, nous sommes inondes de rapports et de comptes rendus de confćrences, de commissions, de comitćs nationaux, intemationaux, etc.
Cette masse est tellement volumineuse que le travail de sćlection est devenu une tache gigantesque; toutefois, il serait encore possible d’y faire face si 1’historien pouvait se servir librement des archives — mais, en fait, gouver-