202 VIRGIL CANDEA 22
śtait Pantaleon (Paissios) Ligarid^s, fonctionna un certain temps, tou-jours a Tirgovięte, aprós 1646. Ces ócoles marąuent la rópercussion au-del& des Carpates des initiatives pódagogiąues de Transylvanie et d’U-kraine ou, poussśs par l’o£fensive de la Contre-Rśforme, les calvinistes et les orthodoxes se dśfendaient par des coll&ges, fondśs rścemment, k Alba Iulia (1622), Kiev (1632) et OiA§tie (fin du XYIIe siacie). Sous le r^gne de Constantin Brincoyeanu (en 1694), ou peut-etre quelques annśes plus tót, PAcadćmie princi6re du monastóre de Saint-Sabbas commenęait son actiyitó a Bucarest. Une dcole de langue grecque fut crćće en 1714 k Jassy.
Ces institutions compldtaient heureusement les coordonnćes cul-turelles de la Moldavie et de la Valachie, pays destinćs, grace a leur statut politique et śconomique spćcial dans le cadre de la Turcocratie, a jouer un role important dans la renaissance culturelle de toute l’Eu-rope du Sud-Est & l’ópoque moderne. Parce qu’ils jouissaient d’une relative aisance śconomique et d’une autonomie politique qui leur donnait le droit d’etre gouvernćs par des princes autocbtones ou tout au moins (a l’ćpoque pbanariote) chrótiens, śtant donnś aussi leur contribution matćrielle permanente a 1’entretien des institutions religieuses de 1’Orient orthodoxe 60 et les rapports actifs qu’ils entretenaient avec les grandes puissances voisines — 1’Autriche, la Pologne et la Russie —, les Pays Roumains ont ótó, depuis le XYIIe siecle jusqu’a la formation des Etats balkaniques, une rśgion idśale de refuge, de secours matdriels et de re-traite k des fins de crćation intellectuelle ou d’activitś culturelle et poli-tique pour les ćrudits de toutes les nations balkaniques. Ce role ćtait reconnu par les intellectuels du temps. « Que manque-t-il k ce pays pour s’enorgueillir et se rśjouir et pour se dśclarer le pays le plus heureux et bśni entre tous les pays et tous les Etats de la terre ? — se demande Sevastos Kymśnites dans ses Paroles Peloge pour... le prince Constantin (Branooveanu) Basarab. Rien d’autre que la souveraine, la premierę et la plus ślevće de toutes les vertus, qui engendre toutes les bonnes choses parmi les hommes, savoir la sagesse et 1’śtude et 1’enseignement et la lumiere brillante du livre et la civilitć et 1’ornement de 1’esprit et
moires sur 1'ćcrit de Bandinus de 1646), dans «Analele Acad. Rom. *, IIe sćr., Mćm. Hist., 11 (1895), pp. CIV—CVI. En 1653, Paul d'Alep trouve 1’Ecole des Trois-Hićrarąues logće dans un ćdifice «uniąue et magnifiąue » (Voyage du Patriarchę Macairc d'Antiochc, dans R. Graffin et F. Nau, Patrologia orientalis, t. XXII, Paris, 1930, p. 182 sqq.). Au sujet du climat culturel de Jassy, ville au commerce bien dćveloppć au XVIIe si&cle, v. Georgeta Cr&ciun, Cóldtori strdini despre Ia$i tn secolele XIV — XIX (Voyageurs etrangers sur Jassy aux XIVe — XIXe si&cles), dans « Studii §i articole de istorie *, 8 (1966), pp. 239 — 254.
60 V. pour ces aides Marcu Beza, Urme rom&ncęti tn Rdsóritul Ortodox (Traces rou-maines dans 1’Orient Orthodoxe), 2e ćd., Bucarest, 1937; Teodor Bodogae, Ajutoarele romd-ne$ti la mtn&stirile din Sfintul Munte Athos (L/aide roumaine aux monast&res du Saint Mont Athos), Sibiu, 1940.