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deux si&cles plus tard : les intdlectuds. Tachons de voir dans quels mi-lieux culturels ceux-ci se manifestaient.

Or, s’il n’est pas difficile de reconstituer certains fragments — par-fois assez śtendus — du tableau culturel de 1’Europe du Sud-Est au XVII* siacie, bien des zones demeurent nćanmoins dans l’ombre et le «mon-tage » des parties connues n’est pas toujours chose aisće. Ces difficul-tćs sont explicables pour tout chercheur dćsireux de contempler 1 'ensemble du tableau, c’est-a-dire la vie des intellectuels turcs k cótć de celle des Grecs de Constantinople; ces memes Grecs a cótó de leurs compatriotes des rćgions encore sous doraination vćnitienne ou de ceux de la Diaspora j les Roumains des trois principautós oscillant entre la Turcocratie et 1’Europe, laąuelle se rapprochait a ce moment d’eux par 1’intermćdiaire des Autrichiens, des Italiens et des Russes j les Slaves du Sud, chrćtiens sous domination ottomane,. a cótć de leurs fr^res catholiąues qui gravitaient vers Ragusę et Romę, ou de ceux de religion musulmane, intógrćs a la culture islamique j les renćgats et les convertis, ulema et drogmans, thćologues conser-vateurs et humanistes aux idćes avancćes. Chacune d’entre elles pen-chóe sur son propre passć, les historiographies modernes du Sud-Est europśen nous ont accoutumśs a des images partielles, utiles certes, mais qui n’acquierent leur vćritable signification qu’intśgrćes a l’en-semble des formes et des phćnom&nes culturels de l’ćpoque¹⁴.

¹⁴ U faut bien le dire ici, une fois pour toutes : la difficultć d^arriyer k une vision d^nsemble complćte et vćridique de la vie culturelle sud-est europćenne rćsulte pour une bonne part des tendances nationalistes et particularistes des ćcoles historiąues qui se sont for-mćes au XIX® siacie dans les Etats balkaniques. En effet, les facteurs qui ont entravć le dćveloppement des cultures nationales balkaniques au Moyen Age — la domination ottomane et les Phanariotes — n'ont pendant longtemps ćtó envisagćs par ces ćcoles que sous un jour strictement nćgatif. U convient de souligner que des les premieres annćes de ce sićcle, dans plusieurs de scs ouvrages, Nicolae Iorga a tentć d'imposer une altitude objective k Pćgard des deux facteurs susmentionnćs, obtenant par 1& des rćsultats scientifiques corrects, dont tirent profit jusqu’& ce jour les chercheurs qui s’occupent du passć commun des peuples sud-est europćens. II suffit de citer, k Tappui de ces observations, des ouvrages comme Geschichte der osmanischen Reiches nach den Quellen dargestellt, vol. I —V, Gotha, F. A. Perthes, 1908 — — 1913, Histoire des Etats balkaniqu.es jusąiTd. 1924, Paris, J. Gamber, 1925 et Byzance aprłs Byzance, Bucarest, 1934, ceuvres du grand historien qui gardent non seulement leur incon-testable autoritć scientifique, mais aussi toute leur valeur morale, hautement irćnique par leur esprit objectif. C'est dans ce mćme esprit et avec les mćmes rćsultats profitables que-sont entreprises les recherches sud-est europćennes des ćcoles anglaise, allemande et amć-ricaine (voir k cet ćgard le recueil d’ćtudes The Balkans in Transiłion, ćd. par Charles et Barbara Jelavich, Berkeley et Los Angeles, UniVersity of California Press, 1963, ainsi que les ćtudes approfondies de Ph. Sherrard, The Greek East and łhe Lałin West, Oxford_r 1959, D. J. Geanakoplos, Byzantine East and Lat in West, Oxford, 1966 et Steven Runciman, The Great Church in Captwity, Cambridge, 1968). Dernićrement, le prof. Mihai Berza sou-lignait une fois de plus combien il est nćcessaire (Fenyisager et d’analyser dans leur ensemble les formes de vie et de pensćes communes aux nations de la Turcocratie. Au temps de la domination ottomane, «(...) malgrć la physionomie propre conservće par chaque peuple et Texpression culturelle originale conservće par chacun d*entre eux, un air de familie s’ćta-blit sur toute la rćgion, visible dans les modes de vie et de pensće, dans les formes de la civilisation matćriellc et spirituelle. (...) Malgrć une certaine impermćabilitć culturelle due