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qui ait etć dścouvert a Noviodunum.21 La prścision des conditions qui prśsiderent a sa dścouverte exclut l’śventualitś que le monument ait ćtć apportś d’ailleurs. Le sarcophage a śtś exłmmś de la terre qui consti-tuait un tumulus et il renfermait des restes ostśologiques et un inventaire funćraire.
L’interpretation du texte n’est pas des plus aisśes. Kos informations sur l’organisation interne de la cite de Koviodunum nous font totalement defaut et 1’intelligence du texte est directement liśe a cela. Toutefois 1’inscription nous apprend que le defunt, Alexandre fils d’Hśraclśon, śtait grec et un important personnage de l’śpoque vu qu’il portait le titre de gśrousiaste. On le sait, 1’institution de la gśrousie groupait a l’śpoque romaine les gens de marque des cites grecques, ceux qui jouissaient d’une bonne situation materielle et occupaient en meme temps d’importantes fonctions politiques-administratives.22 Mais la prśsence de ce gerousiaste implique-t-elle l’existence d’une gśrousie a Koyiodunum'? Lacrśation d’une gśrousie dans cette citś serait d’autant plus surprenante qu’on n’a jusqu’ici pas de preuve de la prśsence d’une population grecque assez nombreuse pour avoir pu y organiser pareille institution. Par ailleurs, on ignore si Koviodunum etait organisś selon les formes de la vie grecque — comme Nicopolis ad Istrum ou Marcianopolis 23 par exemple, — chose qui, a en juger d’apres les decouyertes enregistrśes, ne semble pas probable. Ainsi la premiere idee qui vient a 1’esprit du chercheur est celle de croire qu’Alexandros fds d’Hśraclśon dtait membre de la gśrousie d’une citś proche, Histria par exemple ou Callatis, ou l’on sait que cette institution existait. Alexandre sera venu a IŚToyiodunum pour quelque affaire et y aura śtś surpris par la mort.
L’examen toutefois de la listę des gśrousiastes d’Histria nous m6ne a des rśsultats nśgatifs : Alexandre fils d’Hśracleon n’y figurę point.24 II serait plausible de le trouver a Histria si l’on tenait compte de la relative proximitś des deux villes et des intórets que la colonie milśsienne avait aux bouches du Danube. A cela pourrait s’ajouter le fait que notre inscrip-tion est du IIe siecle śpoque a laquelle remonte aussi la gerousie d’Histria.
21 Quelques lettres grecąues sur un fragment cćramiąue, decouvert en 1956, sont tout k fait insignifiantes, cf. < Materiale... », V (1959), p. 471, fig. 10, 1.
22 Pour la gćrousie v. Is. Lćvy, RĆG, VIII (1895), pp. 231 — 250; W. Liebenam, Stadteuerwaltung im romischen Kaiscrrciche, Leipzig, 1900, pp. 565 — 566; A. H. M. Jones, The Greek City from Alexander to Justinian, Oxford, 1940, pp. 225 — 226, 353; J. H. 01iver, The Sacred Gerusia (Hesperia, Supplement VI), American School of Classical Studies at Athens, 1941; Idem, « Historia », VII (1958), pp. 472 — 496.
23 V. les inscriptions grecąues publiees par G. Mihailov, Inscnptiones graecae in Bułgaria repertae, II, 1958, n° 601 — 694; 797 — 826.
24 V. P&rvan, Histria IV. Inscriptii gósite in 1914 $i 1915, ARMSI, Ser. II, t. XXXVIII, 1916, p. 598-601.