17 SUR LES DfiBUTS DE L’IMPRIMERIE EN LANGUE ROUMAINE 237
affirmations directes et rśitśrśes des sources qui parlent de Philippus Pictor ou Maler en tant que «interpres litterarum valaohicalium », engagś pendant plus de 30 ans par la magistrature de Sibiu, sa qualitś de tra-ducteur ne peut plus etre contestee. D’aiUeurs Philippus Pictor ne se limitait pas a traduire des messages mais, comme 1’affirment encore les sources, il en rćdigeait meme parfois les textes et les ćerivait en carac-teres cyrilliques, car souvent sa rśtribution par la ville etait justifiće «pro scribendis litteris Olachalibus » ou bien «pro scriptura et lectura litterarum olachalium ». II en rćsulte que Philippus Pictor devait, possćder une certaine habiletć pour ćcrire vu qu’une correspondance diplomatique exigeait un soin particulier du point de vue callygraphique. Se trouvant au service de la ville de Sibiu, il s’est vu confier sans aucun doute cer-taines missions a caractere diplomatique. Parmi les 52 mentions dans lesquelles son nom figurę dans les registres de comptes, on parle a 18 re-prises de pareilles missions, soit qu’elles consistassent en dślćgations en Yalachie, soit dans Pobligation d’accompagner a la cour princi&re des dćlśgućs de marque venus de Yalachie en Transylvanie. Souvent Philippus Pictor hćbergeait des boyards ou autres ćmissaires venus a Sibiu (Pau-dela des Carpates. Toutes ces informations, minutieusement re-cucillies et publićes rócemment39 donnent du relief a la figurę d’un homilie cultivś, traducteur en langue roumaine, rśdacteur et callygraphe. Le personnage nous apparait comme un órudit incontestable appartenanta la renaissance transylvaine et qui, loin d’ścarter la possibilitć, rend encore plus vraisemblable son identitć avec ce Philippe de Moldavie qui avait imprimć a Sibiu en 1546 son « Tćtraśvangile slavon ».
On a souvent niś 1’identitć de Philippus Pictor avec Philippe le Moldave, parce qu’en 1546 le premier se serait trouvć en mission en Va-hichie40 et que par consśquent il ne pouvait pas proceder a 1’impression de l’ouvrage en question. II est parfaitement exact qu’au cours de cette annće, Philippus Pictor avait ćtć chargś de nśgocier en Valaehie le rśta-blissement des relations paisibles entre les habitants de la ville de Sibiu et le hospodar du pays voisin. II avait reęu pour cela une gratification a part. Mais en meme temps, au cours de 1’annóe il avait touchś ćgalement son salaire habituel, et meme un double salaire. Car voici ce que nous trouvons dans les comptes consulaires sous la datę du 6 mars 1546 : « Sui-vant la dścision de messires < les magistrats > Philippus Pictor reęoit en guise de salaire 7 florins a la place de vetements », tandis que sur la listę des salarićs on marquait pour 1’annće 1546 : «De la part de la ville, Philippus Pictor reęoit 8 florins. » On peut dśduire que quelque longue que fut la durśe de la nśgoeiation en Yalachie, elle n’a pas occupć
39 A. Huttmann et P. Binder, op. cit., p. 150 — 156.
40 I. Mogą, op. cit.f p. 8 et P. P. Panaitescu, Les origines..., p. 27.
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