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Quelques annćcs plus tard, les possesscurs dc Ker* venargant sont mcssire Joseph Beaussier, seigncur dc 1’Isle et autres lieux, chcf d'escadrc des armćes nava-les de France, chcvalier tle 1’ordrc royal et inilitnire dc Saint-Louis, ct Danie Louisc Frunęoise Jouenne dc Lorrićre.

Lc 23 Avril 1781, on cćlćhra, dans la chapelle do-inestique du chateau, les inariages de leurs deux fllles (1). L’une, Claire Louisc, Cćlestc, ćpousait Ic vi-comte Desson, enseigne des vaisscaux du Koi. L'autrc, Angćlique Louise, convolait avec le vicointe de Sou-lange, lieutcuant des vaisseaux du Koi. Toutc jeunc lors de son mariagc, celle-ci devint veuve de błinne hcure. Lorsqu’ćclata la Kevolution, clle ótait deja, seruble-t-il. rcmnriće a M. de Jouvencel. Tous deux s’enfuirent pendant la tourmenle et trouv£rent asile a Londres.

Et voici que, je nc sais ni comment ni pourquoi, lc manoir sc trouve etre, peu apres, la proprićte dc Xavicr-Jean-Louis du Kocheret, mnr^chal de camp, et de sa fcmnic. II eniigre, elle reste avec ssi gouvernante Sophie Copinger et deux enfants.

I/e 8 Scpteiubrc 1792, cut lieu l’Inventaire du mo-bilier a Kervćnargant, par (iilles Kcrusoreł dc Pont-Croix. Notons dans cel inyentaire : « 4 vaches rouges, 7 autres dont 3 noires et 4 rouges, un taurillon noir, 2 chevaux, un gris et un noir » (2).

La municipalitć de Mcilars se fait, un jour, ravocat dc Mnie du Kocheret pour quc ne soit pas cxecut«.'c 5 son ćgard la loi contrę les ci-dcvant nohlos :

« Le dix prairial, Pan 2 dc la R<tpuhlique franęaisc linę et indivisible (3) se sont ussemblćs les citoyens

<11 Hcglitrf* parodiiaux de Mrllars.

(2)    Arch. <l*part., %rrit Q.

(3)    20 Mai 17*4.

inaire ct ofTiciers municipaux de la connminc de Mcilars.

>    Vu lc certiflcat des citoyens Rreard et Vingt mć-dccins et Demisit chirurgien aide major, (jui atlestcut que la citoyenne du Kocheret cst dans unc situation triste et dćplorable etant attaquee de tous les maux allćgućs par les dits medecins et chirurgions,

» Vu le certiflcat dc civismc obtenu par la ditc citoyenne du Kocheret de la nuinicipalite de Poullan,

» Considerant quc la dite citoyenne du Kocheret a habitucllcment manifeste les sentiments du plus pur patriotisme. qu’elle a tnnt qu’elle a pu rćsiste a 1’Emi-gration dc son mari ct que depiiis elle n’a eu pour lui qu’un mćpris mdlę de haine,

>    Considerant qu’ellc a suivi la Kćvolution avec une resignation vraiement republicaine, quc non seule-nient elle a toujours ponctuellement paye ses contri-butions, mais encore qu’elle a toujours dte prete a sacrifler sclon ses moyens pour Ja prosperitę du hien public,

» I/agcnt national entendu,

>    La municipalite arrete d’inviter le citoyen Prieur de la Marne representant du peuple a Brest a ne point exiger de la citoyenne du Kocheret l’exćculion dc la loi des 27, 28 et 29 germinal contrę les ci-devant nobles et a lui permettre sous la survcillance des corps constitues [de dcineurcr] dans ses foyers parce qu’il y aura licu i 1’appelcr 6 l’excution de la mdme loi si elle yenait i dćrogcr aux sentiments et a la conduite qui lui ineritent la faveur >eclamee par elle... » (1)

Helns ! les « sentiments du plus pur patriotisme » de la citoyenne n’eiupecherent pas son manoir d’dtre vendu comme hien national. II fut acquis, le 3 Plu-

(1) !>lltl>lr*!iODS rounlclpatfs Meilart.